L’affaire relative aux dessous de table à la mairie de Grand-Bassam est loin d’être close. Selon des sources proches de cette institution, les autorités municipales ont adressé lundi dernier une demande d’explication à Bello Issiaka, président de la cellule de promotion artistique et culturelle (Cepac) et par ailleurs, agent municipal dans l’administration de la ville balnéaire. Le concerné a confirmé cette information hier au cours d’un entretien téléphonique. « En effet, hier après-midi (Lundi dernier, Ndlr), le secrétaire général de la mairie, M. Honoré Kpokpa, m’a remis une demande d’explication sur cette affaire. Celui-ci dit émettre des doutes sur l’utilisation de la subvention de 10 millionsF.cfa par ma structure. Et que Naky Sy Savané n’a pas reçu son argent pour son festival qu’elle doit faire. Nous ne nous sentons pas concernés par ces accusations. Je m’interroge, comment une artiste de renommée internationale comme Naky Sy Savané n’ait pas un compte bancaire personnel et que l’on veuille que j’endosse la responsabilité de prendre son argent dans le compte de notre structure et de le lui donner ? En tout état de cause, à la réunion du conseil municipal de fin juin dernier, les conseillers municipaux ont voté publiquement pour l’octroi d’une subvention financière de 10 millionsF.cfa à la Cepac pour nos activités culturelles de vacances dont la 15ème édition du Sankofa, notre activité-phare et qui a pris fin samedi dernier », a révélé Bello Issiaka qui a ajouté n’avoir pas été convoqué de nouveau par la police locale depuis sa remise en liberté dimanche en fin de matinée. Des agents joints par téléphone et qui ont requis l’anonymat ne comprennent pas la démarche du secrétaire général de mairie qui a tenté de mettre aux arrêts Bello Issiaka et son collaborateur, Sébastien Atsin, trésorier de la Cepac, avant de revenir à une procédure administrative. Pour eux, le président de la Cepac est victime d’une machination ourdie par les hauts responsables de la mairie de Grand-Bassam pour avoir refusé de leur ramener 9 millionsF.cfa sur les 10 octroyés officiellement à la structure qu’il dirige. « Que cache cette demande d’explication qui vient comme un cheveu sur la soupe! Nous demandons à la tutelle, le ministère de l’Intérieur, de se saisir de cette affaire de dessous de table en amenant des enquêteurs ici. Cette manœuvre d’octroyer une subvention officiellement et de reprendre une grande partie de ces sommes d’argent officieusement est une vieille pratique qui a cours ici et qui a fait de nombreuses victimes innocentes», ont indiqué ces agents. Rappelons qu’interrogés, dimanche dernier par téléphone, le maire de Grand-Bassam, Georges Ezaley avait déclaré ne pas se reconnaître dans ces accusations et son secrétaire général, Honoré Kpokpa, qui a avoué «avoir trouvé ce système-là en place » à la mairie de la ville balnéaire.
Didier Kéi
Didier Kéi
