Le ministère de l’Environnement et du développement durable a organisé, hier, en collaboration avec le groupe N’sia, 2 panels scientifiques au Centre de biodiversité de Bingerville en vue d’apporter des réponses adéquates aux problèmes liés au trafic des espèces sauvages et du système lagunaire ivoirien. C’était à l’occasion de la commémoration conjointe des journées mondiales de l’environnement et celles des océans du 4 au 8 juin 2016. L’administrateur de la Fondation Nsia, en charge des questions environnementales, Pr Koby Assa, a relevé le risque auquel est exposée la Côte d’ Ivoire du fait de la pollution de son écosystème. «Nous assistons à une surpollution qui pose un véritable problème de santé publique et de survie pour les populations autochtones qui vivaient en grande majorité des fruits de la pêche issus de la lagune Ebrié» a dit Pr Koby Assa. Qui a également déploré que la lagune Ebrié ne regorge pratiquement plus de poisson du fait de l’abondance de déchets ménagers, chimiques, industriels et pharmaceutiques. Il a relevé que selon un rapport publié en 2013 par le WWF et l’IFAW, “la criminalité liée aux espèces sauvages constitue aujourd’hui la quatrième activité illicite des plus lucratives derrière le trafic de drogues, les contrefaçons et la traite des humains ; avec un impact financier de 9000 milliards FCFA chaque année. Selon lui, c’est au vu de toutes ces situations préoccupantes que la Fondation Nsia a décidé d’accompagner l’initiative du gouvernement. Pour le directeur de cabinet du ministère de l’Environnement et du développement durable, Mme Kaba Nasséréba, le changement actuel de nos écosystèmes, le climat et leur impact sur nos vies quotidiennes que nous observons pourront être bien compris au cours desdits panels, avant toute action. «La résolution des défis environnementaux demande une approche participative de tous les acteurs (…) C’est une plateforme d’échanges entre les principaux acteurs et dont les conclusions pourront permettre de rentabiliser et de réorienter les actions en cours » a-t-elle dit. Après avoir rappelé les 5 thématiques correspondant aux différents programmes mis en place par le ministre Allah Rémi dans la phase de la mise en œuvre des stratégies et plans d’actions pour appréhender les problématiques environnementales, il s’agit, selon elle, de la lutte contre les changements climatiques, la gestion des ressources naturelles, la gestion du littoral côtier, des déchets et des produits chimiques. Angel Luh, chef du bureau Afrique de l’Ouest pour le Pnud, a exhorté, pour sa part, les uns et les autres “à prendre soin des océans afin qu’ils continuent de prendre soin de nous“. Si le 1er panel a porté sur le trafic des espèces sauvages en Côte d’Ivoire, le 2ème s’est intéressé aux risques environnementaux du système lagunaire ivoirien et leur impact sur le bien-être des populations.
Par FRANÇOIS BECANTHY
Par FRANÇOIS BECANTHY