Les efforts déployés, depuis plusieurs années par l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues et d’autres fruits d’exportation de Côte d’Ivoire (Obam-CI) pour la relance de la filière ananas semble annihilés par le désintéressement des petits producteurs et surtout la concurrence à laquelle l’ananas ivoirien est confronté sur le marché international. « Nous ne produisons que 30 000t/an d’ananas, ce secteur est devenu difficile, à cause de la concurrence des pays Latino-américains », avait confié Jean-Marie Kacou Gervais Président de L’Obam-ci a un confrère lors de la célébration par la Banque africaine de développement (Bad) de l'année africaine de l'Agriculture et de la sécurité alimentaire qui s’est tenue en le 29 septembre 2014. Cette contreperformance est aussi due au manque de financement des petits producteurs et à la flambée des prix des intrants. Les petits producteurs qui ont contribué à l’émergence des plantations villageoises d’ananas de conserve, produit direct d’une ingénierie institutionnelle se sentent aujourd’hui abandonner. « Moi j’ai laissé tomber la culture de l’ananas au profit de celle de l’hévéa. L’ananas ne rapporte plus rien », a affirmé d’une voix emprunte d’émotion Jacob Kacou, planteur à Tiassalé. Comme Jacob Kacou, d’autres planteurs ont tourné le dos à cette activité. Les difficultés aux plans structurel et financier qui compromettent la qualité et la compétitivité des exportations profitent aux multinationales d’Amérique Latine. Or, la redynamisation de la filière à travers la création de coopératives d’exportation et l’industrialisation peuvent absorber une masse de chômeurs.
Pour rappel la libéralisation de la filière ananas par le gouvernement ivoirien date de l’année 1985, à cette époque l’ananas ivoirien occupait la première place sur le marché de l’Union Européenne.
Arnaud HOUSSOU
Pour rappel la libéralisation de la filière ananas par le gouvernement ivoirien date de l’année 1985, à cette époque l’ananas ivoirien occupait la première place sur le marché de l’Union Européenne.
Arnaud HOUSSOU