En marge de sa visite à Bouna, la ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de l’Indemnisation des victimes a accordé un entretien à Onuci-Fm. Elle s’est prononcée sur les affrontements intercommunautaires survenus dans la région du Bounkani.
Est-ce qu’on peut avoir le point de ce qui se passe à Bouna ?
Il y a eu conflits avec pertes en vie humaine, mais aussi avec des personnes blessées, déplacement de personnes, destruction de biens et dégâts de culture. Nous sommes allés en délégation gouvernementale pour lancer un appel au calme, de sorte que toute belligérance s’arrête immédiatement. Nous avons rendu visite aux blessés et aux personnes qui se sont réfugiées à différents endroits et nous avons tenu des rencontres avec des chefs de communautés notamment le roi des Koulango, le chef des Lobi et la communauté Malinké ainsi que le corps préfectoral. Nous avons eu une rencontre également avec les élus et cadres de la région à Bouna.
Quel est le véritable problème qui met en péril la cohésion sociale ?
Par rapport à la région de Bouna, il y a des griefs de part et d’autres. Les communautés Koulango et Malinké d’un côté dénoncent la présence de dozos, des hommes en armes dans la région. Ce qui favorise la circulation et la prolifération des armes dans la région. Ils dénoncent qu’un groupe c’est-à-dire les Lobi seraient insubordonnés à l’autorité du roi. Ils dénoncent également le fait qu’il y ait des animaux abattus par des cultivateurs Lobi, etc. Par contre, les Lobi dénoncent la destruction de leurs récoltes par les éleveurs peuhls. Une destruction qui, selon eux, se fait sans indemnisation. Ils dénoncent également qu’ils ne soient pas statutaires des règlements entre agriculteurs et éleveurs. Aussi, l’installation des éleveurs dans la région. Les griefs diffèrent selon le groupe qu’on a en face. De façon générale, on peut parler de l’intolérance de part et d’autres qui fait qu’une haine a été entretenue chez chacune des communautés qui couvait et il a fallu une petite étincelle pour que la flamme soit vraiment visible.
Aujourd’hui, ce sont des chantiers que vous êtes amenés à affronter?
Oui. Dans un premier temps nous avons lancé un appel au calme, exprimé la compassion de l’Etat de la Côte d’Ivoire aux familles des décédés et de toutes les victimes. Nous allons faire beaucoup de sensibilisation pour un appel à la tolérance, à la cohésion sociale, la paix, le vivre-ensemble. Voici les activités dans l’immédiat que nous allons mener. Mais avec les forces de Défense et de Sécurité, il y a déjà le renforcement de la sécurité dans la région et un appel à la vigilance. Nous devons entre temps, réhabiliter les maisons qui ont été détruites, appuyer les agriculteurs qui ont perdu leurs récoltes. Mais aussi, encourager le retour durable des personnes qui ont quitté leurs villages, tout en encourageant la cohésion pacifique. Le travail qui va se faire dans la région de Bouna n’est pas seulement le fait du ministère de la Cohésion Sociale, de l’Indemnisation des victimes mais un travail interministériel avec les ministères de l’Agriculture, des Ressources Animales, de la Justice et du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Cela va se faire également avec les agents du système des Nations Unies qui sont là et d’autres partenaires au développement.
Bouna, c’est le côté visible de l’Iceberg. Mais il se trouve que ces conflits agriculteurs-éleveurs prolifèrent un peu partout en Côte d’Ivoire.
Hélas, je crois qu’il faut trouver des enclos pour parquer les animaux. Et puis, il y a la question récurrente de dédommagement lorsqu’il y a des dégâts. Ce sont des questions qui feront l’objet de travail en Conseil des ministres et bientôt vous allez voir les résultats.
Votre message aux populations de Bouna et aussi pour l’ensemble de la population ivoirienne.
C’est déjà de lancer un appel au calme dans toutes les zones. Mais surtout appeler au dialogue. Le dialogue, c’est l’âme des forts. Quand il y a une telle situation, plutôt que de se faire justice soit même, plutôt que de se venger, il faut se référer aux autorités. Il faut engager le dialogue avec les chefs de communauté parce que quel que soit le groupe, il y a des chefs, des leaders. Ce sont ces personnes, qui peuvent à travers un comité de règlement des conflits, discuter avec les uns et les autres. Mais il ne faut pas se faire justice soit même.
Retranscrit par N.Y
Est-ce qu’on peut avoir le point de ce qui se passe à Bouna ?
Il y a eu conflits avec pertes en vie humaine, mais aussi avec des personnes blessées, déplacement de personnes, destruction de biens et dégâts de culture. Nous sommes allés en délégation gouvernementale pour lancer un appel au calme, de sorte que toute belligérance s’arrête immédiatement. Nous avons rendu visite aux blessés et aux personnes qui se sont réfugiées à différents endroits et nous avons tenu des rencontres avec des chefs de communautés notamment le roi des Koulango, le chef des Lobi et la communauté Malinké ainsi que le corps préfectoral. Nous avons eu une rencontre également avec les élus et cadres de la région à Bouna.
Quel est le véritable problème qui met en péril la cohésion sociale ?
Par rapport à la région de Bouna, il y a des griefs de part et d’autres. Les communautés Koulango et Malinké d’un côté dénoncent la présence de dozos, des hommes en armes dans la région. Ce qui favorise la circulation et la prolifération des armes dans la région. Ils dénoncent qu’un groupe c’est-à-dire les Lobi seraient insubordonnés à l’autorité du roi. Ils dénoncent également le fait qu’il y ait des animaux abattus par des cultivateurs Lobi, etc. Par contre, les Lobi dénoncent la destruction de leurs récoltes par les éleveurs peuhls. Une destruction qui, selon eux, se fait sans indemnisation. Ils dénoncent également qu’ils ne soient pas statutaires des règlements entre agriculteurs et éleveurs. Aussi, l’installation des éleveurs dans la région. Les griefs diffèrent selon le groupe qu’on a en face. De façon générale, on peut parler de l’intolérance de part et d’autres qui fait qu’une haine a été entretenue chez chacune des communautés qui couvait et il a fallu une petite étincelle pour que la flamme soit vraiment visible.
Aujourd’hui, ce sont des chantiers que vous êtes amenés à affronter?
Oui. Dans un premier temps nous avons lancé un appel au calme, exprimé la compassion de l’Etat de la Côte d’Ivoire aux familles des décédés et de toutes les victimes. Nous allons faire beaucoup de sensibilisation pour un appel à la tolérance, à la cohésion sociale, la paix, le vivre-ensemble. Voici les activités dans l’immédiat que nous allons mener. Mais avec les forces de Défense et de Sécurité, il y a déjà le renforcement de la sécurité dans la région et un appel à la vigilance. Nous devons entre temps, réhabiliter les maisons qui ont été détruites, appuyer les agriculteurs qui ont perdu leurs récoltes. Mais aussi, encourager le retour durable des personnes qui ont quitté leurs villages, tout en encourageant la cohésion pacifique. Le travail qui va se faire dans la région de Bouna n’est pas seulement le fait du ministère de la Cohésion Sociale, de l’Indemnisation des victimes mais un travail interministériel avec les ministères de l’Agriculture, des Ressources Animales, de la Justice et du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Cela va se faire également avec les agents du système des Nations Unies qui sont là et d’autres partenaires au développement.
Bouna, c’est le côté visible de l’Iceberg. Mais il se trouve que ces conflits agriculteurs-éleveurs prolifèrent un peu partout en Côte d’Ivoire.
Hélas, je crois qu’il faut trouver des enclos pour parquer les animaux. Et puis, il y a la question récurrente de dédommagement lorsqu’il y a des dégâts. Ce sont des questions qui feront l’objet de travail en Conseil des ministres et bientôt vous allez voir les résultats.
Votre message aux populations de Bouna et aussi pour l’ensemble de la population ivoirienne.
C’est déjà de lancer un appel au calme dans toutes les zones. Mais surtout appeler au dialogue. Le dialogue, c’est l’âme des forts. Quand il y a une telle situation, plutôt que de se faire justice soit même, plutôt que de se venger, il faut se référer aux autorités. Il faut engager le dialogue avec les chefs de communauté parce que quel que soit le groupe, il y a des chefs, des leaders. Ce sont ces personnes, qui peuvent à travers un comité de règlement des conflits, discuter avec les uns et les autres. Mais il ne faut pas se faire justice soit même.
Retranscrit par N.Y