Abidjan - Les échanges ont été houleux mardi entre le président du tribunal et l’ex-première dame ivoirienne Simone Gbagbo: les gendarmes ont même dû l’empêcher de quitter l’audience, a rapporté un journaliste de l’AFP à la Cour d’assises d’Abidjan qui la juge pour crimes
contre l’humanité.
"Où partez-vous? Arrêtez-la!" a lancé le président Boiqui Kouadjo, aux gendarmes qui ont aussitôt barré la route à Mme Gbagbo. L’ancienne première dame voulait quitter le box pour imiter son avocat, Ange Rodrigue Dadjé, qui a quitté la salle pour protester contre l’attitude du tribunal.
-"Asseyez-vous!", a lancé le président.
-"Je ne m’assoies pas", a rétorqué Mme Gbagbo.
"Condamnez-moi si vous voulez, mais arrêtez de me fatiguer! C’est de la foutaise", s’est défendue Mme Gbagbo.
"Ce n’est pas parce que vous êtes juge que vous avez le droit de faire n’importe quoi... Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton" a-t-elle ajouté.
Le point de départ des échanges a été le rejet par la Cour de la demande de la défense qui exige depuis des semaines la comparution des nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.
Parmi les personnalités que la défense veut voir à la barre: l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, et l’ex-ministre, Charles Koffi Diby, et l’ex-chef de l’armée, le général Philippe Mangou.
"Si la Cour passe outre à tout ce que nous voulons, nous partons", a réagi Dohora Blédé, l’un des avocats de Mme Gbagbo, dénonçant "un procès politique".
Après deux semaines de suspension, le procès avait repris lundi après une médiation du bâtonnier Abbé Yao, qui semblait avoir trouvé un terrain d’entente: un nouveau calendrier de comparution des témoins devant être établi.
Mardi, "la Cour a décidé de passer outre à leur audition (...) considérant l’impossibilité dans laquelle se trouve la défense pour faire comparaître ses propres témoins".
En principe, les débats doivent reprendre mercredi mais la défense, qui a quitté la salle avant la fin de l’audience, ne devrait pas se présenter.
Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015.
ck/pgf/jh
contre l’humanité.
"Où partez-vous? Arrêtez-la!" a lancé le président Boiqui Kouadjo, aux gendarmes qui ont aussitôt barré la route à Mme Gbagbo. L’ancienne première dame voulait quitter le box pour imiter son avocat, Ange Rodrigue Dadjé, qui a quitté la salle pour protester contre l’attitude du tribunal.
-"Asseyez-vous!", a lancé le président.
-"Je ne m’assoies pas", a rétorqué Mme Gbagbo.
"Condamnez-moi si vous voulez, mais arrêtez de me fatiguer! C’est de la foutaise", s’est défendue Mme Gbagbo.
"Ce n’est pas parce que vous êtes juge que vous avez le droit de faire n’importe quoi... Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton" a-t-elle ajouté.
Le point de départ des échanges a été le rejet par la Cour de la demande de la défense qui exige depuis des semaines la comparution des nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.
Parmi les personnalités que la défense veut voir à la barre: l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, et l’ex-ministre, Charles Koffi Diby, et l’ex-chef de l’armée, le général Philippe Mangou.
"Si la Cour passe outre à tout ce que nous voulons, nous partons", a réagi Dohora Blédé, l’un des avocats de Mme Gbagbo, dénonçant "un procès politique".
Après deux semaines de suspension, le procès avait repris lundi après une médiation du bâtonnier Abbé Yao, qui semblait avoir trouvé un terrain d’entente: un nouveau calendrier de comparution des témoins devant être établi.
Mardi, "la Cour a décidé de passer outre à leur audition (...) considérant l’impossibilité dans laquelle se trouve la défense pour faire comparaître ses propres témoins".
En principe, les débats doivent reprendre mercredi mais la défense, qui a quitté la salle avant la fin de l’audience, ne devrait pas se présenter.
Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015.
ck/pgf/jh