Le 15 juillet 2016, le ministre des infrastructures économique, M. Achi Patrick s’est retrouvé devant les députés pour un grand oral sur la dégradation des infrastructures routières. Dans son intervention, l’invité des parlementaires a évoqué des problèmes économiques qui font que l’entretien des infrastructures routières est difficile.
« Le traitement de point à temps, c'est-à-dire un traitement provisoire qui ne dure que 6 à 12 mois, pour seulement un kilomètre de route, coûte entre 20 et 30 millions de Fcfa. Pour faire du renforcement sur un kilomètre de route et dont la durée de vie peut atteindre 15 ans, il faut 250 milliards de Fcf » s’est-il défendu. Puis d’ajouter qu’il faut 1375 milliards F Cfa pour le renforcement des voies interurbaines et 500 milliards F Cfa pour le réseau urbain du district d’Abidjan et des villes de l’intérieur. Il a en outre révélé que l’entretien de la route nécessite 240 milliards F Cfa alors que le Fer (Fonds d’entretien routier) ne mobilise que 90 milliards F Cfa par an. Comme solution, le ministre a annoncé que tous les véhicules en surpoids devraient être déchargés à compter du 1 er aout 2016.
Si les raisons avancées par le ministre Achi Patrick sont justes, il convient de souligner qu’il a occulté les vrais problèmes. Il a caché aux députés les vraies causes de la dégradation des infrastructures routières. Il a carrément dédouané ces entreprises et experts, fossoyeurs de l’économie, qui préfèrent se remplir les poches que de faire un travail de qualité. Il n’a pas instruit les députés sur la qualité des matériaux utilisés et les normes requises pour la construction ou la réhabilitation d’une route. A entendre le ministre, l’on s’aperçoit que le gouvernement est conscient que la durée de vie des travaux de réhabilitation exécuté ça et là, n’excédera pas 12 mois. Un choix donc délibéré parce que l’Etat. Parce que le Fer ne mobilise que 90 milliards F Cfa sur 240 milliards nécessaire à l’entretien ; soit un manque à recouvrer de 150 milliards F Cfa. Pourquoi ne pas faire un bon travail qui peut durer 10 ans que d’opter pour l’à-peu-près qui ne dure que 6 à 12 mois ? Surtout quand on sait que les travaux de réhabilitation reviennent toujours chers ?
La vérité est que ce mauvais choix du gouvernement profite à une certaine mafia qui détient des entreprises de construction route et qui s’attribue les marchés. Les études techniques sont bien faites, les caractéristiques et les matériaux ainsi que les normes requises sont bien définis, les financements une fois trouvés, l’on assiste à autre chose pendant la phase d’exécution. C’est à ce niveau que le bât blesse. Et c’est ce point que le ministre Achi Patrick a passé sous silence. La question du contrôle de la qualité a été occultée.
Nous en voulons pour preuve la nouvelle autoroute du nord. Principalement le tronçon Sangrobo-Yamoussoukro. Selon un expert qui y a travaillé, cette partie de l’autoroute longue de 89 km et inaugurée le mercredi 11 décembre 2013 par le Président Alassane Ouattara, n’atteindra pas 10 ans de vie. « Si elle atteint 5 ans, c’est qu’elle beaucoup vécu. Sinon, elle n’atteindra même pas 10 ans de vie » nous a-t-il dit. En effet, les travaux qui devraient être faits n’ont pas été faits. Entre Toumodi et Yamoussoukro, le terrassement a été mal fait. Les différents niveaux de terrassement (sol-ciment, colle-sol, gravier fin, colle-sol…) avant la pose du bitume n’ont pas été respectés. Raison pour laquelle les nombreux dos d’ânes apparus font danser les véhicules à ce niveau. Parce que pour résoudre ce problème, il faut carrément enlever le bitume et reprendre les travaux de terrassement selon les normes. La seule partie bien exécutés est le tronçon Kpacobo-Sangrobo, parce qu’elle a été contrôlé par un cabinet tunisien qui aurait refusé de marcher dans la combine. Sur tout le parcours, seuls les échangeurs de Sangrobo et Angbavia qui ont été bien réalisés. Le reste n’est que du bidonnage. La qualité du béton laisse à désirer. Il en est de même pour l’épaisseur du bitume. Les ouvrages et travaux de canalisation n’ont pas été faits tels que conçus. Les consignes des topographes n’ont pas été suivis. Selon nos informateurs, les contrôleurs techniques n’avaient pas les mains libres. « Lorsqu’un contrôleur arrive, il reçoit un coup de fil qui lui demande d’aller ailleurs et que ce n’est pas la partie qu’il doit vérifier la qualité des matériaux et des travaux », explique notre sources ; qui ajoute que des engins acquis pour un certains nombre de travaux par la société adjudicatrice du marché n’ont pas été utilisés. Du fait de la pression extérieure. Notre expert qui est un sachant met quiconque au défit : « Que celui qui estime que nous racontons des ragots commette un cabinet sérieux pour un audit sérieux de l’autoroute. Tous les techniciens et ingénieurs en pont et chaussée savent de quoi nous parlons » indique-t-il. Il a ajouté que le 3ème pont n’est pas en reste. L’on a utilisé des barres de fer 32 au lieu de 46 tel que recommandé pour la réalisation des piliers. Cela dénote que cet ouvrage ne durera pas.
L’autre preuve visible est la latérite utilisée à la place du gravier pour le traitement des nid-de-poule et autres crevasses sur les routes. Le gouvernement fait un faux choix en optant pour ce qui ne durera que 6 mois. C’est dilapider le contribuable ivoirien. Il faut un travail sérieux qui dure dans le temps. La Côte d’Ivoire y gagne ; les populations aussi.
Isaac kone
isakone@yahoo.com
« Le traitement de point à temps, c'est-à-dire un traitement provisoire qui ne dure que 6 à 12 mois, pour seulement un kilomètre de route, coûte entre 20 et 30 millions de Fcfa. Pour faire du renforcement sur un kilomètre de route et dont la durée de vie peut atteindre 15 ans, il faut 250 milliards de Fcf » s’est-il défendu. Puis d’ajouter qu’il faut 1375 milliards F Cfa pour le renforcement des voies interurbaines et 500 milliards F Cfa pour le réseau urbain du district d’Abidjan et des villes de l’intérieur. Il a en outre révélé que l’entretien de la route nécessite 240 milliards F Cfa alors que le Fer (Fonds d’entretien routier) ne mobilise que 90 milliards F Cfa par an. Comme solution, le ministre a annoncé que tous les véhicules en surpoids devraient être déchargés à compter du 1 er aout 2016.
Si les raisons avancées par le ministre Achi Patrick sont justes, il convient de souligner qu’il a occulté les vrais problèmes. Il a caché aux députés les vraies causes de la dégradation des infrastructures routières. Il a carrément dédouané ces entreprises et experts, fossoyeurs de l’économie, qui préfèrent se remplir les poches que de faire un travail de qualité. Il n’a pas instruit les députés sur la qualité des matériaux utilisés et les normes requises pour la construction ou la réhabilitation d’une route. A entendre le ministre, l’on s’aperçoit que le gouvernement est conscient que la durée de vie des travaux de réhabilitation exécuté ça et là, n’excédera pas 12 mois. Un choix donc délibéré parce que l’Etat. Parce que le Fer ne mobilise que 90 milliards F Cfa sur 240 milliards nécessaire à l’entretien ; soit un manque à recouvrer de 150 milliards F Cfa. Pourquoi ne pas faire un bon travail qui peut durer 10 ans que d’opter pour l’à-peu-près qui ne dure que 6 à 12 mois ? Surtout quand on sait que les travaux de réhabilitation reviennent toujours chers ?
La vérité est que ce mauvais choix du gouvernement profite à une certaine mafia qui détient des entreprises de construction route et qui s’attribue les marchés. Les études techniques sont bien faites, les caractéristiques et les matériaux ainsi que les normes requises sont bien définis, les financements une fois trouvés, l’on assiste à autre chose pendant la phase d’exécution. C’est à ce niveau que le bât blesse. Et c’est ce point que le ministre Achi Patrick a passé sous silence. La question du contrôle de la qualité a été occultée.
Nous en voulons pour preuve la nouvelle autoroute du nord. Principalement le tronçon Sangrobo-Yamoussoukro. Selon un expert qui y a travaillé, cette partie de l’autoroute longue de 89 km et inaugurée le mercredi 11 décembre 2013 par le Président Alassane Ouattara, n’atteindra pas 10 ans de vie. « Si elle atteint 5 ans, c’est qu’elle beaucoup vécu. Sinon, elle n’atteindra même pas 10 ans de vie » nous a-t-il dit. En effet, les travaux qui devraient être faits n’ont pas été faits. Entre Toumodi et Yamoussoukro, le terrassement a été mal fait. Les différents niveaux de terrassement (sol-ciment, colle-sol, gravier fin, colle-sol…) avant la pose du bitume n’ont pas été respectés. Raison pour laquelle les nombreux dos d’ânes apparus font danser les véhicules à ce niveau. Parce que pour résoudre ce problème, il faut carrément enlever le bitume et reprendre les travaux de terrassement selon les normes. La seule partie bien exécutés est le tronçon Kpacobo-Sangrobo, parce qu’elle a été contrôlé par un cabinet tunisien qui aurait refusé de marcher dans la combine. Sur tout le parcours, seuls les échangeurs de Sangrobo et Angbavia qui ont été bien réalisés. Le reste n’est que du bidonnage. La qualité du béton laisse à désirer. Il en est de même pour l’épaisseur du bitume. Les ouvrages et travaux de canalisation n’ont pas été faits tels que conçus. Les consignes des topographes n’ont pas été suivis. Selon nos informateurs, les contrôleurs techniques n’avaient pas les mains libres. « Lorsqu’un contrôleur arrive, il reçoit un coup de fil qui lui demande d’aller ailleurs et que ce n’est pas la partie qu’il doit vérifier la qualité des matériaux et des travaux », explique notre sources ; qui ajoute que des engins acquis pour un certains nombre de travaux par la société adjudicatrice du marché n’ont pas été utilisés. Du fait de la pression extérieure. Notre expert qui est un sachant met quiconque au défit : « Que celui qui estime que nous racontons des ragots commette un cabinet sérieux pour un audit sérieux de l’autoroute. Tous les techniciens et ingénieurs en pont et chaussée savent de quoi nous parlons » indique-t-il. Il a ajouté que le 3ème pont n’est pas en reste. L’on a utilisé des barres de fer 32 au lieu de 46 tel que recommandé pour la réalisation des piliers. Cela dénote que cet ouvrage ne durera pas.
L’autre preuve visible est la latérite utilisée à la place du gravier pour le traitement des nid-de-poule et autres crevasses sur les routes. Le gouvernement fait un faux choix en optant pour ce qui ne durera que 6 mois. C’est dilapider le contribuable ivoirien. Il faut un travail sérieux qui dure dans le temps. La Côte d’Ivoire y gagne ; les populations aussi.
Isaac kone
isakone@yahoo.com