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Politique Publié le mercredi 6 janvier 2016 | AFP

Côte d’Ivoire: démission du gouvernement en vue d’un remaniement pour le deuxième mandat de Ouattara (PAPIER GENERAL)

© AFP Par Marc Innocent
Conseil des ministres: le Premier ministre Duncan annonce sa démission ainsi que celle de son Gouvernement
Mercredi 6 Janvier 2015. Abidjan. Le premier ministre Daniel Kablan Duncan a officiellement annoncé sa démission ainsi que celle de son Gouvernement ce jour pendant le Conseil des Ministres.
Abidjan, Le Premier ministre et le gouvernement ivoirien ont démissionné mercredi pour permettre au président Alassane Ouattara, réélu en octobre, de relancer son action, qu’il veut "plus efficace", pour le début de son deuxième mandat.

"La mise en place" d’un nouveau gouvernement "dans les tout prochains jours (...) aura comme objectif une plus grande cohésion pour plus d’efficacité dans l’action gouvernementale", a déclaré M. Ouattara, après avoir reçu la démission de M. Kablan Duncan avant le début de ce qui devait être le premier conseil des ministres de l’année.

Un remaniement gouvernemental était attendu depuis plusieurs semaines en Côte d’Ivoire, qui a récemment retrouvé sa place de premier producteur mondial de cacao et de poids lourd économique d’Afrique de l’Ouest après une décennie de troubles.

Il reste à savoir si le président Ouattara reprendra le même Premier ministre ou nommera un homme nouveau pour diriger les affaires. Il avait reconduit le gouvernement après avoir été facilement réélu dès le premier tour le 25 octobre dernier pour un second mandat, louant son travail et se réalisations. Mais il avait en même temps confié à plusieurs reprises vouloir "rajeunir" l’équipe gouvernementale et y intégrer plus de femmes.

Le nouveau gouvernement devra s’atteler à la construction d’une "Côte d’Ivoire nouvelle", selon l’expression du président Ouattara qui a promis lors de son investiture de renforcer le processus de réconciliation, de mieux redistribuer les richesses, de lutter contre le chômage des jeunes et de rédiger une nouvelle Constitution qui devra être approuvée par voie référendaire.
"Je veux des résultats concrets dans l’emploi des jeunes (...) et le renforcement des principes de bonne gouvernance", avait insisté M. Ouattara dès sa réélection.
- ’préoccupations essentielles’ -

Mercredi, M. Ouattara a "félicité" le Premier ministre sortant pour sa "compétence", son "leadership" et son "action à la tête du gouvernement" et les autres membres du gouvernement "pour la bonne conduite des affaires de l’Etat" qui ont permis "le plébiscite" de l’élection présidentielle où il a obtenu plus de 83% des voix.

Auparavant, M. Kablan Duncan avait brièvement pris la parole pour annoncer sa décision.

"Au cours du dernier conseil des ministres de 2015 le 23 décembre, vous (le président Ouattara) avez exprimé votre volonté d’insuffler une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale en procédant au réaménagement du gouvernement pour davantage d’efficacité dans la prise en charge des préoccupations essentielles de nos concitoyens".

"Conformément, donc à cette préoccupation, et, à l’entame de votre deuxième mandat, je voudrais comme le veut la tradition, vous présenter ma démission en qualité de Premier ministre (...) ainsi que la démission du gouvernement", a-t-il ajouté.

L’économiste Kablan Duncan, 73 ans, un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, le principal allié de M. Ouattara, avait été nommé chef de gouvernement le 21 novembre 2012.

Il avait formé un gouvernement très politique avec des personnalités des diverses formations de la coalition ayant amené Ouattara au pouvoir, tout en réservant quelques postes clé pour des technocrates.

Il avait succédé en novembre 2012 à Jeannot Kouadio Ahoussou, autre membre du PDCI, écarté à la surprise générale, officiellement en raison de dissensions au sein de la majorité parlementaire.

M. Kouadio Ahoussou avait été nommé après la démission de Guillaume Soro (2007-2012), le chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, élu président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupe toujours.

L’élection présidentielle de 2015, qui s’est déroulée sans incident majeur dans ce pays de 20 millions d’habitants, était jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont fait 3.000 morts après la victoire en 2010 de Ouattara sur l’ancien président Laurent Gbagbo.


eak/pgf/fra
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