Quel objectif vise Alpha Condé, le chef de l’Etat guinéen en faisant appel à Koné Zakaria, un ancien rebelle pour former ses soldats ?
Pour la sécurisation du palais Sékhoutouréya, le palais présidentiel de la Guinée et la formation des soldats des unités spéciales de l’armée guinéenne, Alpha Condé, le locataire des lieux a fait appel à Koné Zakaria, un ancien chef rebelle ivoirien. C’est le confrère, la Lettre du continent qui donne l’information, dans son édition n° 725 du 9 mars 2016. Selon, le confrère, Djakaridja Koné, dit Koné Zakaria, commandant en second du bataillon blindé d'Akouédo, a séjourné fin février dernier à Conakry, la capitale guinéenne. Cela, à l’invitation du président guinéen, Alpha Condé. A en croire la Lettre du continent, l’ex-chef rebelle a été chargé de travailler sur la sécurisation du palais Sékhoutouréya, ainsi que sur la mise sur pied de forces spéciales guinéennes, calquées sur le modèle ivoirien. Cependant, la démarche d’Alpha Condé laisse perplexe plus d’un observateur de la vie politique et militaire de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. En effet, le chef d’Etat guinéen a passé plus d’une trentaine d’années dans l’opposition, avant d’accéder à la magistrature suprême de son pays, et ce le plus démocratiquement en 2010. Le bon sens veut qu’un tel homme ne fasse pas appel à l’expertise d’un ancien rebelle pour non seulement former des soldats des unités spéciales et aussi pour la sécurisation de son palais. Cela pose un véritable problème d’éthique à plus d’un titre. D’abord, Koné Zakaria n’est pas un militaire de formation. Il était membre d’une confrérie de chasseurs traditionnels, plus connue sous l’appellation de dozo. Pareil individu ne peut instruire des militaires professionnels. C’est un opprobre et une insulte qui sont faits aux militaires guinéens. Par ailleurs, l’initiative du président guinéen suscite des interrogations. N’existe-t-il au sein de l’armée guinéenne d’experts militaires capables d’instruire leurs frères d’armes ? Même si un chef de l’Etat a des prérogatives, comme entre autres le choix de l’instructeur devant assurer la formation des éléments de son armée, pourquoi Alpha Condé a-t-il précisément jeté son dévolu sur un ancien rebelle qui est loin d’être un modèle ? Selon les organismes de défense des droits de l’Homme, Koné Zakaria est impliqué dans des tueries massives survenues pendant la crise postélectorale et au début du coup d’Etat mué en rébellion en 2002. Il serait même sur la liste des miliaires pro-Ouattara visés par la CPI. Un tel individu ne peut être commis à la formation des soldats d’une unité d’élite. Quelle valeur leur inculquera-t-il. Seul Alpha Condé, le chef de l’Etat guinéen a la réponse à cette interrogation.
Jean Yves Bitty
Pour la sécurisation du palais Sékhoutouréya, le palais présidentiel de la Guinée et la formation des soldats des unités spéciales de l’armée guinéenne, Alpha Condé, le locataire des lieux a fait appel à Koné Zakaria, un ancien chef rebelle ivoirien. C’est le confrère, la Lettre du continent qui donne l’information, dans son édition n° 725 du 9 mars 2016. Selon, le confrère, Djakaridja Koné, dit Koné Zakaria, commandant en second du bataillon blindé d'Akouédo, a séjourné fin février dernier à Conakry, la capitale guinéenne. Cela, à l’invitation du président guinéen, Alpha Condé. A en croire la Lettre du continent, l’ex-chef rebelle a été chargé de travailler sur la sécurisation du palais Sékhoutouréya, ainsi que sur la mise sur pied de forces spéciales guinéennes, calquées sur le modèle ivoirien. Cependant, la démarche d’Alpha Condé laisse perplexe plus d’un observateur de la vie politique et militaire de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. En effet, le chef d’Etat guinéen a passé plus d’une trentaine d’années dans l’opposition, avant d’accéder à la magistrature suprême de son pays, et ce le plus démocratiquement en 2010. Le bon sens veut qu’un tel homme ne fasse pas appel à l’expertise d’un ancien rebelle pour non seulement former des soldats des unités spéciales et aussi pour la sécurisation de son palais. Cela pose un véritable problème d’éthique à plus d’un titre. D’abord, Koné Zakaria n’est pas un militaire de formation. Il était membre d’une confrérie de chasseurs traditionnels, plus connue sous l’appellation de dozo. Pareil individu ne peut instruire des militaires professionnels. C’est un opprobre et une insulte qui sont faits aux militaires guinéens. Par ailleurs, l’initiative du président guinéen suscite des interrogations. N’existe-t-il au sein de l’armée guinéenne d’experts militaires capables d’instruire leurs frères d’armes ? Même si un chef de l’Etat a des prérogatives, comme entre autres le choix de l’instructeur devant assurer la formation des éléments de son armée, pourquoi Alpha Condé a-t-il précisément jeté son dévolu sur un ancien rebelle qui est loin d’être un modèle ? Selon les organismes de défense des droits de l’Homme, Koné Zakaria est impliqué dans des tueries massives survenues pendant la crise postélectorale et au début du coup d’Etat mué en rébellion en 2002. Il serait même sur la liste des miliaires pro-Ouattara visés par la CPI. Un tel individu ne peut être commis à la formation des soldats d’une unité d’élite. Quelle valeur leur inculquera-t-il. Seul Alpha Condé, le chef de l’Etat guinéen a la réponse à cette interrogation.
Jean Yves Bitty