Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, porté disparu en 2004 à Abidjan, a été "exécuté, son corps incinéré" sous les ordres de l’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a affirmé mercredi devant la justice un ex-chef de milice, disant citer les propos d’un de ses chefs.
Moïse Metchro Harolde Metch, dit "commandant Hôtel ou Colonel H", "chef du
Groupement des patriotes pour la paix (GPP)", une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, s’exprimait mercredi à Abidjan lors du procès pour crimes contre l’humanité de Mme Gbagbo.
"Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo", dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a affirmé à la barre l’ex-chef de milice.
"Son corps a été incinéré pour ne pas laisser de traces", a-t-il poursuivi, soulignant qu’il rapportait une conversation d’un de ses chefs.
"Vous avez rapporté des faits qu’aurait déclaré quelqu’un d’autre, est-cela?", lui a demandé mercredi à l’audience un des avocats de Mme Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje.
"Oui", a répondu le témoin, précisant toutefois "n’avoir pas eu la confirmation de la participation directe" de son informateur à l’opération.
Mardi, cet ex-chef de milice avait déclaré avoir participé à l’enlèvement de Yves Lambelin, ex-patron français du grand groupe privé Sifca qui avait été
tué à la fin de la crise post-électorale en 2011.
La défense de Mme Gbagbo, jugée pour crimes contre l’humanité, met en doute
sa version. "Avez-vous été entendu par le juge dans cette affaire?", lui a
demandé mercredi l’avocat. "Oui", a répondu le témoin.
"Monsieur le président (de la Cour), le témoin ici présent n’a jamais été
entendu dans la procédure de Yves Lambelin, il n’a pas été inculpé", a
répliqué l’avocat de Mme Gbagbo. "Nous voulons vous démontrer que ce témoin
donne des informations erronées, il est un menteur", a ajouté l’avocat.
Le journaliste indépendant Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 sur
un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous
avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.
Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment
dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
Le 21 juin, Mme Gbagbo avait demandé que progresse l’enquête sur la
disparition du journaliste.
"On m’accuse, on me salit (...) Que l’enquête concernant cette affaire
aille à son terme!", avait lancé Mme Gbagbo, qui a déjà été entendue par la
justice française dans cette affaire.
"Il faut qu’on sache qui était Kieffer, je suis intéressée de le savoir, je
ne le connais pas et n’avais jamais entendu parler de lui", avait-elle dit.
La cour d’assises d’Abidjan juge depuis le 31 mai l’ex-Première dame, 67
ans, pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et
crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale
de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Cette crise avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la
victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Mme Gbagbo comparaît alors qu’elle purge déjà une première peine de 20 ans
de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée l’an dernier.
ck/pgf/lp
Moïse Metchro Harolde Metch, dit "commandant Hôtel ou Colonel H", "chef du
Groupement des patriotes pour la paix (GPP)", une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, s’exprimait mercredi à Abidjan lors du procès pour crimes contre l’humanité de Mme Gbagbo.
"Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo", dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a affirmé à la barre l’ex-chef de milice.
"Son corps a été incinéré pour ne pas laisser de traces", a-t-il poursuivi, soulignant qu’il rapportait une conversation d’un de ses chefs.
"Vous avez rapporté des faits qu’aurait déclaré quelqu’un d’autre, est-cela?", lui a demandé mercredi à l’audience un des avocats de Mme Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje.
"Oui", a répondu le témoin, précisant toutefois "n’avoir pas eu la confirmation de la participation directe" de son informateur à l’opération.
Mardi, cet ex-chef de milice avait déclaré avoir participé à l’enlèvement de Yves Lambelin, ex-patron français du grand groupe privé Sifca qui avait été
tué à la fin de la crise post-électorale en 2011.
La défense de Mme Gbagbo, jugée pour crimes contre l’humanité, met en doute
sa version. "Avez-vous été entendu par le juge dans cette affaire?", lui a
demandé mercredi l’avocat. "Oui", a répondu le témoin.
"Monsieur le président (de la Cour), le témoin ici présent n’a jamais été
entendu dans la procédure de Yves Lambelin, il n’a pas été inculpé", a
répliqué l’avocat de Mme Gbagbo. "Nous voulons vous démontrer que ce témoin
donne des informations erronées, il est un menteur", a ajouté l’avocat.
Le journaliste indépendant Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 sur
un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous
avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.
Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment
dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
Le 21 juin, Mme Gbagbo avait demandé que progresse l’enquête sur la
disparition du journaliste.
"On m’accuse, on me salit (...) Que l’enquête concernant cette affaire
aille à son terme!", avait lancé Mme Gbagbo, qui a déjà été entendue par la
justice française dans cette affaire.
"Il faut qu’on sache qui était Kieffer, je suis intéressée de le savoir, je
ne le connais pas et n’avais jamais entendu parler de lui", avait-elle dit.
La cour d’assises d’Abidjan juge depuis le 31 mai l’ex-Première dame, 67
ans, pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et
crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale
de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Cette crise avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la
victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Mme Gbagbo comparaît alors qu’elle purge déjà une première peine de 20 ans
de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée l’an dernier.
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