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Société Publié le lundi 2 mai 2016 | Treichville Notre Cité

Dossier 31 / Environnement : Que deviennent nos parcs, jardins ou espaces verts

Parler d’espaces verts ou de parcs et jardins à Treichville peut passer aujourd’hui pour un lointain souvenir des temps glorieux de la Cité n’zassa. Pour ceux qui ont connu , dans les années 66-67, le parc et le jardin public auréolés d’une piscine aux avenues 1 et 2 du côté de la maison de Congrès du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) à l’emplacement actuel du Treich Center, il n’y a aucun doute. Peut-on encore parler d’espace vert à Treichville ? Quels sont les apports du District et de la mairie ? Mais avant, quelles sont les causes et les conséquences liées à la destruction de l’environnement ?

Environnement : Changements et réchauffement climatique ou planétaire.

Les comportements humains ont d’énormes répercussions sur l’environnement, et les causes sont multiples. Toutefois, elles peuvent être regroupées en deux : changements et réchauffement climatique ou planétaire. Le changement climatique actuel est, principalement, lié à l'émission des gaz à effet de serre provenant des activités humaines. Ces émissions d'origine anthropique (humaine) sont dues, pour plus de trois-quarts (¾), au seul dioxyde de carbone (CO₂). L’autre cause, la consommation des énergies fossiles (production d'énergie, carburant des véhicules, chauffage de l'habitat, industrie) est, de loin, le secteur le plus incriminé. Mais, il ne faut, surtout, pas oublier le changement d'occupation des terres, incluant la déforestation, qui se situe à la seconde place en terme de responsabilité dans l'augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) (17% des émissions mondiales). « Nos modes de vie et nos consommations quotidiennes émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre. L’aggravation de cet effet de serre joue un rôle de premier plan dans le changement climatique. Chacun de nous doit en être conscient : il faut diminuer dès aujourd'hui nos émissions de gaz à effet de serre », a affirmé Moyabi Koné (Directeur des parcs et jardins du District d’Abidjan), que nous avons approché le mardi 19 avril 2016 à Marcory, grâce aux bons offices de Kouadio Médard (Directeur des Services Techniques et de l’Environnement de la mairie de Treicvhville). Qu’en est-il du réchauffement climatique ? La hausse des températures moyennes à la surface du globe est la première conséquence attendue et constatée des émissions massives de gaz à effet de serre. A preuve, les relevés météo enregistrent des anomalies positives de températures, qui se confirment d'années en années par rapport aux températures enregistrées depuis le milieu du XIXe siècle. A ce titre, les climatologues soulignent, que les trente (30) dernières années ont connu les températures les plus élevées de l'hémisphère Nord depuis plus de 1 400 ans.

Les impacts des changements climatiques : une répartition inégale des impacts.

Le réchauffement planétaire introduit un facteur supplémentaire d'inégalité et de disparité entre les différentes zones géographiques du globe. Les populations des pays les plus pauvres du monde sont les plus vulnérables face aux effets du changement climatique, alors qu'ils sont les moins responsables. Les pays en développement ne sont, en effet, pas en mesure de se prémunir contre les impacts du phénomène et de s'y adapter. Le changement climatique accentue les situations précaires des populations les plus démunies (sécurité alimentaire, accès aux soins, à l'eau et à l'énergie, logement...), renforçant encore un peu plus la fracture sociale et économique entre le Nord et le Sud. En raison de leur localisation, de la faiblesse de leur revenu, de l’insuffisance de leurs ressources et capacités institutionnelles, et du fait qu’ils misent davantage sur des secteurs dépendants du climat comme l’agriculture, les populations des pays les plus défavorisés sont les premières victimes des actuels et futurs changements climatiques.

L’Environnement : une préoccupation internationale

La question des espaces est avant tout celle de l’Environnement. Une préoccupation internationale qui est aussi une priorité du Ministre des Sports et des Loisirs, François Albert Amichia, Maire de la Commune de Treichville. Ainsi, est-il intervenu, en sa qualité de Président du CCT/UEMOA (Conseil des Collectivités Territoriales de l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain), à deux grandes rencontres relatives à l’Environnement. D’une part, au terme du Sommet des Villes et Régions d’Afrique sur le Climat à Yamoussoukro organisé par l’ARDCI (Assemblée des Régions et Département de Côte d’Ivoire) du 24 au 25 juillet 2015, le Ministre François Albert Amichia, avait promis de soutenir, en juillet 2015, lors de l’Assemblée Générale de cette Union sous-régionale, les initiatives concernant la Déclaration dudit Sommet. « C’est ensemble que nous devons dire stop au réchauffement climatique. Et cela à tous les niveaux de décisions où nous nous trouvons. Pour ce faire, nous devons offrir des moyens aux femmes et aux jeunes de nos territoires », a-t-il avancé. Avant d’ajouter : « la synergie de nos efforts est la clé pour garantir nos résultats estimés. Nous y croyons et nous nous y attèlerons à vos côtés pour réussir ce challenge. Pour dire une déclaration porteuse de réponses africaines à la survie de notre planète appelée à contenir les effets négatifs des changements climatiques ». Il a, aussi, de façon réaliste, confié, que c’est par une meilleure gestion de nos forêts et des déchets plastiques et par une promotion de la sécurité alimentaire, que le monde, en général, et l’Afrique en particulier, arrivera à ralentir, dans un premier temps, le réchauffement climatique, et espérer, par la suite, à l’avenir y venir à bout ». Après cette prise de position aux côtés de l’ARDCI, le Président du CCT/UEMOA, François Albert Amichia était, d’autre part, à la Cop 21 en France, à la Conférence de Paris sur le climat du 30 novembre 2015 au 11 décembre 2015 au Bourget. Il y a évoqué, avec assurance et détermination, les raisons fondamentales pour lesquelles l’Environnement doit être préservé. C’est pourquoi, au niveau national, précisément dans la Commune de Treichville dont il est le Premier Magistrat, l’intérêt pour l’Environnement est en pole position. Cet intérêt, le Maire l’a en partage avec le District.

Des compétences du District d’Abidjan

La Communalisation en 1980 a entraîné la création de la ville d’Abidjan, puis les Districts en 2002. Ce nouveau visage a déterminé les compétences des Districts et celles des Communes. La gestion des Espaces Verts Communaux (ECV), que sont les parcs et jardin, n’échappe pas à cette donne. Aussi, le District d’Abidjan a-t-il un droit de regard sur certains espaces verts dans la Commune de Treichville. « Au niveau du District d’Abidjan, nous intervenons dans toutes les Communes et dans les voies intercommunales, les voiries, les échangeurs des ponts, et dans les endroits où on ne peut construire. Nous intervenons aussi pour l’élagage des arbres à la demande des communes et dans le domaine de l’hygiène. A l’intérieur des communes, les rues et avenues ne relèvent pas de notre compétence », a déclaré, d’emblée, Moyabi Koné. « A Treichville, commune fortement urbanisée, nous agissons à plusieurs endroits. Il y a le Canal aux bois, parc créé par l’ex-ville d’Abidjan. En face du CHU, à l’espace dénommé ‘’Place de la paix’’, nous avons un jardin. Nous intervenons, aussi, au niveau des oreilles des ponts Houphouët- Boigny et De Gaulle. Sur la voie principale du Boulevard Giscard d’Estaing, nous avons, avec le concours du Ministère des eaux et forêts, planté des arbres tout le long de cette voie jusqu’à la statue Akwaba. Nous intervenons, en outre, sur le jardin de la bourse du travail, dont la gare de Bondoukou. A Biafra, il y a un espace que le District entretient. Nous sommes, parfois, sollicités par des particuliers, par exemple au niveau de la Cité Arras. Nous voudrions bien le faire continuellement, mais il faut une contribution des intéressés pour un meilleur entretien au quotidien des espaces. Par ailleurs, nous avons un partenariat avec la mairie de Treichville pour l’aménagement d’un grand jardin dans le rond point de la rue 12 et de l’avenue 8. Monsieur le Gouverneur y tient. Il entend le réaliser et en prendre grand soin. Il y a, aussi, un espace vert dans le prolongement du Palais de la culture où le District voudrait faire un grand jardin, mais, il semble que la mairie a des projets à ce sujet », a précisé Moyabi Koné. Avant de s’attarder sur les difficultés de certains de ses agents et le programme d’intervention de sa Direction. « A Treichville, nous avons trois (3) agents en permanence au jardin du CHU. Mais, ils n’ont aucun moyen de coercition pour ramener à l’ordre les indélicats piétons et conducteurs. Le comportement de nombre de nos citoyens est déplorable à ce niveau. Mais passons pour préciser quelque chose d’essentiel. A savoir, que nous avons treize (13) Communes à gérer, si bien qu’on ne peut être tous les jours à Treichville, par exemple. De ce fait, nous avons une programmation, qui a pour point de départ l’aéroport, puis la voie du côté du phare, en provenance de Bassam, qui part de l’ancienne cité de Port-Bouët. Nous nous rendons, ensuite, à Treichville, où nous commençons à partir de Solibra en direction du pont De Gaulle. Puis, nous revenons en direction du CHU et ressortons vers les NEI (Nouvelles Editions Ivoiriennes). Enfin, nous poursuivons vers le pont Houphouët-Boigny, avant de repartir du côté de Plateau, Cocody... Cette programmation peut être, toutefois, perturbée par la période pluvieuse ou l’arrivée prochaine d’une autorité. Dans le dernier cas, nous retournons rapidement à l’aéroport pour des travaux d’embellissement. Voilà un peu comment nous agissons ». Avec quoi travaille la Direction des parcs et jardins du District ? A-t-elle un budget ? A ces interrogations, la réponse du Directeur est sans équivoque: « La Direction des parcs et Jardins n’a pas un budget en tant que tel. On nous alloue une dotation mensuelle en carburant pour les dix (10) Communes de l’ex-ville d’Abidjan en plus des Communes de Bingerville, de Songon et d’Anyama. Chaque année, Monsieur le Gouverneur Robert Beugré Mambé met un point d’honneur à la mise en place de cette dotation. Il n’oublie pas, aussi, les équipements en matériel et ceux du personnel ». Le Directeur Koné Moyabi n’a pas voulu passer sous silence certaines intrigues qui, en général, mettent en péril l’environnement et ne rendent pas perceptibles les résultats des travaux du District. « Une chose est de faire un jardin, mais une autre, qui est très importante est de l’entretenir. La question, qu’on doit toujours se poser, est celle des moyens pour l’entretien et la surveillance. La difficulté que nous avons dans la mise en valeur de ces espaces verts de façon générale, se trouve dans cet appel, que nous voudrions lancer à tous les Abidjanais, qui n’ont pas encore la culture du jardin, des espaces verts. Pelouse, fleurs, arbres, ils n’en ont aucun respect. Il y en a, parmi eux, qui n’hésitent pas à en faire leurs lieux de soulagement de tout genre. Le ridicule est de voir des bêtes domestiques vagabonder partout et détruire les plants et les fleurs Il faut encore une grande sensibilisation pour amener les gens à prendre conscience devant l’importance des espaces verts. Le manque de comportement éco-citoyen est si préjudiciable, qu’il annihile nos efforts. Pendant qu’on plante des arbres, certains les abattent, parce qu’ils ne veulent pas qu’on les plante devant leur maison. Mais, ils n’en savent pas l’utilité », a-t-il, finalement, dénoncé.

De la responsabilité de la mairie

Dans la Commune cosmopolite, toutes les dispositions sont prises pour l’entretien des espaces verts. En témoignent les propos de Raux-Yao N’Guessan Olivier (Chef de Bureau Environnement Service Hygiène et Environnement). « Nous avons dix-sept (17) espaces verts dans la commune. Huit (8) à la charge du District et sept (7), qui reviennent à Treichville. En dehors du District autonome d’Abidjan, et ce jusqu’à preuve du contraire, la mairie de Treichville est la seule Commune à avoir une équipe technique de personnes destinées à la gestion des espaces verts. Et la mairie fait beaucoup d’efforts pour les sauvegarder. L’exemple patent est l’espace de la Sopim qui, à la demande du Maire François Albert Amichia, a été réhabilité par notre équipe sous la supervision de Kouadio Médard (Directeur des Services Techniques et de l’Environnement). Cet espace fait, aujourd’hui, la beauté de Sopim ». L’aménagement en cours de l’espace vert de la berge lagunaire au niveau du pont De Gaulle permettra à la Commune d’avoir un cadre reluisant. Occupé auparavant par les laveurs de taxis, cet espace sera, bientôt, un lieu où les populations viendront se recréer. « Des mariés pourront y faire des prises de vue comme à un espace de la Commune sœur du Plateau. Ainsi l’entrée de la salle des mariages aménagée par le Directeur Cissé Bacongo pourra souffler de temps à autre », a signifié Lancina Sanogo (Sous-directeur de la Voirie, Réseau, Hygiène et Environnement). Toutefois, pour Raux-Yao N’Guessan, « si la volonté de gestion de la mairie de ces espaces verts n’est pas encore visible, nous pouvons évoquer quelques raisons. En effet, nos espaces verts sont mal entretenus, parce qu’il y a, dans un premier temps, un personnel insuffisant à la tâche. Il nous faut au moins six (6) agents, or nous n’en avons que trois (3); mais bientôt deux (2), parce que le Chef de service, le plus expérimenté de tous, est aux portes de la retraite. Les deux restants ont besoin de formation (manipulation des machines, connaissance d’autres choses). Il y a, ensuite, les occupations anarchiques de certains de ces espaces verts. Cet état de fait nous rend la tâche rude et très souvent impossible. Quand il s’agit des étalages, nous arrivons à les dégager pour préserver ces espaces; mais que pouvons-nous faire lorsqu’ils sont occupés par des panneaux publicitaires ? La boucle est le déficit de moyens, qui ne nous facilite pas le travail. ». A ce propos, Angaman Ebah a voulu apporter des précisions. « Nous avons une équipe dynamique, mais nous sommes confrontés au manque de moyens. Cela ne favorise pas un travail régulier. Nous demandons, en fait, simplement à la municipalité de nous fournir les moyens pour remettre en bon état les jardins de notre Commune », a interpellé le Chef de Service Hygiène et Environnement à la mairie de Treichville. Avant d’ajouter : « il faut de la terre noire, du gazon, du matériel de nettoyage, des fils barbelés pour la clôture et la sécurisation des plants. Il faut, donc, de l’argent pour les acheter. La surveillance de ces jardins n’est pas à éluder, parce que celui de l’avenue 27 à la Cité Douane a été bien apprécié par les populations, mais il n’a pas eu de lendemain à cause de l’incivisme de certains citoyens. Des équipes de surveillance constituées d’agents de mairie d’un côté et de citoyens environnants, d’un autre, sont nécessaires. Par cette collaboration, on pourra amener les citoyens à comprendre au fil du temps, que les jardins apportent beaucoup à l’environnement, mais surtout à l’homme ». Cet appel a été appuyé par Lancina Sanogo. « Nous déplorons les agissements de certaines personnes, qui étalent leur linge sur les espaces verts. Des opérations de saisie sont en vue ». Devant ces déterminations, il n’y a aucun doute que les moyens mis à la disposition de la Direction des Services Techniques pour les espaces verts seront renforcés pour redorer leur lustre.

Quelques espaces verts de la Commune :
D’hier… : L’espace vert (jardin public, parc et piscine de la rue 12, avenues 1 et 2) a fait place à l’actuel Treich center. A Gbatanikro, l’espace vert est devenu un terrain de jeu. Le parc de l’avenue 15, rue 7 est occupé par une entreprise. La place Aboussouan était un jardin public. L’espace vert de l’avenue 27(à l’emplacement actuel de Saint Egidio) a disparu. Le magasin Bon prix est construit sur un espace vert, rond point de la Sodeci vers Sococé. … à aujourd’hui : Canal aux bois (créé en 1993). Jardin face au CHU, les entrées de la Commune au niveau des ponts De Gaulle et Houphouët-Boigny, le jardin de la Cité douane (avenue 27) très défectueux , gare de Bouna (aire de jeu), en face de la CNPS espace vert semi-privé. Cités arras 1, 2, 3 et Sopim. Le Rond point (rue 12, avenue 8) a été un marché puis un jardin public) en chantier en ce moment.

ALLBERT ABALE
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