‘’J’ai signé les aveux sous la contrainte’’, a indiqué le Capitaine Katé Gnatoa Paulin ce jeudi 28 janvier 2016 au Tribunal militaire d’Abidjan. Il a récusé le procès verbal de l’instruction qu’il a signé et dont des pans ont été lus à cette audience par le président de la Cour, le juge Dembélé Tahirou en date du 8 mars 2012. ‘’Quand je suis arrivé à la DST, on m’a dit ton dossier est déjà bouclé, il faut signer’’, s’est souvenu encore le prévenu. Justifiant qu’il a apposé sa signature sur le document d’une vingtaine de page pour sauver sa vie. ‘’Je suis rentré du Ghana le 8 mars 2012. J’ai été accueilli à mon entrée par les FRCI. Ils m’ont cassé le bras, perforé l’abdomen, ma prostate a été touchée, je portais une sonde. C’est de mon lit de l’hôpital à la PISAM que j’ai été conduit nu à la DST. Je suis arrivé un jeudi et j’ai signé le document le dimanche parce que j’avais besoin de soins. J’ai commencé à sentir et mon sexe pourrissait ; on m’a dit tant tu ne signes pas on ne te ramène pas à l’hôpital’’, a-t-il revélé. Le procès verbal de l’instruction, comme l’a lu le président du Tribunal, stipule notamment que c’est en présence du Capitaine Katé Gnatoa Paulin que le Capitaine Séka Yapo Anselme dit Séka Séka a assassiné le Gl Robert Guéï.
Au départ a-t-il précisé ‘’j’étais poursuivi pour atteinte à la sureté de l’Etat qui s’est transformé en assassinat et complicité d’assassinat contre le Gl Robert Guéï’’
Ce pilier central du dispositif de la sécurité du couple présidentiel Gbagbo et du personnel de sa résidence de fonction a ajouté toutefois que le 19 septembre 2002, qu’il a mis en place ‘’une défense ferme’’ pour sécuriser le périmètre sous sa responsabilité. A la question du juge de savoir si l’accusé a envoyé quelqu’un pour assassiner l’ex-chef d’Etat, il a répondu par la négative.
L’audition du Capitaine Katé Gnatoa Paulin a permis également d’en savoir plus sur l’ambiance qui régnait à la résidence de fonction de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo à la suite des attaques du 19 septembre.
A en croire son récit, il était de permanence à la résidence présidentielle le 18 septembre, jour des attaques. Aux environs de 23 heures, des tirs se faisaient entendre loin du domicile présidentiel. Ce n’est que le matin il va affronter, avec ses hommes, des attaques d’assaillants au niveau du domicile de l’ex-ministre de la Défense Lida Kouassi Moïse, à 300 mètres de celui du chef de l’Etat. Il va libérer le ministre et sa famille vers 7 h 30 mn des agresseurs. Celui-ci sera ensuite installé dans le bureau de l’ex-Première dame d’où il passait des appels à l’extérieur. Les premiers à accourir seront l’Ambassadeur de France et un haut gradé français.
A 8 h 30 mn le Capitaine Séka Séka fera son entrée avec un cortège qui transportait la famille du Commandant Touvoly Bi. Le corps du ministre Boga Doudou suivra à 10 h 00. Le Capitaine Katé Gnatoa dit n’avoir quitté son poste que lorsque le ministre Lida Kouassi Moïse l’a dépêché chercher Séka Séka, injoignable au téléphone, au domicile de l’Ambassadeur de l’Allemagne où il serait allé assurer la sécurité.
Le prévenu a indiqué, par ailleurs, qu’il n’a jamais cru à la thèse que le Gl Robert Guéï partait faire à la télévision une déclaration de prise de pouvoir ce 19 septembre 2002.
L’audience a été suspendue après son intervention. Des avocats de quelques prévenus, notamment Me Dadjé Rodrigue, ont brillé par leur absence à cette audience. ‘’Nous ne voulons pas être prisonniers des avocats qui ne se présentent pas’’, a prévenu le Commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé Bernard. Le juge Dembélé Tahirou a précisé, pour sa part, à l’attention de la presse que ce sont les avocats de la défense qui ralentissent la procédure.
Le procès reprendra lundi prochain.
Danielle Tagro
Danielle TAGRO
Au départ a-t-il précisé ‘’j’étais poursuivi pour atteinte à la sureté de l’Etat qui s’est transformé en assassinat et complicité d’assassinat contre le Gl Robert Guéï’’
Ce pilier central du dispositif de la sécurité du couple présidentiel Gbagbo et du personnel de sa résidence de fonction a ajouté toutefois que le 19 septembre 2002, qu’il a mis en place ‘’une défense ferme’’ pour sécuriser le périmètre sous sa responsabilité. A la question du juge de savoir si l’accusé a envoyé quelqu’un pour assassiner l’ex-chef d’Etat, il a répondu par la négative.
L’audition du Capitaine Katé Gnatoa Paulin a permis également d’en savoir plus sur l’ambiance qui régnait à la résidence de fonction de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo à la suite des attaques du 19 septembre.
A en croire son récit, il était de permanence à la résidence présidentielle le 18 septembre, jour des attaques. Aux environs de 23 heures, des tirs se faisaient entendre loin du domicile présidentiel. Ce n’est que le matin il va affronter, avec ses hommes, des attaques d’assaillants au niveau du domicile de l’ex-ministre de la Défense Lida Kouassi Moïse, à 300 mètres de celui du chef de l’Etat. Il va libérer le ministre et sa famille vers 7 h 30 mn des agresseurs. Celui-ci sera ensuite installé dans le bureau de l’ex-Première dame d’où il passait des appels à l’extérieur. Les premiers à accourir seront l’Ambassadeur de France et un haut gradé français.
A 8 h 30 mn le Capitaine Séka Séka fera son entrée avec un cortège qui transportait la famille du Commandant Touvoly Bi. Le corps du ministre Boga Doudou suivra à 10 h 00. Le Capitaine Katé Gnatoa dit n’avoir quitté son poste que lorsque le ministre Lida Kouassi Moïse l’a dépêché chercher Séka Séka, injoignable au téléphone, au domicile de l’Ambassadeur de l’Allemagne où il serait allé assurer la sécurité.
Le prévenu a indiqué, par ailleurs, qu’il n’a jamais cru à la thèse que le Gl Robert Guéï partait faire à la télévision une déclaration de prise de pouvoir ce 19 septembre 2002.
L’audience a été suspendue après son intervention. Des avocats de quelques prévenus, notamment Me Dadjé Rodrigue, ont brillé par leur absence à cette audience. ‘’Nous ne voulons pas être prisonniers des avocats qui ne se présentent pas’’, a prévenu le Commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé Bernard. Le juge Dembélé Tahirou a précisé, pour sa part, à l’attention de la presse que ce sont les avocats de la défense qui ralentissent la procédure.
Le procès reprendra lundi prochain.
Danielle Tagro
Danielle TAGRO