En vue de la mise en œuvre de la stratégie de recherche de financement du PND 2016-2020, Mme Nialé KABA, Ministre du Plan et du Développement a initié une série de missions de lobbying, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur. Après donc la rencontre avec les Diplomates accrédités dans notre pays et les responsables des Agence du système des Nations Unies, Mme Nialé KABA séjourne, depuis le 18 mars dernier, à Beijing, en Chine. Avant cet important rendez-vous, Mme « PND », comme l’on aime bien l’appeler, a échangé avec abidajan.net, pour situer les enjeux de sa mission.
Didier Assoumou : Mme la Ministre, pourriez-vous revenir sur le cadre de votre mission en Chine ?
Nialé Kaba. Qu’il me soit permis, avant toute chose, d’exprimer, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, ma profonde gratitude, au comité d’organisation du Forum international sur le Commerce et les Marchés d’Investissements. Cela dit, c’est un véritable honneur fait à notre pays, par la République populaire chinoise, en l’associant à cette important cadre de B to B. en termes d’enjeux, notons que la manifestation se tient dans un contexte où les problématiques liées aux financements de nos économies se posent avec beaucoup d’acuité. Par cette invitation, les autorités chinoises veulent, manifestement, accompagner notre pays, sur la voie de son émergence, à l’horizon 2020.
D.A : Mme la Ministre, quelles seront les grandes articulations de votre interventions lors de ce Forum ? En un mot quels seront les points saillant sur lesquels vous allez insister ?
K. N. Merci pour cette question on ne peut plus pertinent. Nous insisterons sur l’évolution récente de la situation économique et financière de la Côte d’Ivoire, dans un premier temps. Enfin, nous parlerons du Sukuk, comme un modèle d’instrument de mobilisation de ressources financières de notre pays.
D.A : Pourriez-vous être un peu plus explicite sur les deux sujets ?
K. N. En ce qui concerne le premier point, notons qu’après plus d’une décennie de crises politique et militaire, qui a affaibli les fondamentaux de l’économie ivoirienne, des efforts importants ont été consentis par le Gouvernement. Il s’est agi d’assainir le cadre macroéconomique, afin de remettre notre pays sur une trajectoire de croissance forte, durable et inclusive. Pour rappel, dans l’optique d’atteindre ce résultat, un Plan national a élaboré et mis en œuvre, pour la période 2012-2015. Le PND 201262015 avait pour objectif de poser les fondements d’une économie ivoirienne émergente à l’horizon 2020.
D.A : Justement, quels sont les grands acquis du premier plan qui vont être mis en lumière au cours de la rencontre de Beijing ?
K. N. La mise en œuvre réussie du PND 2012-2015, combinée à l’exécution satisfaisante du Programme Economique et Financier, appuyé par la facilité élargie de crédit conclu avec le FMI, a permis d’obtenir des résultats économiques remarquables. A cela s’ajoutent, les profondes mesures structurelles entreprises, pour améliorer le climat des affaires ainsi que le cadre macroéconomique à travers l’assainissement des Finances Publiques.
D.A : Quelques exemples ou chiffres à l’appui ?
N.K : La croissance économique de notre pays est ressortie en moyenne à 9,2% par an entre 2012 et 2015, dans un contexte d’inflation maîtrisée à 1,5% en moyenne par an sur la période (taux inférieur à la norme communautaire de maximum 3%). La Côte d’Ivoire est classée depuis 2012 dans le TOP 5 des économies à plus fort taux de croissance économique au monde. Nous avons aussi la mobilisation des ressources intérieures et extérieures, pour le financement des investissements publics, qui s’est également améliorée, grâce aux efforts de recouvrement des recettes intérieures et à une meilleure mobilisation sur les marchés financiers régionaux et internationaux. Au total, sur la période 2011-2015, la Côte d’Ivoire a mobilisé environ 23 396 milliards F CFA, dont 13 509 milliards F CFA de recettes intérieures (57,7%) et 6 909 milliards F CFA d’émissions de titres sur les marchés financiers (29,5%), tout en maintenant la dette publique à des niveaux soutenables (34,2% du PIB en 2012 ; 38% en 2014 et 41,3% en 2015. Enfin, ces niveaux de dette, largement inférieurs à la norme de 70% du PIB, ont été possibles grâce à la restructuration de sa dette extérieure, et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’endettement rigoureusement contrôlée et répondant aux normes internationales en la matière.
D.A : On le voit, pour financer tous ces investissements publics, l’Etat a eu recours aux marchés financiers nationaux et internationaux. Quels ont été les axes importants de cette démarche Mme la Ministre ?
K.N. : La Côte d’Ivoire a procédé au lancement de deux emprunts obligataires internationaux en 2014 et 2015, respectivement pour 750 millions de dollars US et 1 milliard de dollars US. Dans ce contexte, l’opportunité d’émettre un sukuk visait un double objectif : la diversification de la base des instruments financiers proposés au marché, voire à nos populations, et la diversification de la base de nos investisseurs. Pour ce faire, le gouvernement a signé une convention avec la Société Islamique pour le Développement (SID), afin de mettre en place un programme quinquennal de mobilisation de ressources compatibles à la finance islamique, pour un montant d’environ 510 millions de dollars US (300 000 000 000 FCFA. L’objectif d’élargissement de la base des investisseurs a donc été atteint. On peut soutenir, sans se voiler la face que les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire, à moyen terme sont bonnes. En fait, le taux de croissance du PIB est attendu à 9,8% en 2016 et devrait croître en moyenne par an de 8,7% sur la période 2016-2020 avec un taux d’investissement moyen par an de 22,2% du PIB, en liaison avec la poursuite de la stratégie de développement soutenue par un haut niveau d’investissements publics et privés. La volonté affirmée du Président de la République de conduire le pays à l’émergence économique à l’horizon 2020, a encore été matérialisée par l’adoption d’un nouveau Plan National de Développement pour la période 2016-2020, qui prévoit 30 000 milliards F CFA d’investissements dont 60% pour le secteur privé, dans tous les secteurs stratégiques de l’économie.
D.A : Vous l’avez mentionné, à l’entame de cette interview, vous exposez, lors de cette tribune, sur le Sukuk. Vous en avez fait allusion dans la question précédente. Mais de quoi s’agit –il exactement quand vous faite référence au Sukut ?
K.N : Le Sukut s’inscrit dans la continuité des actions de consolidation du tissu économique et d’amélioration des conditions de vie des populations, à travers la poursuite des projets d'investissement dans les secteurs porteurs de croissance et l'intensification des actions de lutte contre la pauvreté. Dans cet élan, en plus des partenaires traditionnels au développement, le marché de la finance islamique sera utilisé à fond. Il y sera question d’accroitre les potentialités de financement de notre économie et pour une mise en œuvre efficiente du Plan National de Développement 2016-2020, via les fonds islamiques. La Côte d’Ivoire veut ainsi s’ouvrir davantage à tous ceux qui peuvent l’aider à atteindre ses objectifs de croissances économiques.
D.A : Un appel, en guise de conclusion ?
K.N : La Côte d’Ivoire, notre pays, qui connait une embellie de plus en plus remarquable, reste débout et avance, à pas de géant, pour l’atteinte de ses objectifs de développement et de croissance inclusive, malgré les écueils que nous avons subi ces derniers temps. Je fais notamment allusion au lâche attentat terroriste du dimanche 13 mars. Je voudrais à ce sujet, traduire tous nos remerciements, au peuple chinois et à tous les pays frères, dont le soutien a été un grand réconfort, en ce moment de dure épreuve pour nous. Nous mettrons tout en œuvre pour tirer le maximum du rendez-vous de Beijing et de bien d’autres, puisqu’après la Chine, cap sera mis sur l’Inde, où nous comptons présenter, une fois de plus les opportunités d’affaires de la Côte d’Ivoire là-bas. Je vous remercie.
Interview réalisée par Didier Assoumou, avec le concours du Service Com MPD
Didier Assoumou : Mme la Ministre, pourriez-vous revenir sur le cadre de votre mission en Chine ?
Nialé Kaba. Qu’il me soit permis, avant toute chose, d’exprimer, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, ma profonde gratitude, au comité d’organisation du Forum international sur le Commerce et les Marchés d’Investissements. Cela dit, c’est un véritable honneur fait à notre pays, par la République populaire chinoise, en l’associant à cette important cadre de B to B. en termes d’enjeux, notons que la manifestation se tient dans un contexte où les problématiques liées aux financements de nos économies se posent avec beaucoup d’acuité. Par cette invitation, les autorités chinoises veulent, manifestement, accompagner notre pays, sur la voie de son émergence, à l’horizon 2020.
D.A : Mme la Ministre, quelles seront les grandes articulations de votre interventions lors de ce Forum ? En un mot quels seront les points saillant sur lesquels vous allez insister ?
K. N. Merci pour cette question on ne peut plus pertinent. Nous insisterons sur l’évolution récente de la situation économique et financière de la Côte d’Ivoire, dans un premier temps. Enfin, nous parlerons du Sukuk, comme un modèle d’instrument de mobilisation de ressources financières de notre pays.
D.A : Pourriez-vous être un peu plus explicite sur les deux sujets ?
K. N. En ce qui concerne le premier point, notons qu’après plus d’une décennie de crises politique et militaire, qui a affaibli les fondamentaux de l’économie ivoirienne, des efforts importants ont été consentis par le Gouvernement. Il s’est agi d’assainir le cadre macroéconomique, afin de remettre notre pays sur une trajectoire de croissance forte, durable et inclusive. Pour rappel, dans l’optique d’atteindre ce résultat, un Plan national a élaboré et mis en œuvre, pour la période 2012-2015. Le PND 201262015 avait pour objectif de poser les fondements d’une économie ivoirienne émergente à l’horizon 2020.
D.A : Justement, quels sont les grands acquis du premier plan qui vont être mis en lumière au cours de la rencontre de Beijing ?
K. N. La mise en œuvre réussie du PND 2012-2015, combinée à l’exécution satisfaisante du Programme Economique et Financier, appuyé par la facilité élargie de crédit conclu avec le FMI, a permis d’obtenir des résultats économiques remarquables. A cela s’ajoutent, les profondes mesures structurelles entreprises, pour améliorer le climat des affaires ainsi que le cadre macroéconomique à travers l’assainissement des Finances Publiques.
D.A : Quelques exemples ou chiffres à l’appui ?
N.K : La croissance économique de notre pays est ressortie en moyenne à 9,2% par an entre 2012 et 2015, dans un contexte d’inflation maîtrisée à 1,5% en moyenne par an sur la période (taux inférieur à la norme communautaire de maximum 3%). La Côte d’Ivoire est classée depuis 2012 dans le TOP 5 des économies à plus fort taux de croissance économique au monde. Nous avons aussi la mobilisation des ressources intérieures et extérieures, pour le financement des investissements publics, qui s’est également améliorée, grâce aux efforts de recouvrement des recettes intérieures et à une meilleure mobilisation sur les marchés financiers régionaux et internationaux. Au total, sur la période 2011-2015, la Côte d’Ivoire a mobilisé environ 23 396 milliards F CFA, dont 13 509 milliards F CFA de recettes intérieures (57,7%) et 6 909 milliards F CFA d’émissions de titres sur les marchés financiers (29,5%), tout en maintenant la dette publique à des niveaux soutenables (34,2% du PIB en 2012 ; 38% en 2014 et 41,3% en 2015. Enfin, ces niveaux de dette, largement inférieurs à la norme de 70% du PIB, ont été possibles grâce à la restructuration de sa dette extérieure, et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’endettement rigoureusement contrôlée et répondant aux normes internationales en la matière.
D.A : On le voit, pour financer tous ces investissements publics, l’Etat a eu recours aux marchés financiers nationaux et internationaux. Quels ont été les axes importants de cette démarche Mme la Ministre ?
K.N. : La Côte d’Ivoire a procédé au lancement de deux emprunts obligataires internationaux en 2014 et 2015, respectivement pour 750 millions de dollars US et 1 milliard de dollars US. Dans ce contexte, l’opportunité d’émettre un sukuk visait un double objectif : la diversification de la base des instruments financiers proposés au marché, voire à nos populations, et la diversification de la base de nos investisseurs. Pour ce faire, le gouvernement a signé une convention avec la Société Islamique pour le Développement (SID), afin de mettre en place un programme quinquennal de mobilisation de ressources compatibles à la finance islamique, pour un montant d’environ 510 millions de dollars US (300 000 000 000 FCFA. L’objectif d’élargissement de la base des investisseurs a donc été atteint. On peut soutenir, sans se voiler la face que les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire, à moyen terme sont bonnes. En fait, le taux de croissance du PIB est attendu à 9,8% en 2016 et devrait croître en moyenne par an de 8,7% sur la période 2016-2020 avec un taux d’investissement moyen par an de 22,2% du PIB, en liaison avec la poursuite de la stratégie de développement soutenue par un haut niveau d’investissements publics et privés. La volonté affirmée du Président de la République de conduire le pays à l’émergence économique à l’horizon 2020, a encore été matérialisée par l’adoption d’un nouveau Plan National de Développement pour la période 2016-2020, qui prévoit 30 000 milliards F CFA d’investissements dont 60% pour le secteur privé, dans tous les secteurs stratégiques de l’économie.
D.A : Vous l’avez mentionné, à l’entame de cette interview, vous exposez, lors de cette tribune, sur le Sukuk. Vous en avez fait allusion dans la question précédente. Mais de quoi s’agit –il exactement quand vous faite référence au Sukut ?
K.N : Le Sukut s’inscrit dans la continuité des actions de consolidation du tissu économique et d’amélioration des conditions de vie des populations, à travers la poursuite des projets d'investissement dans les secteurs porteurs de croissance et l'intensification des actions de lutte contre la pauvreté. Dans cet élan, en plus des partenaires traditionnels au développement, le marché de la finance islamique sera utilisé à fond. Il y sera question d’accroitre les potentialités de financement de notre économie et pour une mise en œuvre efficiente du Plan National de Développement 2016-2020, via les fonds islamiques. La Côte d’Ivoire veut ainsi s’ouvrir davantage à tous ceux qui peuvent l’aider à atteindre ses objectifs de croissances économiques.
D.A : Un appel, en guise de conclusion ?
K.N : La Côte d’Ivoire, notre pays, qui connait une embellie de plus en plus remarquable, reste débout et avance, à pas de géant, pour l’atteinte de ses objectifs de développement et de croissance inclusive, malgré les écueils que nous avons subi ces derniers temps. Je fais notamment allusion au lâche attentat terroriste du dimanche 13 mars. Je voudrais à ce sujet, traduire tous nos remerciements, au peuple chinois et à tous les pays frères, dont le soutien a été un grand réconfort, en ce moment de dure épreuve pour nous. Nous mettrons tout en œuvre pour tirer le maximum du rendez-vous de Beijing et de bien d’autres, puisqu’après la Chine, cap sera mis sur l’Inde, où nous comptons présenter, une fois de plus les opportunités d’affaires de la Côte d’Ivoire là-bas. Je vous remercie.
Interview réalisée par Didier Assoumou, avec le concours du Service Com MPD