"Le procès aura bel et bien lieu", a affirmé lundi à l’AFP Me Pierre Olivier Sur, avocat des familles des quatre hommes, parmi lesquels deux Français, dont l’enlèvement et les assassinats avaient défrayé la chronique en 2011 en pleine crise post-électorale.
Dix personnes - dont huit militaires - comparaissent à partir de mardi devant la cour d’assises d’Abidjan à l’occasion de ce procès qui devrait débuter à 10h00 (heure locale et GMT) au palais de justice de Yopougon, un
grand quartier d’Abidjan et durer deux à trois semaines.
Selon l’acte d’accusation, cinq des dix accusés, dont le général Brunot Dogbo Blé, qui commandait la Garde républicaine, sont poursuivis pour "séquestration et assassinat", les autres pour enlèvement" et/ou "disparition
de cadavres".
Le directeur de l’hôtel Novotel d’Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés par un commando militaire le 4 avril 2011 dans Abidjan pendant les combats.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, torturés et tués, selon le
gouvernement du président Alassane Ouattara installé après l’arrestation le 11 avril de son prédécesseur Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise post-électorale.
"Nous sommes surpris que ce soit un tribunal civil qui soit en charge de ce dossier, alors que ce sont des militaires qui sont principalement poursuivis dans cette affaire", a déploré Me Ange Rodrigue Dadjé, un des avocats de la défense.
- ’Où ont disparu les corps?’ -
"Nous attendons trois choses du procès: savoir s’il y a des commanditaires, où ont disparu les corps et pourquoi on les a arrêtés puis tués", a commenté l’avocat français des familles des victimes, Pierre Olivier Sur.
"On veut notamment savoir qui a donné l’ordre. Il y a le général Dogbo Blé (ancien commandant de la Garde républicaine, déjà condamné à la prison à perpétuité dans une autre procédure) mais a-t-il reçu des ordres? Au-dessus de lui, il n’y a que Laurent Gbagbo ou Simone (son épouse)", explique Me Sur.
L’ex-président est actuellement jugé à la Cour pénale internationale (CPI) et son épouse, déjà condamnée à 20 ans de prison à Abidjan, comparait aux assises dans une autre procédure.
Selon un enquêteur indépendant interrogé par l’AFP sous couvert de l’anonymat, les quatre hommes ont été victimes d’un "enchaînement malheureux de circonstances". "Je ne pense pas que leur mort a été préméditée. Dogbo Blé était dépassé par les événements et sous la pression des +patriotes+" alors que la bataille pour le pouvoir tournait en leur défaveur, a déclaré cet enquêteur.
Les "patriotes" constituaient le relais dans la rue du pouvoir de Laurent Gbagbo.
Malgré les témoignages, la défense, qui parle d’une "instruction bâclée" sans "analyse balistique ou des ossements retrouvés", réfute complètement cette thèse.
"On est en train de vouloir condamner les innocents", affirme Me Ange Rodrigue Dadjé, avocat du général Dogbo Blé.
Il estime que le camp Gbagbo n’avait "pas de mobile" puisque M. Lambelin avait "appelé" les entreprises "à payer leurs impôts à Gbagbo" alors qu’il "y avait deux présidences" concurrentes.
ck/eak/jpc/lab
Dix personnes - dont huit militaires - comparaissent à partir de mardi devant la cour d’assises d’Abidjan à l’occasion de ce procès qui devrait débuter à 10h00 (heure locale et GMT) au palais de justice de Yopougon, un
grand quartier d’Abidjan et durer deux à trois semaines.
Selon l’acte d’accusation, cinq des dix accusés, dont le général Brunot Dogbo Blé, qui commandait la Garde républicaine, sont poursuivis pour "séquestration et assassinat", les autres pour enlèvement" et/ou "disparition
de cadavres".
Le directeur de l’hôtel Novotel d’Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés par un commando militaire le 4 avril 2011 dans Abidjan pendant les combats.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, torturés et tués, selon le
gouvernement du président Alassane Ouattara installé après l’arrestation le 11 avril de son prédécesseur Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise post-électorale.
"Nous sommes surpris que ce soit un tribunal civil qui soit en charge de ce dossier, alors que ce sont des militaires qui sont principalement poursuivis dans cette affaire", a déploré Me Ange Rodrigue Dadjé, un des avocats de la défense.
- ’Où ont disparu les corps?’ -
"Nous attendons trois choses du procès: savoir s’il y a des commanditaires, où ont disparu les corps et pourquoi on les a arrêtés puis tués", a commenté l’avocat français des familles des victimes, Pierre Olivier Sur.
"On veut notamment savoir qui a donné l’ordre. Il y a le général Dogbo Blé (ancien commandant de la Garde républicaine, déjà condamné à la prison à perpétuité dans une autre procédure) mais a-t-il reçu des ordres? Au-dessus de lui, il n’y a que Laurent Gbagbo ou Simone (son épouse)", explique Me Sur.
L’ex-président est actuellement jugé à la Cour pénale internationale (CPI) et son épouse, déjà condamnée à 20 ans de prison à Abidjan, comparait aux assises dans une autre procédure.
Selon un enquêteur indépendant interrogé par l’AFP sous couvert de l’anonymat, les quatre hommes ont été victimes d’un "enchaînement malheureux de circonstances". "Je ne pense pas que leur mort a été préméditée. Dogbo Blé était dépassé par les événements et sous la pression des +patriotes+" alors que la bataille pour le pouvoir tournait en leur défaveur, a déclaré cet enquêteur.
Les "patriotes" constituaient le relais dans la rue du pouvoir de Laurent Gbagbo.
Malgré les témoignages, la défense, qui parle d’une "instruction bâclée" sans "analyse balistique ou des ossements retrouvés", réfute complètement cette thèse.
"On est en train de vouloir condamner les innocents", affirme Me Ange Rodrigue Dadjé, avocat du général Dogbo Blé.
Il estime que le camp Gbagbo n’avait "pas de mobile" puisque M. Lambelin avait "appelé" les entreprises "à payer leurs impôts à Gbagbo" alors qu’il "y avait deux présidences" concurrentes.
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