L’Etat prépare le cadre institutionnel pour faciliter le développement des entreprises, avec une marge de manœuvre qui lui permettrait aussi d’en tirer profit pour financer les projets sociaux de base, bénéfiques à la population. Apprécions le regard que portent les petites et moyennes entreprises sur l’environnement de leurs affaires.
L’avènement des TIC et de la biotechnologie représente incontestablement les deux innovations majeures de ces trente dernières années. Cette problématique est au cœur des réformes engagées par le gouvernement ivoirien dans le cadre de l’atteinte de ses objectifs stratégiques, qui consistent à faire de la Côte d’Ivoire un pays doté d’un taux de croissance à deux chiffres et émergeant à l’horizon 2020, avec comme appuis, entre autres, le développement de l’économie numérique. Et pour permettre aux acteurs de ce secteur de tirer le meilleur profit de leurs investissements, selon M. Patrick M’Bengue, président du Groupement des opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication de Côte d’Ivoire (Gotic), le climat des affaires au niveau de l’économie numérique s’est nettement amélioré depuis 2012. L’adoption du nouveau code des télécommunications a ainsi permis de renforcer la sécurité des investissements pour les opérateurs, la transparence sur le marché, et surtout la gouvernance du secteur. Plus que jamais, considère-t-il, la Côte d’Ivoire possède un code des télécommunications qui permet à tout opérateur d’évoluer en toute sécurité.
Des paramètres pas toujours favorables au développement des PME
Pour sa part, le Dr Joseph Boguifo, président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (Fipme), pense que malgré les efforts déjà consentis par le gouvernement ivoirien pour améliorer l’environnement des affaires au niveau du tissu des PME – comme le code minier jugé incitatif, le code des investissements qui favorise la création d’une entreprise en moins de 48 heures… – certains paramètres ne sont toujours pas favorables au développement des PME. Il pointe du doigt notamment la fiscalité, jugée assez agressive, que les opérateurs du secteur des PME considèrent comme un facteur pas toujours favorable au développement de leurs entreprises. Un élément qui favorise malheureusement le développement de l’informel. Voilà pourquoi le président de la Fipme interpelle l’Etat à jouer véritablement son «rôle fondamental», celui qui consiste à mettre en place toutes les mesures incitatives favorisant l’expansion et le développement de leurs entreprises. Car si les PME pourvoient des emplois et génèrent de la richesse, elles représentent aussi un moteur de croissance économique, accroissant ainsi la capacité de l’Etat à investir dans les infrastructures socio-éducatives et sanitaires de base…
Une stratégie inspirée du modèle américain
De son côté, l’Etat croit jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu, celui de créer les conditions favorables pour le développement des PME, comme en témoigne le nombre des PME créées depuis la fin de la crise postélectorale de 2010. Une analyse du ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, nous situe sur les efforts déployés par l’Etat pour offrir aux PME un environnement compétitif pour leur développement. Le ministre reste convaincu que les PME sont l’avenir de la Côte d’Ivoire, comme c’est d’ailleurs le cas dans les pays développés où plus de 95% des entreprises sont les PME. C’est pourquoi, fort de son expérience d’opérateur économique venu du secteur privé pour intégrer le gouvernement, cet ancien président de la Chambre du commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire a élaboré le plan Phoenix, doté d’un fonds de 86 milliards de Fcfa, pour relever le taux des PME ivoiriennes, sorties très fragilisées de la décennie de crise que le pays a traversée. Le plan Phoenix, définit-il, est une stratégie globale inspirée du modèle que les Américains ont déployé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, pour relancer leur compétitivité. Etant entendu que les grandes entreprises n’ont de notoriété que si elles ont à leurs côtés des PME compétitives, dynamiques dans leurs investissements, leur créativité et leurs innovations. Autrement dit, des PME solides et pérennes, capables d’assurer aux grandes entreprises une sous-traitance, avec une expertise de qualité.
Un fonds de garantie de 10 milliards pour garantir les financements
Ce programme Phoenix s’appuie sur une loi qui prévoit la création d’une agence de promotion et d’encadrement des PME pour leur offrir un accompagnement mieux adapté. Le ministre Jean-Louis Billon précise que cette loi crée les conditions d’un environnement favorable au développement des PME, en ce sens qu’elle les protège et les rend plus fortes. Notamment grâce à la loi sur la concurrence et la Commission de la concurrence mises sur pied pour véritablement lutter contre les monopoles, les abus de position dominante, et bien d’autres pratiques anticoncurrentielles.
La loi sur les PME impose, par exemple, aux grandes entreprises qui obtiennent un marché public de travailler avec des PME nationales à hauteur d’au moins 20% du budget. Selon le ministre Billon, c’est un autre mode de financement pour les PME parce que, fort de ce marché obtenu, elles peuvent se présenter devant une banque pour lever une épargne conséquente en vue du financement de leurs investissements et ainsi offrir de l’emploi aux jeunes. L’accès au financement des PME est aussi facilité avec la mise en place d’un fonds de garantie de 10 milliards de Fcfa.
En somme, le plan Phoenix dans son ensemble donne presque tous les outils à la Côte d’Ivoire pour faire de nouveau émerger des PME, dont beaucoup ont disparu pendant les années de crise. Selon des statistiques, en 2004, par exemple, près de 26.000 entreprises formelles, essentiellement constituées de PME, avaient été répertoriées. En 2010, moins de 15.000 seulement ont été identifiées. Et grâce aux actions que pose le gouvernement dans le sens d’améliorer le cadre des affaires des PME, leur nombre a évolué pour se situer autour de 30.000 répertoriées en 2013. Aujourd’hui, ce qu’il conviendrait de nommer le «plan Billon pour doper la compétitivité des PME» a permis d’enregistrer actuellement 60.000 PME formelles, et le double est attendu dans six ans, avec plus de 600.000 emplois créés, optimise Jean-Louis Billon.
Alexis Noumé
L’avènement des TIC et de la biotechnologie représente incontestablement les deux innovations majeures de ces trente dernières années. Cette problématique est au cœur des réformes engagées par le gouvernement ivoirien dans le cadre de l’atteinte de ses objectifs stratégiques, qui consistent à faire de la Côte d’Ivoire un pays doté d’un taux de croissance à deux chiffres et émergeant à l’horizon 2020, avec comme appuis, entre autres, le développement de l’économie numérique. Et pour permettre aux acteurs de ce secteur de tirer le meilleur profit de leurs investissements, selon M. Patrick M’Bengue, président du Groupement des opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication de Côte d’Ivoire (Gotic), le climat des affaires au niveau de l’économie numérique s’est nettement amélioré depuis 2012. L’adoption du nouveau code des télécommunications a ainsi permis de renforcer la sécurité des investissements pour les opérateurs, la transparence sur le marché, et surtout la gouvernance du secteur. Plus que jamais, considère-t-il, la Côte d’Ivoire possède un code des télécommunications qui permet à tout opérateur d’évoluer en toute sécurité.
Des paramètres pas toujours favorables au développement des PME
Pour sa part, le Dr Joseph Boguifo, président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (Fipme), pense que malgré les efforts déjà consentis par le gouvernement ivoirien pour améliorer l’environnement des affaires au niveau du tissu des PME – comme le code minier jugé incitatif, le code des investissements qui favorise la création d’une entreprise en moins de 48 heures… – certains paramètres ne sont toujours pas favorables au développement des PME. Il pointe du doigt notamment la fiscalité, jugée assez agressive, que les opérateurs du secteur des PME considèrent comme un facteur pas toujours favorable au développement de leurs entreprises. Un élément qui favorise malheureusement le développement de l’informel. Voilà pourquoi le président de la Fipme interpelle l’Etat à jouer véritablement son «rôle fondamental», celui qui consiste à mettre en place toutes les mesures incitatives favorisant l’expansion et le développement de leurs entreprises. Car si les PME pourvoient des emplois et génèrent de la richesse, elles représentent aussi un moteur de croissance économique, accroissant ainsi la capacité de l’Etat à investir dans les infrastructures socio-éducatives et sanitaires de base…
Une stratégie inspirée du modèle américain
De son côté, l’Etat croit jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu, celui de créer les conditions favorables pour le développement des PME, comme en témoigne le nombre des PME créées depuis la fin de la crise postélectorale de 2010. Une analyse du ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, nous situe sur les efforts déployés par l’Etat pour offrir aux PME un environnement compétitif pour leur développement. Le ministre reste convaincu que les PME sont l’avenir de la Côte d’Ivoire, comme c’est d’ailleurs le cas dans les pays développés où plus de 95% des entreprises sont les PME. C’est pourquoi, fort de son expérience d’opérateur économique venu du secteur privé pour intégrer le gouvernement, cet ancien président de la Chambre du commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire a élaboré le plan Phoenix, doté d’un fonds de 86 milliards de Fcfa, pour relever le taux des PME ivoiriennes, sorties très fragilisées de la décennie de crise que le pays a traversée. Le plan Phoenix, définit-il, est une stratégie globale inspirée du modèle que les Américains ont déployé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, pour relancer leur compétitivité. Etant entendu que les grandes entreprises n’ont de notoriété que si elles ont à leurs côtés des PME compétitives, dynamiques dans leurs investissements, leur créativité et leurs innovations. Autrement dit, des PME solides et pérennes, capables d’assurer aux grandes entreprises une sous-traitance, avec une expertise de qualité.
Un fonds de garantie de 10 milliards pour garantir les financements
Ce programme Phoenix s’appuie sur une loi qui prévoit la création d’une agence de promotion et d’encadrement des PME pour leur offrir un accompagnement mieux adapté. Le ministre Jean-Louis Billon précise que cette loi crée les conditions d’un environnement favorable au développement des PME, en ce sens qu’elle les protège et les rend plus fortes. Notamment grâce à la loi sur la concurrence et la Commission de la concurrence mises sur pied pour véritablement lutter contre les monopoles, les abus de position dominante, et bien d’autres pratiques anticoncurrentielles.
La loi sur les PME impose, par exemple, aux grandes entreprises qui obtiennent un marché public de travailler avec des PME nationales à hauteur d’au moins 20% du budget. Selon le ministre Billon, c’est un autre mode de financement pour les PME parce que, fort de ce marché obtenu, elles peuvent se présenter devant une banque pour lever une épargne conséquente en vue du financement de leurs investissements et ainsi offrir de l’emploi aux jeunes. L’accès au financement des PME est aussi facilité avec la mise en place d’un fonds de garantie de 10 milliards de Fcfa.
En somme, le plan Phoenix dans son ensemble donne presque tous les outils à la Côte d’Ivoire pour faire de nouveau émerger des PME, dont beaucoup ont disparu pendant les années de crise. Selon des statistiques, en 2004, par exemple, près de 26.000 entreprises formelles, essentiellement constituées de PME, avaient été répertoriées. En 2010, moins de 15.000 seulement ont été identifiées. Et grâce aux actions que pose le gouvernement dans le sens d’améliorer le cadre des affaires des PME, leur nombre a évolué pour se situer autour de 30.000 répertoriées en 2013. Aujourd’hui, ce qu’il conviendrait de nommer le «plan Billon pour doper la compétitivité des PME» a permis d’enregistrer actuellement 60.000 PME formelles, et le double est attendu dans six ans, avec plus de 600.000 emplois créés, optimise Jean-Louis Billon.
Alexis Noumé