Les lagunes Ehi, Aby et Tando sont les plans d’eau par lesquels les peuples Agni, Adouvlai, Bétibé et Essouma entretiennent les échanges intercommunautaires et aussi avec leurs voisins du Ghana. Issus des départements d’Aboisso, Tiapoum et Adiaké, ces populations ont comme moyen de transport, les pirogues, les pinasses et les ‘’Tean’’ (petites pirogues à moteur). Ces engins assurent la liaison Tiapoun- Jo Warf, ville ghanéenne où ont généralement lieu les échanges commerciaux et culturels.
A la veille des jours de marché de Jo Warf, c'est-à-dire, chaque vendredi, les commerçants ivoiriens préparent leurs embarcations. Ils chargent les pinasses de produits vivriers ; notamment d’huile de palme, de noix de coco, de manioc, de piment, d’aubergine et autres qu’ils emporteront au pays de John Dramani le lendemain. A leur retour, ceux-ci reviennent avec des biens d’équipement et des vêtements.
Cependant, ces engins de locomotion, facteurs de rapprochement et d’intégration des peuples, laissent des souvenirs amers aux usagers. En effet, la traversée de la lagune se fait parfois dans des conditions effroyables. Le moteur cale souvent et le pilote perd le contrôle de l’embarcation. Ce n’est pas dame Eba Joséphine, commerçante, qui dira le contraire. « Nous venions du Ghana, lorsqu’au beau milieu de l’eau, le moteur de notre pinasse est tombée en panne. Le vent nous a transportés vers une autre direction, car le conducteur et son apprenti étaient devenus impuissants. Ils ont dû appeler leur base pour un secours. Après une heure de balade, non souhaitée sur la lagune, qu’une autre pinasse est arrivée pour nous secourir. Celle-ci a été arrimée à la notre et elle nous a tiré jusqu’à destination sain et sauf. Ce jour là, nous avons loué le seigneur de nous avoir épargné d’une mort certaine, vu que notre pinasse allait vers les flots du fleuve ’’ Tanoé’’, dont les courants sont très forts. Tous les passagers, ce jour là, avaient perdu leur sérénité et appelait à tout vent pour informer les proches parents», se souvient-elle. Avouant qu’elle n’oubliera jamais ce voyage.
Un jeune élève du lycée municipal d’Adiaké, apparemment un habitué, ne semble être ébranlé par ces cas de panne. Mieux celui-ci rassure, lorsque nous l’avons interrogé à Akounougbé (sous-préfecture d’Ettuéboué), son village natal. Il soutient que lorsque surviennent les pannes, un équipage chargé de la réparation arrive toujours à décanter la situation. Ce jeune de 20 ans informe que ces problèmes mécaniques arrivent très souvent au niveau de l’embouchure, où le fleuve ‘’Bia’’ se jette dans la lagune Aby. Précisément à hauteur du campement ’’Bianou’’. « A ce niveau, les vagues sont trop fortes et secouent la pinasse et provoquent les calages de moteurs. Après cela, généralement, il n’y a plus de problème et le reste du voyage se passe très bien » indique-t-il.
Selon un cadre de Nguiémé, les populations n’ont pas le choix. Elles sont obligées de faire recours aux pinasses. « Nous n’avons pas le choix, pour rejoindre les villes d’Adiaké et Ettuéboué, il faut passer par l’eau. Sinon en voiture, par la terre ferme, c’est faire un grand tour pour quitter les villages riverains pour aller dans les grandes villes » a-t-il expliqué.
Cette situation n’est pas spécifique aux populations. Les autorités que sont les préfets et sous-préfets de la circonscription administrative d’Adiaké sont obligées de se doter de hors-bord ; leurs administrés vivants quasiment sur des presqu’îles. Il en est de même pour les agents de la douane, de la police maritime et des commandos marins qui sont équipés de vedettes.
Esli Wilfried (Sud-Comoé)
A la veille des jours de marché de Jo Warf, c'est-à-dire, chaque vendredi, les commerçants ivoiriens préparent leurs embarcations. Ils chargent les pinasses de produits vivriers ; notamment d’huile de palme, de noix de coco, de manioc, de piment, d’aubergine et autres qu’ils emporteront au pays de John Dramani le lendemain. A leur retour, ceux-ci reviennent avec des biens d’équipement et des vêtements.
Cependant, ces engins de locomotion, facteurs de rapprochement et d’intégration des peuples, laissent des souvenirs amers aux usagers. En effet, la traversée de la lagune se fait parfois dans des conditions effroyables. Le moteur cale souvent et le pilote perd le contrôle de l’embarcation. Ce n’est pas dame Eba Joséphine, commerçante, qui dira le contraire. « Nous venions du Ghana, lorsqu’au beau milieu de l’eau, le moteur de notre pinasse est tombée en panne. Le vent nous a transportés vers une autre direction, car le conducteur et son apprenti étaient devenus impuissants. Ils ont dû appeler leur base pour un secours. Après une heure de balade, non souhaitée sur la lagune, qu’une autre pinasse est arrivée pour nous secourir. Celle-ci a été arrimée à la notre et elle nous a tiré jusqu’à destination sain et sauf. Ce jour là, nous avons loué le seigneur de nous avoir épargné d’une mort certaine, vu que notre pinasse allait vers les flots du fleuve ’’ Tanoé’’, dont les courants sont très forts. Tous les passagers, ce jour là, avaient perdu leur sérénité et appelait à tout vent pour informer les proches parents», se souvient-elle. Avouant qu’elle n’oubliera jamais ce voyage.
Un jeune élève du lycée municipal d’Adiaké, apparemment un habitué, ne semble être ébranlé par ces cas de panne. Mieux celui-ci rassure, lorsque nous l’avons interrogé à Akounougbé (sous-préfecture d’Ettuéboué), son village natal. Il soutient que lorsque surviennent les pannes, un équipage chargé de la réparation arrive toujours à décanter la situation. Ce jeune de 20 ans informe que ces problèmes mécaniques arrivent très souvent au niveau de l’embouchure, où le fleuve ‘’Bia’’ se jette dans la lagune Aby. Précisément à hauteur du campement ’’Bianou’’. « A ce niveau, les vagues sont trop fortes et secouent la pinasse et provoquent les calages de moteurs. Après cela, généralement, il n’y a plus de problème et le reste du voyage se passe très bien » indique-t-il.
Selon un cadre de Nguiémé, les populations n’ont pas le choix. Elles sont obligées de faire recours aux pinasses. « Nous n’avons pas le choix, pour rejoindre les villes d’Adiaké et Ettuéboué, il faut passer par l’eau. Sinon en voiture, par la terre ferme, c’est faire un grand tour pour quitter les villages riverains pour aller dans les grandes villes » a-t-il expliqué.
Cette situation n’est pas spécifique aux populations. Les autorités que sont les préfets et sous-préfets de la circonscription administrative d’Adiaké sont obligées de se doter de hors-bord ; leurs administrés vivants quasiment sur des presqu’îles. Il en est de même pour les agents de la douane, de la police maritime et des commandos marins qui sont équipés de vedettes.
Esli Wilfried (Sud-Comoé)