La nouvelle semble avoir été passée comme un coup de flèche ou même un coup de vent dans le monde des profanes. Sans doute que les professionnels de la médecine et de la pharmacie sont mieux informés. Toutes mes relations que j’ai sondées ne sont pas informées et j’imagine déjà les difficultés à venir. Mais, c’est la toute première fois que cela arrive dans notre pays. A ma connaissance, Je dois, moi aussi, éviter de dire certaines choses en croyant que cela n’existe nulle part ailleurs. Comme la tendance de certains politiciens africains de dire à leurs compatriotes que telles ou telles réalisations n’existent nulle part ailleurs que chez eux. C’est vrai qu’en politique l’utilisation de superlatifs fait partie du métier. Il faut toujours impressionner le militant. Le sujet dont je veux parler existe dans plusieurs pays africains, notamment les pays anglophones. Il s’agit de l’admission dans les pharmacies modernes des médicaments du terroir ou l’apparition de la pharmacopée dans les pharmacies. C’est une grande première en Côte d’Ivoire. C’était au cours de la journée de la pharmacopée africaine que la nouvelle a été donnée. Je l’ai entendu au cours d’un journal télévisé. Et comme un journal télévisé n’est pas une presse écrite, les nouvelles y sont fragmentaires, surtout le journal télévisé qui se fait à une très grande vitesse pour se faire professionnelle en terminant dans les trente minutes. Le reporter nous dit que cinq médicaments africains ont été admis à figurer dans la liste des médicaments à vendre dans les pharmacies et que dix-sept autres sont en cours d’étude depuis des années. On ne nous dit pas les noms de ces cinq médicaments africains. A juste titre d’ailleurs car ce serait une publicité déguisée. Et c’est à ce niveau que je suis inquiet. Comment nos tradi-praticiens pourraient-ils concurrencer avec les laboratoires ? Il ne s’agit pas de mettre des médicaments africains dans les pharmacies mais comment les vendre. A commencer par des délégués médicaux. Leur coût de fonctionnement est-il au pouvoir des tradi-praticiens ? Cette première difficulté passée, ont-ils la possibilité de « tirer » plusieurs médicaments pour les mettre à la disposition de mille pharmacies à la fois ? Je ne mets pas du tout en cause leur compétence mais sont-ils prêts à concurrencer avec les grandes firmes et les grandes laboratoires ? C’est pourquoi, j’aurais voulu qu’on crée, pour commencer, des pharmacies africaines avec des médicaments agrées par des spécialistes de la médecine occidentale. Comme la médecine chinoise, la pharmacopée africaine date depuis des milliers d’années. Il lui reste d’extirper de son rang les nombreuses brebis galeuses qui soignent et guérissent cinq cents maladies à la fois. Un peu de sérieux. L’Afrique est encore la terre de la forêt, c’est-à-dire l’espace où l’on trouve de nombreuses plantes médicinales. Je pense même que la médecine africaine sera la plus prometteuse au monde si de nombreux tradi-praticiens privilégient la recherche. L’espoir est promis. Comme l’espoir est promis pour la ville de Sikensi. Avec le développement fulgurant d’Abidjan, la limite de la vie ne tardera pas à atteindre Bassam. C’est déjà fait pour Songon. Il faut désormais penser à Dabou. Tout comme Bassam, de nombreux travailleurs viennent à Abidjan le matin et y retournent le soir. Et cela depuis des années. Bientôt la ville d’Abidjan va rejoindre Sikensi. Avec les terrains dont les montants vont aller du simple au triple. C’est le moment d’acquérir son terrain. Sikensi c’est demain. Il suffit tout simplement d’une usine de boisson dans la petite ville et des travailleurs qui viennent s’installer afin qu’un nouveau Yopougon commence à émerger. Quand on voit toutes les entreprises qui sont en train de se mettre sur l’autoroute en sortant ou en partant d’Abidjan on se dit que le chanteur, Tabou Ley a eu raison tôt et que sa chanson était une prophétie quand il comparait à Abidjan, la belle métropole, à Montréal. Les limites de la ville d’Abidjan vont atteindre même assez rapidement les villes d’Adiaké et d’Aboisso. Le projet de la ville universitaire d’Adiaké va rayonner sur Bonoua. Je suis persuadé que si le Président Ouattara achève son mandat sans avoir commencé la ville universitaire il ne sera pas content de ces deux mandats malgré son œuvre gigantesque et sans pareille. Hélas, on n’apprendra pas au banquier, à l’économiste et au financier combien il est difficile de mettre en place des fonds très importants. Pour la ville de Sikensi, il est, d’ores et déjà, important et urgent d’attirer une ou deux usines clés en mains. Ce n’est pas aussi difficile qu’on pourrait le croire. Il suffit de la foi, de l’ardeur, de l’imagination et beaucoup d’entente et l’union entre les cadres de la région. Et la nouvelle élection législative est un vrai défi. Personne ne perdra. Tout le monde gagnera. Ainsi va l’Afrique.
A la semaine prochaine.
A la semaine prochaine.