L’Etat ivoirien a décidé de casser désormais le monopole jusque-là détenu pas la Compagnie ivoirienne d’Electricité (CIE) dans le domaine de l’énergie électrique. A cet effet, il vient de prendre lors dernier du conseil des ministres tenu le mercredi 12 octobre 2016 des décrets. Ces décrets pris en application de loi n°2014-132 du 24 mars 2014 portant Code de l’électricité, réaffirment selon le communiqué dudit conseil, « la volonté de l’Etat d’ouvrir à la concurrence de la quasi-totalité des segments d’activité de l’électricité ». Par ces décrets le gouvernement de Daniel Kablan Duncan donne plus de précisions sur les conditions et les modalités dans lesquelles se déroulent les activités de développement des énergies nouvelles et renouvelables. Ces décrets organisent le cadre stratégique de la maitrise de l’énergie et de l’auto-production de l’énergie. Aussi permettent-ils de définir les règles de fixation et de révision des tarifs de vente de l’énergie électrique. Un point sur lequel les consommateurs d’électricité attendent beaucoup l’Etat ivoirien. Car l’on se souvient que de violentes manifestations avaient éclatés à l’intérieur du pays en juillet dernier, précisément à Daloa et à Bouaké où les populations, en colère contre la CIE, suite à des factures jugées excessives, ont entraîné le pillage et le saccage des locaux de cette compagnie. A cet effet, le Président de la République lors de son message de la veille de l’indépendance a indiqué que des mesures seront prises pour la libération de ce secteur. L’on suppose que c’est désormais chose faite. Puisque le ministre Bruno Koné lors du point-presse d’après conseil des ministres avait indiqué aux journalistes que désormais, les Ivoiriens, eux-mêmes, pourront vendre l’excédent d’électricité à eux produit. Pour le gouvernement il n’est plus question de céder à la pagaille où à la confiance béate et/ou au laisser aller. C’est pourquoi, il dit avoir créé une nouvelle structure née sur les cendres de l’ex-ANARE. Il s’agit désormais de l’ANARE-CI, qui sera investi de pouvoirs plus étendus de décision, d’injonction, d’enquête et de sanction. Afin de permettre une meilleure régulation. Par ces nouveaux décrets le Président Ouattara et ses collaborateurs disent vouloir « assurer l’indépendance énergétique de notre pays et de créer les conditions économiques permettant la rentabilisation des investissements tout en assurant la protection des droits des consommateurs ». Pour vu que ces décrets ne soient pas les copies conformes de ceux relatifs à la fixation des frais de locations de maison, de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, de l’interdictions de la production des sachets plastiques, de l’interdiction de circulations des voitures aux vitres teintées… qui n’ont jamais été appliqués ni respectés.
Laure Gozo
Laure Gozo