Abidjan - Le général Brunot Dogbo Blé, un ex-homme fort du régime de l’ancien président Laurent Gbagbo, a nié lundi devant le tribunal militaire toute implication dans l’assassinat en 2002 du général Robert Guéï, ex-chef de la junte en Côte d’Ivoire.
Dix-neuf personnes, dont le général Dogbo Blé et Anselme Séka Yapo, dit "Séka-Séka", ancien responsable de la sécurité rapprochée de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo, sont jugés depuis le 21 janvier à Abidjan. Accusé de complicité, le général Dogbo Blé, un des "prévenus vedettes" du procès, a répété inlassablement: "je n’y étais pas" alors que pas moins de cinq co-accusés ont assuré l’avoir vu à la cathédrale Saint-Paul (qui domine le centre-ville d’Abidjan) où le général Guéï avait été arrêté par des militaires. L’épouse du général putschiste, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour.
Agé de 61 ans, Gueï a été tué par balles le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion. Surnommé "le père Noël en treillis", Guéï avait dirigé la junte après le coup d’État du 24 décembre 1999. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la
présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.
Commandant la prestigieuse Garde républicaine, l’unité d’élite chargée de la sécurité présidentielle, le général Dogbo Blé a affirmé à la barre être "un chef de corps et pas un chef de gang". Il a juré ne pas avoir quitté son quartier général de la journée pour diriger "les opérations de sécurisation" alors qu’il y avait encore des "tirs sporadiques".
Il a suscité l’étonnement général en affirmant qu’après avoir appris la mort du général Guéï à la télévision, il en avait été "affligé" et avait regardé une "cassette de (l’humoriste français) Coluche" pour se remonter le moral.
Quant aux cinq prévenus qui le placent sur les lieux, Dogbo Blé a rétorqué: "Ce n’est pas parce qu’il sont nombreux que c’est la vérité". "On aurait pu croire que le général Guéï se serait pendu ou se serait fait hara-kiri, a ironisé Me Guillaume Koffi, avocat de la famille Guéï, Sa défense c’est le +nie-nie+. Il nie tout. Un commandant de la Garde républicaine qui
dit sécuriser (...) et qui se met Coluche".
M. Dogbo Blé a déjà écopé de 15 ans de prison ferme en octobre pour
assassinat dans le cadre des violences postélectorales qui ont fait 3000 morts
entre 2010 et 2011, lorsque le président Gbagbo avait refusé de céder le
pouvoir à l’issue de la présidentielle de fin 2010.
pgf/cyj
Dix-neuf personnes, dont le général Dogbo Blé et Anselme Séka Yapo, dit "Séka-Séka", ancien responsable de la sécurité rapprochée de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo, sont jugés depuis le 21 janvier à Abidjan. Accusé de complicité, le général Dogbo Blé, un des "prévenus vedettes" du procès, a répété inlassablement: "je n’y étais pas" alors que pas moins de cinq co-accusés ont assuré l’avoir vu à la cathédrale Saint-Paul (qui domine le centre-ville d’Abidjan) où le général Guéï avait été arrêté par des militaires. L’épouse du général putschiste, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour.
Agé de 61 ans, Gueï a été tué par balles le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion. Surnommé "le père Noël en treillis", Guéï avait dirigé la junte après le coup d’État du 24 décembre 1999. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la
présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.
Commandant la prestigieuse Garde républicaine, l’unité d’élite chargée de la sécurité présidentielle, le général Dogbo Blé a affirmé à la barre être "un chef de corps et pas un chef de gang". Il a juré ne pas avoir quitté son quartier général de la journée pour diriger "les opérations de sécurisation" alors qu’il y avait encore des "tirs sporadiques".
Il a suscité l’étonnement général en affirmant qu’après avoir appris la mort du général Guéï à la télévision, il en avait été "affligé" et avait regardé une "cassette de (l’humoriste français) Coluche" pour se remonter le moral.
Quant aux cinq prévenus qui le placent sur les lieux, Dogbo Blé a rétorqué: "Ce n’est pas parce qu’il sont nombreux que c’est la vérité". "On aurait pu croire que le général Guéï se serait pendu ou se serait fait hara-kiri, a ironisé Me Guillaume Koffi, avocat de la famille Guéï, Sa défense c’est le +nie-nie+. Il nie tout. Un commandant de la Garde républicaine qui
dit sécuriser (...) et qui se met Coluche".
M. Dogbo Blé a déjà écopé de 15 ans de prison ferme en octobre pour
assassinat dans le cadre des violences postélectorales qui ont fait 3000 morts
entre 2010 et 2011, lorsque le président Gbagbo avait refusé de céder le
pouvoir à l’issue de la présidentielle de fin 2010.
pgf/cyj