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Politique Publié le mardi 26 juillet 2016 | APA

Procès de Mme Gbagbo: 4 témoins se contredisent sur le bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo

© APA Par ISSOUF SANOGO
Ouverture de la session d’assises qui va juger Simone Gbagbo
Lundi 9 mai 2016. Palais de justice d`Abidjan. l’Ancienne première dame de Côte - d`Ivoire Simone Gbagbo en audience d`ouverture de son procès sur des accusations de crimes contre l` humanité pour son rôle présumé dans les violences électorales de 2010.
Quatre témoins de l’accusation ont défilé, lundi, à la barre de la Cour d’assises d’Abidjan pour donner des versions contradictoires sur le bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo (Nord d’Abidjan), dans le cadre du procès de Simone Gbagbo poursuivie pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Siaka Sidibé, Zoumana Sidibé, Souleymane Diakité et Mariam Fofana, tous commerçants, appelés, successivement à la barre, ce lundi, pour ‘’éclairer la Cour’’ sur les circonstances du bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo qui a fait ‘’une vingtaine de morts’’ lors de la crise postélectorale, sont allés de dénégations en contradictions au cours de l’audience.

Pourtant tous s’accordent à dire que c’est sur ‘’les ordres de Simone Gbagbo’’ qu’ils n’ont, cependant, pas vue sur le théâtre des opérations, mais leurs explications divergent sous les feux des questions du juge, du parquet général et de la défense.

A la question du juge Boitchy Kouadio de savoir ce qu’il sait dans cette affaire, Siaka Sidibé, le premier appelé, déclare que cinq de ses frères ont péri sous les tirs d'obus dont l’un (obus) est ‘’tombé devant ma résidence’’, précise-t-il.

‘’Quand a eu lieu le bombardement ?’’, interroge le juge. Le témoin déclare qu'il ne sait pas mais ‘’on m'a dit que c'est le 17 mars 2011’’, soutient-il, ajoutant qu’il est le ‘’seul survivant’’ de ce bombardement qui a tué 20 personnes dont ses cinq frères.

‘’Qui a tiré l'obus’’, interroge encore le juge. ‘’Vraiment, je ne sais pas’’, répond Siaka Sidibé qui insiste que ‘’ce jour là, il n'y avait personne au marché et qu'aucun commerçant ne s'y trouvait’’, soutenant qu’il a été blessé ‘’à l’œil gauche’’.

Comble de malheur, il brandit à la barre un certificat médical daté du 17 juillet 2011, soit quatre mois après les événements, qui indique que le témoin est ‘’blessé par des éclats d'obus à l'œil droit’’, contrairement, à ses propres déclarations.

Le deuxième témoin, Zoumana Sidibé, déclare ne pas ‘’être sur les lieux’’ mais assure avoir ‘’perdu deux de mes frères de même père qui seraient Sidibé Ibrahim et Sidibé Seydou’’.

‘’Est-ce que vos frères étaient explicitement visés ?’’, à cette question du juge, le témoin répond par la négative. ‘’Qu'est-ce qui permet au témoin de dire que ses frères sont morts par des tirs d’obus’’, interroge Me Blédé Dohora de la défense. ‘’On m'a dit cela. C'est ce qu'on a raconté’’, répond furtivement le témoin.

‘’Qui a tiré les obus sur le marché ?’’, charge l'avocat. ‘’Je ne sais pas’’, répond Zoumana Sidibé. A la question de savoir pourquoi dans ses déclarations antérieures, il mettait en cause Simone Gbagbo, le témoin soutient ‘’c'est parce qu'à ce moment elle était au pouvoir’’.

Pour le troisième témoin appelé à la barre, Souleymane Diakité, ‘’c’est Simone Gbagbo qui a tiré l'obus’’ qui l’a blessé à la tête parce qu'elle ‘’était au pouvoir’’. Cette réponse déclenche une salve de rires dans la salle d'audience. Au point d'amener le juge à se faire menaçant.

‘’Qu'est ce qui fait dire au témoin que ce sont des obus ?’’, interroge le juge. ‘’C'est ce qu'on m'a dit’’, assure le témoin.

Le quatrième témoin, Mariam Fofana, qui déclare se constituer partie civile pour ‘’traumatisme subi’’ soutient à la barre que ‘’les obus sont tombés devant la résidence d'un certain Tahirou Dembélé’’ et non dans le périmètre de la résidence du premier témoin.

‘’Est-ce que vous avez vu Mme Gbagbo donner des ordres ce jour’’, interroge la défense. ‘’Je ne l'ai pas vue mais c'est parce qu'elle était au pouvoir. Et elle avait des slogans, des mots d'ordre et des cris de guerre à la télé du genre : on gagne ou on gagne, sortez, sortez’’, répond le témoin.

Cuisinée par le juge et les avocats de la défense, Mariam Fofana finit par avouer ‘’ne rien savoir sur beaucoup de questions liées à la responsabilité de Mme Gbagbo dans les tirs d'obus’’. C'est sur ces réponses de Dame Fofana que le juge suspend l’audience pour être reprise, mardi matin.

HS/ls/APA
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