"Tant que l'État ivoirien continuera d'appliquer la TVA qui est de 18% sur l'achat des cars ainsi que les accessoires et même sur les salaires des chauffeurs. Tant que le gouvernement ne prend pas des mesures incitatives allant à la baisse du prix du gasoil à la pompe, on ne baissera jamais le ticket de transport. On vous a jeté de la poudre aux yeux.", c'est en effet par cette boutade que Coulibaly Mamadou, secrétaire de syndicat des transports terrestre de Côte d'Ivoire, nous a accueilli dans son bureau le lundi 1er août 2016, date de l'application effective de la baisse du coût des transports. Pour ce responsable des transports, cette mesure est un leurre. De fait selon ses explications, le gouvernement a pris cette décision sans la caution effective de l'ensemble des transporteurs. " Le gouvernement sait que cette décision n'allait pas s'appliquer mais il s'est engagé, sachant bien que les transporteurs ont de sérieux problèmes surtout à cause de la TVA que l'État ne veut jamais réduire. Un car climatisé qui coûte 51 millions de francs cfa , vous revient finalement à 62 millions de francs Cfa justement à cause des nombreuses taxes que nous payons. A l'opposé, aucune promesse faite par le gouvernement n'est tenue. La plupart des transporteurs ont déjà mis la clé sous le paillasson parce que le transport ne nourrit plus son homme ", se plaint M. Cisse, transporteur à Dabou. Poursuivant, il estime que le gouvernement manque de stratégies et de courage dans la mesure où il est conscient que cette décision ne repose sur aucune base. "On a fait croire aux gens que le coût des transports a baissé. A la réalité, rien de tout ça. Avec la Cie c'était la même chose. On nous a encore trompés" signifie un usager à Adjame. D'ailleurs une enquête menée dans la capitale économique les 2 et 3 août 2016, nous édifie sur le maintien des prix. Adjame- Plateau (300 f), Yopougon-Adjame (200 f), Koumassi-Yopougon (800 f), sont restés inchangés. Même à l'intérieur, nos informateurs nous signifient que c'est le statut quo. Man-Abidjan (8000 f), Bangolo- Abidjan (7000 f), Abidjan- Bouake (5000 f), Abidjan -Grand-Lahou (1500 f), pour ne citer que ces cas, n'ont subi aucun changement. A la gare d'Adjame, lorsque nous demandons à comprendre pourquoi les tarifs sont maintenus, voilà ce qu'un conducteur nous répond: "Le gouvernement parle mais c'est nous qui décidons. D'ailleurs ce n'est pas au gouvernement que je fais les versements. Même 5 f on peut pas enlever." nous lance ce conducteur très remonté. L'autre facteur qui milite en faveur de la non application de cette réduction, c'est l'état défectueux des routes. Aujourd'hui près de 50 % du réseau routier sont fortement dégradés. Toute chose qui impacte négativement l'état des véhicules. Peut-être qu'il faille faire de réels efforts de ce côté avant même de décider de la réduction du coût des transports.
Norbert Nkaka
Norbert Nkaka
