La société ghanéenne, Ghana Cocoa Board, a réagi aux rumeurs l’accusant d’organiser une importation illicite du cacao ivoirien vers le Ghana. C’est le confrère en ligne, koaci.net qui a rendu publique, hier cette information. Ghana Cocoa Board a rejeté ses accusations sous forme de rumeurs selon lesquelles, elle a importé du cacao de la Côte d’Ivoire vers le Ghana. Pour ce démenti, la société, à travers son département des affaires publiques a fait une mise au point formelle selon laquelle le gouvernement ghanéen n’a importé aucune cabosse de cacao durant la saison 2014-2015. Ghana Cocoa Board a indiqué que les industries cacaoyères du Ghana se sont approvisionnées seulement à partie de la production nationale. Toutefois, elle précise qu’une société locale, Barry Callebaut, a importé 15.000 tonnes de fèves de cacao de la Côte d'Ivoire au cours de la saison 2014-2015. Cependant, que ces rumeurs soient fausses ou avérées, la filière cacao demeure dans un désordre savamment organisé par le régime. Laurent Gbagbo avait organisé cette filière au point où son entière gestion revenait aux producteurs eux-mêmes. C’étaient les producteurs qui fixaient les prix d’achat de leurs produits. Ce sont eux qui négociaient les prix et suivaient leur application sur le terrain. Cette politique avait eu pour bénéfice d’amener les producteurs de cacao à vivre décemment des fruits de leur travail. Autre conséquence de cette organisation de la filière par le régime Gbagbo, était que la fuite du cacao ivoirien vers les pays voisins avait été jugulée. Cette dynamique organisation a été détruite par les gouvernants actuels. Ces derniers ont choisi de confier la filière café-cacao non aux producteurs, mais à de tierces personnes qui n’ont vraiment rien à voir avec la production cacaoyère. Sinon parfois même à des proches de la famille du chef de l’Etat. Les prix sont fixés par le régime qui refuse d’en assumer le suivi sur le terrain. Résultat, le cacao ivoirien se retrouve sur les marchés des pays qui n’ont aucun pied de caféier ni de cacaoyer. C’est le cas du Burkina Faso par exemple devenu en son, exportateur de cacao. Le cacao ivoirien à cause de cette mauvaise organisation de la filière et des prix dérisoires proposés aux producteurs, s’est retrouvé frauduleusement sur les marchés du Ghanéen et du Libérien. Le désordre ainsi instauré dans la filière a non seulement accru la pauvreté dans le secteur, mais a eu le mérite de faire des pays comme le Burkina Faso, des exportateurs de cacao. L’émergence à l’horizon 2020 tant prônée par les autorités passe-t-elle par l’appauvrissement des Ivoiriens ?
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha