En 2016, le gouvernement ivoirien ne veut pas lésiner sur les moyens matériels, techniques, opérationnels et financiers pour se hisser dans le haut du tableau des pays où il fait bon investir et réaliser des affaires. Cette année, outre les nombreuses réformes déjà opérées, 48 autres projets sont dans un package que le gouvernement a analysé. Objectif : faire de l’environnement des affaires l’un des plus compétitifs du monde.
Depuis le début du processus d’amélioration pointue du climat des affaires en 2012, enclenché après l’obtention du point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettées (PPTE), quarante mesures de réformes ont été réalisées par la Côte d’Ivoire. Ces efforts, reconnus par le Groupe de la Banque mondiale, ont valu à la Côte d’Ivoire d’être classée consécutivement, en 2014 et 2015, au rang des dix pays les plus réformateurs au monde, avec une progression de trente places, passant de la 177e place en 2013 à la 147e en 2015. Les résultats obtenus l’ont été autour des indicateurs du référentiel Doing Business, de l’indice de la facilité des affaires du Groupe de la Banque mondiale. Les actions menées ont permis de réduire les complexités, délais et coûts liés à la délivrance des actes administratifs, notamment par la mise en place du Guichet unique de création d’entreprise du Centre de promotion des investissements de Côte d’Ivoire (Cepici) et du Guichet unique du commerce extérieur (Guce).
Nouveau cadre juridique et numérisation des procédures
Ces réformes impulsées se sont traduites par l’amélioration du cadre réglementaire et le renforcement de la solidité des institutions juridiques, notamment par une meilleure protection des investisseurs minoritaires et la facilité de l’accès à une justice transparente et efficace à travers la mise en place du Tribunal de Commerce d’Abidjan. L’année 2015 a été marquée par l’engagement particulier de l’Etat dans la dématérialisation des actes et services administratifs avec la mise en place, d’une part, d’un cadre juridique approprié, et d’autre part par le financement de treize projets de réformes informatiques d’une valeur de 4 milliards de Fcfa. Ces projets portent, entre autres, sur la réalisation des formalités de création d’entreprise et la déclaration et le paiement des impôts en ligne, la mise en place du guichet unique du permis de construire. C’est donc au total, comme nous le soulignions précédemment, quarante mesures de réformes réalisées par la Côte d’Ivoire depuis 2012.
Des évolutions structurelles attendues
Aux yeux des bailleurs de fonds et des partenaires techniques de la Côte d’Ivoire, ces mesures sont en voie de propulser le pays dans le cercle très fermé des pays qui rassurent. Pour autant, le gouvernement n’entend pas relâcher ses efforts, de manière à améliorer et consolider dans les deux années à venir les performances enregistrées. Toutefois, beaucoup reste à faire pour répondre aux exigences de l’émergence voulue par les autorités ivoiriennes. Dans cette optique, le gouvernement affiche ses ambitions, avec l’objectif de figurer parmi les cinquante meilleures économies du classement Doing Business dans les deux années à venir. Pour l’heure, le constat indique que le processus de conception et de reformulation des réformes ainsi que leur mise en œuvre sont souvent confrontés à de fortes difficultés qui entravent les performances du pays, et, partant, impactent négativement la compétitivité de l’économie ivoirienne. En outre, les réformes dans le champ très complexe de l’environnement du climat des affaires impliquent de profonds changements structurels, opérationnels et comportementaux dans l’administration publique. De nombreux experts locaux pensent qu’il est important de travailler à mettre en œuvre ces changements, voire les accélérer, notamment par des formations spécifiques et des mises à niveau systématiques des différents échelons de l’administration ivoirienne.
L’agenda 2016 des réformes Doing Business est donc un véritable défi. Il est très ambitieux. Il implique la mobilisation d’importants moyens financiers. Le gouvernement ivoirien va y consacrer 5 milliards de Fcfa. La SFI du Groupe de la Banque mondiale a été appelée à l’aide dans ce processus. Dans l’agenda des réformes à opérer, l’accent est mis sur la dématérialisation, la rationalisation et la simplification des procédures administratives dans la délivrance des actes et services par les administrations publiques. Cet agenda comporte 48 projets de réformes mesurables et adaptés aux besoins du secteur privé et de l’administration publique. Ce sont pour la plupart des réformes à caractère transversal impliquant des changements structurels profonds et qualitatifs dans le fonctionnement des administrations publiques. Elles induisent notamment, la mutualisation des bases de données et l’interopérabilité entre les systèmes d’informations, des administrations publiques et des structures privées.
Cepici : une augmentation de 45% des entreprises créées en 2015
En 2015, le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) a enregistré 9.430 entreprises créées pour 41.693 emplois directs. Le centre a accordé l’agrément à 167 sociétés pour un volume d’investissements de 670 milliards de Fcfa. Ce dynamisme, qui s’est traduit par une hausse de 45% de la création d’entreprises au Guichet unique par rapport à 2014, témoigne de l’impact positif des réformes entreprises, notamment celles fixant les frais de création d’entreprises à 15.000 Fcfa, avec l’annulation du capital minimum de 1 million de Fcfa pour les SARL et l’annulation de l’obligation de passage devant le notaire. Ces mesures, ajoutées à celles adoptées dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, ont permis aux jeunes Ivoiriens de formaliser leurs projets d’entreprises. Ces derniers abandonnent de plus en plus le statut d’entreprises individuelles pour celui des SARL, qui représentent 61% des entreprises mises sur pied par le biais du Guichet unique. En ce qui concerne la dynamique des investissements par région, la région d’Abidjan concentre à elle seule 554 milliards de Fcfa contre 15,5 milliards de Fcfa pour le N’zi, 9,6% pour San Pedro, 6,5% pour le Poro, 6,5% pour la région des Grands Ponts, et 6,1% pour Yamoussoukro. Avec l’ouverture de la prochaine édition du forum Investir en Côte d’Ivoire cette année même, les perspectives seront sans aucun doute plus intéressantes que celles des années précédentes. Eu égard aux efforts de réformes entrepris et au renouveau économique de la Côte d’Ivoire, les entreprises étrangères voudront se bousculer sur les bords de la lagune Ebrié. L’on pourra également assister probablement à un «printemps de l’entrepreneuriat national» qui voudra s’aligner sur la dynamique des intérêts manifestés pour l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire.
Dieudonné Wognin
Depuis le début du processus d’amélioration pointue du climat des affaires en 2012, enclenché après l’obtention du point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettées (PPTE), quarante mesures de réformes ont été réalisées par la Côte d’Ivoire. Ces efforts, reconnus par le Groupe de la Banque mondiale, ont valu à la Côte d’Ivoire d’être classée consécutivement, en 2014 et 2015, au rang des dix pays les plus réformateurs au monde, avec une progression de trente places, passant de la 177e place en 2013 à la 147e en 2015. Les résultats obtenus l’ont été autour des indicateurs du référentiel Doing Business, de l’indice de la facilité des affaires du Groupe de la Banque mondiale. Les actions menées ont permis de réduire les complexités, délais et coûts liés à la délivrance des actes administratifs, notamment par la mise en place du Guichet unique de création d’entreprise du Centre de promotion des investissements de Côte d’Ivoire (Cepici) et du Guichet unique du commerce extérieur (Guce).
Nouveau cadre juridique et numérisation des procédures
Ces réformes impulsées se sont traduites par l’amélioration du cadre réglementaire et le renforcement de la solidité des institutions juridiques, notamment par une meilleure protection des investisseurs minoritaires et la facilité de l’accès à une justice transparente et efficace à travers la mise en place du Tribunal de Commerce d’Abidjan. L’année 2015 a été marquée par l’engagement particulier de l’Etat dans la dématérialisation des actes et services administratifs avec la mise en place, d’une part, d’un cadre juridique approprié, et d’autre part par le financement de treize projets de réformes informatiques d’une valeur de 4 milliards de Fcfa. Ces projets portent, entre autres, sur la réalisation des formalités de création d’entreprise et la déclaration et le paiement des impôts en ligne, la mise en place du guichet unique du permis de construire. C’est donc au total, comme nous le soulignions précédemment, quarante mesures de réformes réalisées par la Côte d’Ivoire depuis 2012.
Des évolutions structurelles attendues
Aux yeux des bailleurs de fonds et des partenaires techniques de la Côte d’Ivoire, ces mesures sont en voie de propulser le pays dans le cercle très fermé des pays qui rassurent. Pour autant, le gouvernement n’entend pas relâcher ses efforts, de manière à améliorer et consolider dans les deux années à venir les performances enregistrées. Toutefois, beaucoup reste à faire pour répondre aux exigences de l’émergence voulue par les autorités ivoiriennes. Dans cette optique, le gouvernement affiche ses ambitions, avec l’objectif de figurer parmi les cinquante meilleures économies du classement Doing Business dans les deux années à venir. Pour l’heure, le constat indique que le processus de conception et de reformulation des réformes ainsi que leur mise en œuvre sont souvent confrontés à de fortes difficultés qui entravent les performances du pays, et, partant, impactent négativement la compétitivité de l’économie ivoirienne. En outre, les réformes dans le champ très complexe de l’environnement du climat des affaires impliquent de profonds changements structurels, opérationnels et comportementaux dans l’administration publique. De nombreux experts locaux pensent qu’il est important de travailler à mettre en œuvre ces changements, voire les accélérer, notamment par des formations spécifiques et des mises à niveau systématiques des différents échelons de l’administration ivoirienne.
L’agenda 2016 des réformes Doing Business est donc un véritable défi. Il est très ambitieux. Il implique la mobilisation d’importants moyens financiers. Le gouvernement ivoirien va y consacrer 5 milliards de Fcfa. La SFI du Groupe de la Banque mondiale a été appelée à l’aide dans ce processus. Dans l’agenda des réformes à opérer, l’accent est mis sur la dématérialisation, la rationalisation et la simplification des procédures administratives dans la délivrance des actes et services par les administrations publiques. Cet agenda comporte 48 projets de réformes mesurables et adaptés aux besoins du secteur privé et de l’administration publique. Ce sont pour la plupart des réformes à caractère transversal impliquant des changements structurels profonds et qualitatifs dans le fonctionnement des administrations publiques. Elles induisent notamment, la mutualisation des bases de données et l’interopérabilité entre les systèmes d’informations, des administrations publiques et des structures privées.
Cepici : une augmentation de 45% des entreprises créées en 2015
En 2015, le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) a enregistré 9.430 entreprises créées pour 41.693 emplois directs. Le centre a accordé l’agrément à 167 sociétés pour un volume d’investissements de 670 milliards de Fcfa. Ce dynamisme, qui s’est traduit par une hausse de 45% de la création d’entreprises au Guichet unique par rapport à 2014, témoigne de l’impact positif des réformes entreprises, notamment celles fixant les frais de création d’entreprises à 15.000 Fcfa, avec l’annulation du capital minimum de 1 million de Fcfa pour les SARL et l’annulation de l’obligation de passage devant le notaire. Ces mesures, ajoutées à celles adoptées dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, ont permis aux jeunes Ivoiriens de formaliser leurs projets d’entreprises. Ces derniers abandonnent de plus en plus le statut d’entreprises individuelles pour celui des SARL, qui représentent 61% des entreprises mises sur pied par le biais du Guichet unique. En ce qui concerne la dynamique des investissements par région, la région d’Abidjan concentre à elle seule 554 milliards de Fcfa contre 15,5 milliards de Fcfa pour le N’zi, 9,6% pour San Pedro, 6,5% pour le Poro, 6,5% pour la région des Grands Ponts, et 6,1% pour Yamoussoukro. Avec l’ouverture de la prochaine édition du forum Investir en Côte d’Ivoire cette année même, les perspectives seront sans aucun doute plus intéressantes que celles des années précédentes. Eu égard aux efforts de réformes entrepris et au renouveau économique de la Côte d’Ivoire, les entreprises étrangères voudront se bousculer sur les bords de la lagune Ebrié. L’on pourra également assister probablement à un «printemps de l’entrepreneuriat national» qui voudra s’aligner sur la dynamique des intérêts manifestés pour l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire.
Dieudonné Wognin