Accusé d’avoir détourné la somme de 15 millions de francs, le maire d’Adzopé, M. Zepp N’Dé Atsé n’a pas réussi à convaincre par ses explications. Il s’est plutôt enfoncé lors de la conférence publique qu’il a animée le mardi dernier à la salle des fêtes de ladite mairie. En présence du secrétaire général de la préfecture d’Adzopé, M. Kokora et, en l’absence de trois adjoints au maire sur quatre. « Par rapport à ce que vous me reprochez, c’est vrai, les dépenses qui ont été faites n’étaient pas dans les normes, mais dès que les conseillers auront fini leur enquête et quand ils me remettront le rapport complet, c’est à ce moment que je pourrai bien vous répondre », a avoué Dr. Zepp N’Dé Atsé qui s’est présenté comme une victime dans cette affaire de détournement de fonds qui défraie la chronique dans la cité. « Je suis confronté à des obstacles internes et externes. Je suis l’homme à chasser de la mairie. On veut même me frapper. Vous qui êtes les chefs garants de la tradition, rassemblez tout le monde, conseillez vos fils, aidez moi (…) Des personnes font des rapports répétés contre le maire pour le salir, des rapports aussi adressés à la haute direction du Rdr pour dire que le maire n’aime pas les Dioula. Je ne suis pas un malfaiteur », a plaidé Dr. Zepp qui a refusé de nommer ses détracteurs et les raisons profondes de ce désamour avec les populations et ses collaborateurs municipaux. Tout en demandant aux chefs traditionnels de saisir le préfet de région pour trouver une solution aux problèmes d’insécurité, de divagation des animaux et d’insalubrité chronique. Le premier magistrat de la commune d’Adzopé a révélé que les deux tracteurs remis par le chef de l’Etat lors de son récent passage dans cette ville, lui ont été arrachés par la préfecture et parqués à la brigade de gendarmerie au motif que ces engins appartiendraient aux jeunes et aux femmes de la région. Et non à la mairie. Dr. Zepp s’est réjoui enfin d’avoir fait des réalisations au profit de sa municipalité.
Didier Kéi
Didier Kéi