L’attaque terroriste du 13 mars 2016 à l’hôtel du Sud de Grand- Bassam (Côte d’Ivoire) n’a altéré en rien la volonté du Président du Conseil d’Administration(PCA) de l’établissement hôtelier, Ablé Jacques Alain Ollo, d’aller de l’avant et assurer à son entreprise un avenir plus radieux.
De Directeur commercial, il est passé par la Direction générale avant d’en être aujourd’hui le président du Conseil d’administration de l’hôtel Etoile du Sud de Grana-Bassam (Côte d’Ivoire), M. Ablé Jacques Alain Ollo bourré d’ambitions pour son hôtel et tous les autres bâtis à Grand- Bassam, il est le président des Hôteliers Restaurateurs de Grand Bassam(HOREST) et membre du comité exécutif de gestion du Patrimoine de l’Unesco de Grand - Bassam.
Diasporas–News : Quel patron êtes-vous aujourd’hui, deux mois après le passage meurtrier des tueurs jihadistes dans votre hôtel, l’Etoile du Sud de Grand - Bassam, le 13 mars 2016?
Ablé Jacques Alain Ollo : Ecoutez, il s’est passé tellement de choses qu’on essaie d’oublier, on ne veut même plus revenir sur ces tristes souvenirs. Suite à cet évènement, on a eu le soutien du monde entier, le gouvernement était à nos côtés donc tous ces soutiens nous ont fait beaucoup de bien. Aujourd’hui, on veut montrer que la Côte d’Ivoire s’est relevée de ce mal, nous voulons montrer à la face du monde que Bassam s’est relevée, et que les activités, à tous les niveaux, ont repris de plus belle. La pression a baissé, la peur est passée. Aujourd’hui, Bassam, on peut le dire, est la ville la plus sécurisée de la Côte d’Ivoire. Nous, opérateurs économiques de Grand-Bassam, essayons, de communiquer pour dire au monde que Grand-Bassam revit et que les activités y ont repris comme par le passé. Les touristes sont de retour à Bassam, nos chiffres, on peut l’affirmer, remontent. Les gens viennent même par curiosité demander ce qui s’est réellement passé. Pour vous dire que l’Etoile du Sud et tous les établissements hôteliers de Bassam ont repris vie.
D-N: Quand vous jetez un coup d’œil rétrospectif en arrière, que voyez-vous ? Que ressentez-vous ?
A.J.A.O : J’avoue qu’on voit cette désolation, c’est pour cela qu’il ne faut même pas regarder en arrière et y penser. Pour nous, c’est l’avenir qui prime, donc qui nous intéresse. On a définitivement tourné la page, on évite de regarder dans le rétroviseur, comme vous le dites. Nous, nous sommes positifs et nous voulons le demeurer pour de bon.
D-N: Où étiez-vous le jour du drame ?
A.J.A.O : J’étais à Abidjan. Il était à peu près 12h15’ quand mon chauffeur m’a appelé, avec insistance, pour me dire que ça tire à l’hôtel à Bassam. Il n’a pas été le seul à m’en informer. Un client m’a même appelé pour me détailler ce qui se passait. Je suis arrivé sur les lieux 19 minutes après on va dire. Les tueurs avaient quitté l’hôtel, mais ils étaient encore dans les parages. Et comme si on le savait, un mois avant, nous avions fait une simulation d’attaque terroriste, j’avoue que cet exercice nous a été très bénéfique. Cela nous a permis de faire entrer beaucoup de clients, sans grande difficulté, la majeure partie des clients du jour. Nous avons pu sécuriser 200 personnes dans le sous-sol de l’hôtel. Malheureusement, tout le monde n’a pu être épargné, parce que tout le monde n’a pas eu la chance d’y aller en même temps. Je m’incline encore sur les tombes des clients disparus et suis aux côtés des blessés.
D-N : Quel discours avez-vous tenu à vos employés après le passage des assassins ?
A.J.A.O : C’est clair, j’avoue que tout le monde, y compris moi-même, a été très traumatisé. Je leur ai expliqué que ce sont des choses qui arrivent dans la vie d’une entreprise, et que le sort a voulu que ça arrive à l’Etoile du Sud, c’est notre destin. Certains, par traumatisme, n’ont pas pu reprendre tôt. Je les comprends, je dis bravo à ceux qui sont restés dans cette période de psychose générale. J’ai remotivé le personnel à fond, et d’ailleurs à cette période, nous avons accueilli beaucoup de séminaires, et le personnel a assuré comme il se devait. Je leur tire mon chapeau.
D-N : Quel est l’état des lieux aujourd’hui en termes de fréquentations peu de temps après ?
A.J.A.O : Nous venons de loin, il faut le reconnaître. Pendant un mois, les activités étaient à 0%. Peu de temps après, on est remonté à 2%, aujourd’hui nous sommes à 75%. On a bien remonté la pente, Dieu merci. Nous asseyons de travailler, jours et nuits, pour redonner vie à l’entreprise comme elle était, mais ce n’est pas facile après un tel évènement, vous savez. C’est en cela que nous demandons de l’aide à l’Etat qui a toujours été à nos côtés après cette attaque. On veut changer le visage de l’hôtel. Lui donner une autre physionomie pour que les gens oublient, un tant soit peu, et ne se voient pas dans le même endroit quand ils viennent. Parce que quoi qu’on dise, nous sommes des humains, le traumatisme est encore quelque part dans les esprits.
D-N: Pour parler de l’Etat, qu’a-t-il fait après ce tragique évènement ?
A.J.A.O : Franchement, on ne va jamais cesser de remercier l’Etat de Côte d’Ivoire, avec à sa tête, le Président de la République, Alassane Ouattara. Juste après l’attaque, le chef de l’Etat était là, il nous réconfortés avec les mots justes. Ils ont fait ce qui était humainement possible. L’Etat a octroyé 200 millions CFA (304,898 euros) à tous les établissements hôteliers et restaurants de Grand - Bassam. Chacun a eu quelque chose. Nous avons fait un livre blanc pour nous permettre de vite relancer nos activités à Grand-Bassam. Pour cela, nous avons besoin de moyen financier, seul l’Etat peut nous donner ces moyens-là. Et comme il a toujours été présent, on espère qu’il va nous suivre dans notre projet. Même si l’aide n’est pas forcément pécuniaire, elle peut être au niveau de la diminution des taxes des impôts, des factures de la CIE ou Sodeci et autres, pour dire que l’aide peut être multiforme.
D-N : La sécurité est le maître mot après le passage des terroristes. Comment l’organisez-vous désormais au sein de votre établissement ?
A.J.A.O : On ne peut pas dévoiler toute la stratégie dans la presse. Mais une chose est certaine, nous avons sécurisé notre intérieur. Les caméras ont été multipliées, la police, la gendarmerie, sont là en permanence tous les week-ends. Leur présence est tellement visible que cela gène certains clients. On va voir comment remédier à cet état de fait. Comme je l’ai dit plus haut, s’il y a un lieu qui est mieux sécurisé aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est bien Grand- Bassam. Donc au niveau de la sécurité, de gros efforts sont faits, mais comme il n’y a jamais de risque zéro, nous faisons avec ce qui est là.
D-N : Comment voyez-vous l’avenir de l’Etoile du Sud, votre hôtel en particulier, et en général, l’activité hôtelière à Grand- Bassam ?
A.J.A.O : Pour dire que l’avenir de mon établissement et celui de l’activité hôtelière restent saufs, nous avons demandé et obtenu de l’Etat que tous les séminaires étatiques se tiennent à Grand-Bassam. Pour ne pas laisser mourir la première capitale de la Côte d’Ivoire. Et l’Etat a accédé à notre requête. Ce qui n’est pas rien. Pour revenir à votre question à proprement parler, on ne peut pas aller ailleurs à cause de cet évènement. On a pris le temps de construire un bâtiment. On est obligé de rester là pour faire prospérer nos activités, voire les pérenniser. On a la foi quant à notre réussite et notre avenir. C’est un héritage qu’on doit laisser vivre, et on essaie de le faire du mieux possible.
Réalisée par Hamet Ould N’diaye
De Directeur commercial, il est passé par la Direction générale avant d’en être aujourd’hui le président du Conseil d’administration de l’hôtel Etoile du Sud de Grana-Bassam (Côte d’Ivoire), M. Ablé Jacques Alain Ollo bourré d’ambitions pour son hôtel et tous les autres bâtis à Grand- Bassam, il est le président des Hôteliers Restaurateurs de Grand Bassam(HOREST) et membre du comité exécutif de gestion du Patrimoine de l’Unesco de Grand - Bassam.
Diasporas–News : Quel patron êtes-vous aujourd’hui, deux mois après le passage meurtrier des tueurs jihadistes dans votre hôtel, l’Etoile du Sud de Grand - Bassam, le 13 mars 2016?
Ablé Jacques Alain Ollo : Ecoutez, il s’est passé tellement de choses qu’on essaie d’oublier, on ne veut même plus revenir sur ces tristes souvenirs. Suite à cet évènement, on a eu le soutien du monde entier, le gouvernement était à nos côtés donc tous ces soutiens nous ont fait beaucoup de bien. Aujourd’hui, on veut montrer que la Côte d’Ivoire s’est relevée de ce mal, nous voulons montrer à la face du monde que Bassam s’est relevée, et que les activités, à tous les niveaux, ont repris de plus belle. La pression a baissé, la peur est passée. Aujourd’hui, Bassam, on peut le dire, est la ville la plus sécurisée de la Côte d’Ivoire. Nous, opérateurs économiques de Grand-Bassam, essayons, de communiquer pour dire au monde que Grand-Bassam revit et que les activités y ont repris comme par le passé. Les touristes sont de retour à Bassam, nos chiffres, on peut l’affirmer, remontent. Les gens viennent même par curiosité demander ce qui s’est réellement passé. Pour vous dire que l’Etoile du Sud et tous les établissements hôteliers de Bassam ont repris vie.
D-N: Quand vous jetez un coup d’œil rétrospectif en arrière, que voyez-vous ? Que ressentez-vous ?
A.J.A.O : J’avoue qu’on voit cette désolation, c’est pour cela qu’il ne faut même pas regarder en arrière et y penser. Pour nous, c’est l’avenir qui prime, donc qui nous intéresse. On a définitivement tourné la page, on évite de regarder dans le rétroviseur, comme vous le dites. Nous, nous sommes positifs et nous voulons le demeurer pour de bon.
D-N: Où étiez-vous le jour du drame ?
A.J.A.O : J’étais à Abidjan. Il était à peu près 12h15’ quand mon chauffeur m’a appelé, avec insistance, pour me dire que ça tire à l’hôtel à Bassam. Il n’a pas été le seul à m’en informer. Un client m’a même appelé pour me détailler ce qui se passait. Je suis arrivé sur les lieux 19 minutes après on va dire. Les tueurs avaient quitté l’hôtel, mais ils étaient encore dans les parages. Et comme si on le savait, un mois avant, nous avions fait une simulation d’attaque terroriste, j’avoue que cet exercice nous a été très bénéfique. Cela nous a permis de faire entrer beaucoup de clients, sans grande difficulté, la majeure partie des clients du jour. Nous avons pu sécuriser 200 personnes dans le sous-sol de l’hôtel. Malheureusement, tout le monde n’a pu être épargné, parce que tout le monde n’a pas eu la chance d’y aller en même temps. Je m’incline encore sur les tombes des clients disparus et suis aux côtés des blessés.
D-N : Quel discours avez-vous tenu à vos employés après le passage des assassins ?
A.J.A.O : C’est clair, j’avoue que tout le monde, y compris moi-même, a été très traumatisé. Je leur ai expliqué que ce sont des choses qui arrivent dans la vie d’une entreprise, et que le sort a voulu que ça arrive à l’Etoile du Sud, c’est notre destin. Certains, par traumatisme, n’ont pas pu reprendre tôt. Je les comprends, je dis bravo à ceux qui sont restés dans cette période de psychose générale. J’ai remotivé le personnel à fond, et d’ailleurs à cette période, nous avons accueilli beaucoup de séminaires, et le personnel a assuré comme il se devait. Je leur tire mon chapeau.
D-N : Quel est l’état des lieux aujourd’hui en termes de fréquentations peu de temps après ?
A.J.A.O : Nous venons de loin, il faut le reconnaître. Pendant un mois, les activités étaient à 0%. Peu de temps après, on est remonté à 2%, aujourd’hui nous sommes à 75%. On a bien remonté la pente, Dieu merci. Nous asseyons de travailler, jours et nuits, pour redonner vie à l’entreprise comme elle était, mais ce n’est pas facile après un tel évènement, vous savez. C’est en cela que nous demandons de l’aide à l’Etat qui a toujours été à nos côtés après cette attaque. On veut changer le visage de l’hôtel. Lui donner une autre physionomie pour que les gens oublient, un tant soit peu, et ne se voient pas dans le même endroit quand ils viennent. Parce que quoi qu’on dise, nous sommes des humains, le traumatisme est encore quelque part dans les esprits.
D-N: Pour parler de l’Etat, qu’a-t-il fait après ce tragique évènement ?
A.J.A.O : Franchement, on ne va jamais cesser de remercier l’Etat de Côte d’Ivoire, avec à sa tête, le Président de la République, Alassane Ouattara. Juste après l’attaque, le chef de l’Etat était là, il nous réconfortés avec les mots justes. Ils ont fait ce qui était humainement possible. L’Etat a octroyé 200 millions CFA (304,898 euros) à tous les établissements hôteliers et restaurants de Grand - Bassam. Chacun a eu quelque chose. Nous avons fait un livre blanc pour nous permettre de vite relancer nos activités à Grand-Bassam. Pour cela, nous avons besoin de moyen financier, seul l’Etat peut nous donner ces moyens-là. Et comme il a toujours été présent, on espère qu’il va nous suivre dans notre projet. Même si l’aide n’est pas forcément pécuniaire, elle peut être au niveau de la diminution des taxes des impôts, des factures de la CIE ou Sodeci et autres, pour dire que l’aide peut être multiforme.
D-N : La sécurité est le maître mot après le passage des terroristes. Comment l’organisez-vous désormais au sein de votre établissement ?
A.J.A.O : On ne peut pas dévoiler toute la stratégie dans la presse. Mais une chose est certaine, nous avons sécurisé notre intérieur. Les caméras ont été multipliées, la police, la gendarmerie, sont là en permanence tous les week-ends. Leur présence est tellement visible que cela gène certains clients. On va voir comment remédier à cet état de fait. Comme je l’ai dit plus haut, s’il y a un lieu qui est mieux sécurisé aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est bien Grand- Bassam. Donc au niveau de la sécurité, de gros efforts sont faits, mais comme il n’y a jamais de risque zéro, nous faisons avec ce qui est là.
D-N : Comment voyez-vous l’avenir de l’Etoile du Sud, votre hôtel en particulier, et en général, l’activité hôtelière à Grand- Bassam ?
A.J.A.O : Pour dire que l’avenir de mon établissement et celui de l’activité hôtelière restent saufs, nous avons demandé et obtenu de l’Etat que tous les séminaires étatiques se tiennent à Grand-Bassam. Pour ne pas laisser mourir la première capitale de la Côte d’Ivoire. Et l’Etat a accédé à notre requête. Ce qui n’est pas rien. Pour revenir à votre question à proprement parler, on ne peut pas aller ailleurs à cause de cet évènement. On a pris le temps de construire un bâtiment. On est obligé de rester là pour faire prospérer nos activités, voire les pérenniser. On a la foi quant à notre réussite et notre avenir. C’est un héritage qu’on doit laisser vivre, et on essaie de le faire du mieux possible.
Réalisée par Hamet Ould N’diaye