Le volume de production du cacao de l’Afrique de l’ouest et de la côte en particulier pourrait fortement baisser selon un rapport récent de la banque panafricaine Ecobank et relatif aux matières premières. A l’origine de cette baisse de la production, les raisons climatiques dues à la faiblesse de la pluviométrie doublée de l’harmattan. Ces deux facteurs vont impacter la production de l’or brun tant en Côte d’Ivoire qu’au Ghana voisin respectivement 1er et 2ème producteur au cours de la campagne 2015-2016 souligne le rapport. Pour la Cote d’Ivoire, « les importantes livraisons observées en début de campagne, qui étaient en avance de + 30% fin octobre, ont masqué la faiblesse de la récolte. Ces livraisons importantes tenaient au fait qu’une part importante de la récolte précédente (environ 150.000t) avait été stockée par les paysans afin de bénéficier d’un prix bord champ plus élevé pour 2015-2016 (1000fcfa contre 850 pour 2014-2015 » indique le rapport. La baisse de la productivité des fèves se démontre par les statistiques de livraison aux ports d’Abidjan et de Sans-Pedro, notamment en ce qui concerne les livraisons du mois de janvier 2016. En effet, c’est un total d’environ 804 000tonnes qui ont été enregistrés dans ces deux principaux ports, soit une baisse de -2,4%. Des données beaucoup inférieures à la même période au cours de l’exercice précédent. Cette situation n’est pas sans conséquences sur les activités de commercialisation des petits exportateurs nationaux faute d’insuffisances de ressources financières pour réaliser des approvisionnements. Les géants du négoce, eux s’en sortent en faisant des prévisions d’achats avec 50f par kg de cacao complémentaire sur le prix officiel bord champ par kg de cacao. «Ces craintes entraînent une bataille sur l’approvisionnement en graines. Les grandes maisons de négoce payent jusqu’à 50 F CFA par kilogramme supplémentaire pour sécuriser leurs achats. Ceci désavantage les exportateurs locaux, qui manquent de capacités financières pour rivaliser face à ces groupes internationaux », dénonce le rapport d’Ecobank.
Ernest Famin
Ernest Famin
