Abidjan (Côte d’Ivoire) - L’ex-Premier ministre du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’gbo et l’ancien ministre de l’économie et des finances Désiré Dallo ont plaidé, lundi, non coupables devant le Tribunal d’Abidjan-Plateau dans le cadre du procès de l’affaire de «braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale.
Cette première journée du procès a été essentiellement consacrée à l’interrogatoire de Gilbert Aké N’Gbo et Désiré Dallo qui comparaissaient aux côtés de sept huissiers ayant dressé les procès verbaux de constat des agence de la BCEAO d’Abidjan, de San-Pedro (Sud-Ouest) et d’Abengourou (Est) en pleine crise postélectorale (décembre 2010 à avril 2011) après la réquisition de cette institution communautaire par le gouvernement du Président Laurent Gbagbo.
« M. le Président (du Tribunal), je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés », ont déclaré successivement MM. N’gbo et Dallo. L’ex-Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo détenu à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) depuis novembre 2011 et son ex-ministre du budget Justin Koné Katinan en exil au Ghana poursuivis également dans le cadre de cette affaire, étaient absents à la barre.
M. Gbagbo et son Premier ministre Aké N’gbo ainsi que ses ministres Désiré Dallo (Economie et finances), Katinan Koné (Budget) sont accusés par le Ministère public pour «vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires ; complicité de vol en réunion par effraction ; destruction d’une installation appartenant à autrui ; détournement de deniers publics ».
Les huissiers de justice Antoine Oulaï Crépin, Yacouba Kéïta, Edmond Amonh Loesse, Gnéplé Séri, Kouadio Brou, André Marie Té Beignand et Lucien Séka Monney qui ont dressé les procès-verbaux de constat après ce «braquage» sont également poursuivis pour « complicité ».
Répondant aux questions du Président du Tribunal, le Juge Hamed Coulibaly, l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’gbo a indiqué que «les statuts de la BCEAO permettaient sa réquisition». Cette réponse a été aussitôt balayée du revers de la main par le Juge, citant la loi ivoirienne de 1963. « C’est cette seule loi qui permet la réquisition (…). Elle prévoit la réquisition des individus et non des biens », a-t-il expliqué.
Le Juge Coulibaly a également argumenté ses propos avec l’article 13 du protocole de l’Union économique et monétaire (UEMOA) qui institue la BCEAO. A ce propos, il a évoqué « l’immunité » dont bénéficient les locaux de la BCEAO.
Avec l’urgence de la situation marquée par près 140 000 fonctionnaires et agents de l’Etat qui devraient percevoir leur salaire, Désiré Dallo a expliqué que cette situation ne permettait pas d’apprécier la légalité et la non légalité de la mesure de réquisition. Des banques commerciales ont été également réquisitionnées pendant cette période.
Pour l’un des avocats de la Défense, « tous ces actes ont été posés en période de crise pour des raisons d’Etat et les raisons d’Etat ne se justifient pas ».
L’affaire appelée pour la première fois le 7 juillet puis reportée au 21 juillet, a été renvoyée au 20 octobre dernier, puis au lundi 7 mars 2016 pour « comparution de toutes les parties et retenue ».
Fin janvier 2011, alors que la crise postélectorale ivoirienne battait son plein entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, l’Agence nationale de la BCEAO a fait l’objet d’un «braquage» au cours duquel d’importantes sommes avaient été enlevées des caisses de cette banque. En 48 heures, plus de 1,7 milliard de FCFA ont disparu des caisses de la BCEAO d’Abidjan, selon le constat des huissiers dont un extrait a été lu devant le Tribunal.
LS/APA
Cette première journée du procès a été essentiellement consacrée à l’interrogatoire de Gilbert Aké N’Gbo et Désiré Dallo qui comparaissaient aux côtés de sept huissiers ayant dressé les procès verbaux de constat des agence de la BCEAO d’Abidjan, de San-Pedro (Sud-Ouest) et d’Abengourou (Est) en pleine crise postélectorale (décembre 2010 à avril 2011) après la réquisition de cette institution communautaire par le gouvernement du Président Laurent Gbagbo.
« M. le Président (du Tribunal), je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés », ont déclaré successivement MM. N’gbo et Dallo. L’ex-Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo détenu à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) depuis novembre 2011 et son ex-ministre du budget Justin Koné Katinan en exil au Ghana poursuivis également dans le cadre de cette affaire, étaient absents à la barre.
M. Gbagbo et son Premier ministre Aké N’gbo ainsi que ses ministres Désiré Dallo (Economie et finances), Katinan Koné (Budget) sont accusés par le Ministère public pour «vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires ; complicité de vol en réunion par effraction ; destruction d’une installation appartenant à autrui ; détournement de deniers publics ».
Les huissiers de justice Antoine Oulaï Crépin, Yacouba Kéïta, Edmond Amonh Loesse, Gnéplé Séri, Kouadio Brou, André Marie Té Beignand et Lucien Séka Monney qui ont dressé les procès-verbaux de constat après ce «braquage» sont également poursuivis pour « complicité ».
Répondant aux questions du Président du Tribunal, le Juge Hamed Coulibaly, l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’gbo a indiqué que «les statuts de la BCEAO permettaient sa réquisition». Cette réponse a été aussitôt balayée du revers de la main par le Juge, citant la loi ivoirienne de 1963. « C’est cette seule loi qui permet la réquisition (…). Elle prévoit la réquisition des individus et non des biens », a-t-il expliqué.
Le Juge Coulibaly a également argumenté ses propos avec l’article 13 du protocole de l’Union économique et monétaire (UEMOA) qui institue la BCEAO. A ce propos, il a évoqué « l’immunité » dont bénéficient les locaux de la BCEAO.
Avec l’urgence de la situation marquée par près 140 000 fonctionnaires et agents de l’Etat qui devraient percevoir leur salaire, Désiré Dallo a expliqué que cette situation ne permettait pas d’apprécier la légalité et la non légalité de la mesure de réquisition. Des banques commerciales ont été également réquisitionnées pendant cette période.
Pour l’un des avocats de la Défense, « tous ces actes ont été posés en période de crise pour des raisons d’Etat et les raisons d’Etat ne se justifient pas ».
L’affaire appelée pour la première fois le 7 juillet puis reportée au 21 juillet, a été renvoyée au 20 octobre dernier, puis au lundi 7 mars 2016 pour « comparution de toutes les parties et retenue ».
Fin janvier 2011, alors que la crise postélectorale ivoirienne battait son plein entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, l’Agence nationale de la BCEAO a fait l’objet d’un «braquage» au cours duquel d’importantes sommes avaient été enlevées des caisses de cette banque. En 48 heures, plus de 1,7 milliard de FCFA ont disparu des caisses de la BCEAO d’Abidjan, selon le constat des huissiers dont un extrait a été lu devant le Tribunal.
LS/APA