Le Fonds Monétaire International (FMI) et le gouvernement ivoirien se livrent actuellement à une terrible guerre de chiffres sur la croissance économique de la Côte d’Ivoire. Le 15 mars dernier, le FMI avait annoncé dans un communiqué, que l’économie ivoirienne a enregistré un taux de croissance de 8,6% en 2015. Et pour cette année 2016, l’institution financière internationale prévoit un taux de croissance de 8,5%. Cette information faite pour plaire du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Celui-ci, au cours de la cérémonie d’ouverture du forum africa CEO qui se tient actuellement à Abidjan, a répondu à son ex-employeur. «J'ai reçu la mission du FMI la semaine dernière. Je leur ai dit que cela faisait quatre ans que nous avions des chiffres différents et que chaque fois, ils revenaient en disant que c'était la Côte d'Ivoire qui disait vrai», a souligné M. Ouattara. Pour ce qui le concerne, Alassane Ouattara indique que son pays a réalisé en 2015, un taux de croissance de 10,3%. Selon les autorités ivoiriennes soutenues par les institutions de Breton Woods, la Côte d’Ivoire enregistre un redécollage économique depuis la fin de la crise sociopolitique qui l’a secouée. Cependant, la différence entre la croissance à deux chiffres affichée par les autorités et leurs relais internationaux et le niveau de vie des Ivoirienne est énorme. Autrement dit cette croissance n’existe que dans l’esprit de ceux qui l’affichent et dans les chiffres affichés. Pour l’Ivoirien lambda, le coût exorbitant de la vie, la pauvreté galopante et la mévente des produits de rente sont des indicateurs de la chute économique du pays. Le panier de la ménagère reste un baromètre crédible pour jauger de la croissance effective de l’économie nationale. Le reste demeure une pure divination politique.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha