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Politique Publié le vendredi 2 décembre 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Sommée de comparaître, Simone Gbagbo répond à la Cour : "Comment voulez-vous que je me présente à l’audience sans ma défense ?"

© L’intelligent d’Abidjan
Procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo
Mercredi 01 juin 2016. Abidjan. 2eme jour du procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo à la Cour de justice pour crimes contre l`humanité.
« Mon interlocutrice m’a déclaré avec calme et un léger sourire : il faut leur dire que je n’ai pas de mal à venir à l’audience. Le problème n’est pas ma venue à l’audience. Mes avocats n’y sont pas. Mais comment voulez-vous que je me présente à l’audience sans ma défense. Je ne refuse pas de venir, mais il faut la présence de mes avocats ». C’est en substance ce qui ressort, selon le procès-verbal, du « bref » entretien entre Simone Gbagbo et Richmond N’da, Huissier de justice à la Cour d’Appel d’Abidjan, commis par le Parquet général à l’effet de faire la sommation à comparaître l’ex-première Dame, le mardi 30 novembre 2016, au lieu de détention de ladite accusée à Abidjan. Richmond N’da était accompagné lors de ‘’ mission’’ par les Adjudants Koffi Konan Alexis, et Konan Kouassi, tous deux en service à la section de recherches d’Abidjan. Toujours selon le procès- verbal de la rencontre lu par l’Huissier de justice devant la Cour, Richmond N’da a indiqué qu’après avoir situé le contexte de la rencontre à la première Dame, il a tenté de lui remettre la copie de sommation à comparaître pour l’audience du jeudi 1er décembre 2016 : « l’objet de ma visite a été indiqué à madame de Ehivet Simone épouse Gbagbo. C’est dans une atmosphère paisible que nos brefs échanges se sont déroulés. En ce qui concerne la sommation à comparaître, j’ai en ma possession, copie d’un espoir à vous délivrer. Il s’agit d’une sommation à comparaître pour l’audience de demain jeudi 1er décembre 2016 à 9 heures ». Une copie que celle qui est jugée pour crimes contre l’humanité lors des violences qui ont émaillé la période postélectorale de 2011, a refusé de prendre. « Madame Ehivet Simone épouse Gbagbo nous a seulement dit que ‘’non, je n’en reçois pas copie’’ », a-t-il révélé. S’appuyant sur les propos de l’huissier, Richmond Yao, Procureur général, a demandé au président de la Cour de prendre une décision pour la poursuite du procès sans la présence de l’ex-première Dame : « Madame Ehivet Simone épouse Gbagbo a refusé d’obtempérer à la sommation qui lui a été faite. Dans ce cas de figure, la loi prévoit que vous fassiez application des dispositions de l’article 320 du code de procédure pénale. Monsieur le Président, vous avez le choix soit d’ordonner qu’elle soit emmenée de force devant la Cour ou ne pas exiger sa présence. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de la faire venir de force. Je requiers donc qu’il vous plaise qu’elle soit passée outre le débat s’agissant de sa comparution ».

Le bâtonnier de l’ordre veut plus de temps pour la mise en place de la Commission
d’office d’avocats
Saisi le mercredi 30 novembre 2016 par la Cour pour une demande de commission d’office d’avocats, les avocats de la défense de l’ex-première Dame, ayant boycotté l’audience du jour (mercredi 30 novembre 2016) après un malentendu avec la Cour à propos de la non-comparution de certaines personnalités, Abbé Yao, bâtonnier, a demandé un délai devant courir jusqu’au mardi 6 décembre 2016 : « le bâtonnier de l’ordre, (Abbe Yao) saisi d’une demande de la Cour à l’effet de la Commission d’office d’avocats dont la présence est indispensable en matière d’assises, pour que l’accusé puisse être jugé, est donc intervenu pour dire que le délai dans lequel il a été saisi et la date de renvoi c’est-à-dire hier après-midi pour ce matin, ne permettait pas ce matin (jeudi 01 décembre 2016, Ndlr) de consulter les avocats qui pouvaient éventuellement être intéressés à la prise de cette affaire et à une défense digne. Nous sommes intervenus pour qu’un délai supplémentaire soit accordé à l’effet de voir s’il est possible de ramener les avocats constitués initialement à la barre, à défaut de commettre d’office des avocats pour continuer cette défense. Un délai a été demandé jusqu’au mardi pour le faire. Et ce délai sera mis à profit pour essayer de parvenir à débloquer la situation ». Car soutient-il : « le respect des droits de la défense est très important ».

Le président Bouaki Kouadio menace de poursuivre le procès sans Simone Gbagbo
Intervenant sur la comparution ou non de Simone Gbagbo, le président Bouaki Kouadio a déclaré : « en ce qui concerne la sommation faite à l’accusée de comparaître à l’audience, il nous semble entendu qu’elle ne veut pas se présenter (…) Nous dirons simplement que si elle ne comparaît pas, nous passerons outre sa présence pour les débats » Pour ce qui est du plaidoyer du bâtonnier, il indique qu’ « pour les avocats commis d’office, nous allons envoyer la procédure au mardi 6 décembre 2016 pour, dit-il, permettre au bâtonnier de parfaire cette diligence ».

NY
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