Abidjan (Côte d’Ivoire) - Le sergent-chef Joseph Séry, Sapeur-pompier militaire, poursuivi ‘’pour disparition de cadavres’’ dans le cadre du procès des disparus de l’hôtel Novotel, a déclaré, jeudi, ‘’être surpris d’être devant la Cour’’ pour des faits dont il n’a pas ‘’connaissance’’.
A la barre, Joseph Séry, mis en liberté provisoire en 2015 ‘’après 4 ans de détention’’ à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) sans ‘’jugement ni instruction’’ a expliqué ‘’comment je me suis retrouvé dans cette affaire sans n’y avoir pas pris part’’.
Selon Joseph Séry, peu avant le 4 avril 2011, en route pour ‘’aller chercher de l’eau au Palais de la culture pour alimenter la caserne des Sapeurs-pompiers de Yopougon’’, il a été hélé par une foule qui lui a signalé la présence d’une ‘’dame blessée par balles’’.
‘’J’ai garé le véhicule, un camion-citerne pour m’occuper de la blessée. Je lui ai posé un garrot avant de la transporter à l’infirmerie de la base marine de Locodjoro. Malheureusement, il n’y avait pas d’agent de santé, j’ai continué avec elle à l’infirmerie annexe où elle a été recueillie pour des soins’’, a expliqué le sergent-chef Joseph Séry.
Au moment où il devrait prendre congés, poursuit-il, de cette unité sanitaire, ‘’l’infirmier de service reçoit un coup de fil lui annonçant un cas de blessé à la cuisine du palais présidentiel’’ où il se rend à la demande dudit infirmier pour ‘’porter secours’’.
‘’ Sur place je me suis occupé du blessé qui a avait reçu une balle au bras. C’est en sortant du palais présidentiel que le Commandant Ogou, commandant des sapeurs-pompiers du Palais m’a vu et demandé de rester au palais pour ravitailler la cuisine du palais en eau’’.
C’est cette tâche qu’il assumait jusqu’au 4 avril, jour des faits. ‘’ Dans la journée, je suis allé prendre l’eau au palais de la culture. Je me reposais sous un arbre près de la cuisine quand j’ai entendu des soldats dire que 4 snipers ont été arrêtés’’.
‘’ Comme ce jour-là, il y avait des bombardements sur le palais, j’ai passé la nuit au sous-sol de la cuisine. Parce que entretemps, une balle avait fait voler en éclats le pare-brise de mon camion’’, a-t-il relaté devant la cour.
‘’Donc, vous n’avez participé à aucune mission ? Et l’enlèvement des corps ?’’, interroge le juge Sissoko Mourlaye. ‘’M. le président, je ne sais pas de quoi l’arrêt d’accusation. La plupart des accusés ici présent, c’est à la Maca que je les ai vus pour la première fois’’.
De fait, le sapeur-pompier a informé la Cour qu’un matin alors qu’il était à son service ‘’des gens sont venus me chercher en mai 2011 pour me jeter à la Maca où j’ai passé quatre ans sans jugement ni être présenté à un juge d’instruction avant de bénéficier d’une liberté provisoire en 2015’’.
‘’Quand je suis sorti, j’ai regagné mon poste à N’zianouan (ndlr : 120 km sur l’autoroute du nord). Quelques mois après, on m’a appelé au cabinet du doyen des juges. Lorsque je me suis présenté, c’était pour une confrontation. Le juge a demandé à Houphouët Koffi, est-ce le pompier qui vous aidé à enlever les corps du palais ? il a répondu non en ajoutant que celui qui les a aidés a la même corpulence que moi’, a déclaré l’accusé.
Après cette confrontation, il lui a dit de regagner son service. ‘’J’y étais quand j’ai reçu une convocation pour venir comparaitre devant vous M. le président’’, a indiqué M. Séry. ‘’Je ne comprends pas, vous n’avez pas pris part aux faits et vous êtes devant nous ?’’, insiste le juge. ‘’Oui, M. le président avec quatre années à la Maca’’, répond Joseph Séry.
Suivi par sa défense selon qui ‘’malheureusement, c’est sur la base de fausses déclarations de certains accusés ici que mon client est devant la Cour après quatre ans de détention à la Maca’’, a relevé Me Rodrigue Dadjé, l’un de ses conseils.
Outre Joseph Séry, Zassou Koffi et le colonel Jean Abi se sont succédé à la barre pour clore l’interrogatoire des accusés. Tous deux ont rejeté les faits avant la suspension de l’audience pour reprendre mardi, ‘’avec les confrontations des accusés’’ a précisé le président Mourlaye Sissoko.
Huit militaires dont le général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine et deux civils sont poursuivis en assises, pour avoir non seulement «enlevé» le 4 avril 2011, à l'hôtel Novotel au Plateau, mais aussi «séquestré et assassiné», l'opérateur économique français Yves Lambelin, ainsi que le directeur de l'hôtel Novotel d'Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, le Béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de l'entreprise Sania, filiale du groupe Sifca.
HS/ls
A la barre, Joseph Séry, mis en liberté provisoire en 2015 ‘’après 4 ans de détention’’ à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) sans ‘’jugement ni instruction’’ a expliqué ‘’comment je me suis retrouvé dans cette affaire sans n’y avoir pas pris part’’.
Selon Joseph Séry, peu avant le 4 avril 2011, en route pour ‘’aller chercher de l’eau au Palais de la culture pour alimenter la caserne des Sapeurs-pompiers de Yopougon’’, il a été hélé par une foule qui lui a signalé la présence d’une ‘’dame blessée par balles’’.
‘’J’ai garé le véhicule, un camion-citerne pour m’occuper de la blessée. Je lui ai posé un garrot avant de la transporter à l’infirmerie de la base marine de Locodjoro. Malheureusement, il n’y avait pas d’agent de santé, j’ai continué avec elle à l’infirmerie annexe où elle a été recueillie pour des soins’’, a expliqué le sergent-chef Joseph Séry.
Au moment où il devrait prendre congés, poursuit-il, de cette unité sanitaire, ‘’l’infirmier de service reçoit un coup de fil lui annonçant un cas de blessé à la cuisine du palais présidentiel’’ où il se rend à la demande dudit infirmier pour ‘’porter secours’’.
‘’ Sur place je me suis occupé du blessé qui a avait reçu une balle au bras. C’est en sortant du palais présidentiel que le Commandant Ogou, commandant des sapeurs-pompiers du Palais m’a vu et demandé de rester au palais pour ravitailler la cuisine du palais en eau’’.
C’est cette tâche qu’il assumait jusqu’au 4 avril, jour des faits. ‘’ Dans la journée, je suis allé prendre l’eau au palais de la culture. Je me reposais sous un arbre près de la cuisine quand j’ai entendu des soldats dire que 4 snipers ont été arrêtés’’.
‘’ Comme ce jour-là, il y avait des bombardements sur le palais, j’ai passé la nuit au sous-sol de la cuisine. Parce que entretemps, une balle avait fait voler en éclats le pare-brise de mon camion’’, a-t-il relaté devant la cour.
‘’Donc, vous n’avez participé à aucune mission ? Et l’enlèvement des corps ?’’, interroge le juge Sissoko Mourlaye. ‘’M. le président, je ne sais pas de quoi l’arrêt d’accusation. La plupart des accusés ici présent, c’est à la Maca que je les ai vus pour la première fois’’.
De fait, le sapeur-pompier a informé la Cour qu’un matin alors qu’il était à son service ‘’des gens sont venus me chercher en mai 2011 pour me jeter à la Maca où j’ai passé quatre ans sans jugement ni être présenté à un juge d’instruction avant de bénéficier d’une liberté provisoire en 2015’’.
‘’Quand je suis sorti, j’ai regagné mon poste à N’zianouan (ndlr : 120 km sur l’autoroute du nord). Quelques mois après, on m’a appelé au cabinet du doyen des juges. Lorsque je me suis présenté, c’était pour une confrontation. Le juge a demandé à Houphouët Koffi, est-ce le pompier qui vous aidé à enlever les corps du palais ? il a répondu non en ajoutant que celui qui les a aidés a la même corpulence que moi’, a déclaré l’accusé.
Après cette confrontation, il lui a dit de regagner son service. ‘’J’y étais quand j’ai reçu une convocation pour venir comparaitre devant vous M. le président’’, a indiqué M. Séry. ‘’Je ne comprends pas, vous n’avez pas pris part aux faits et vous êtes devant nous ?’’, insiste le juge. ‘’Oui, M. le président avec quatre années à la Maca’’, répond Joseph Séry.
Suivi par sa défense selon qui ‘’malheureusement, c’est sur la base de fausses déclarations de certains accusés ici que mon client est devant la Cour après quatre ans de détention à la Maca’’, a relevé Me Rodrigue Dadjé, l’un de ses conseils.
Outre Joseph Séry, Zassou Koffi et le colonel Jean Abi se sont succédé à la barre pour clore l’interrogatoire des accusés. Tous deux ont rejeté les faits avant la suspension de l’audience pour reprendre mardi, ‘’avec les confrontations des accusés’’ a précisé le président Mourlaye Sissoko.
Huit militaires dont le général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine et deux civils sont poursuivis en assises, pour avoir non seulement «enlevé» le 4 avril 2011, à l'hôtel Novotel au Plateau, mais aussi «séquestré et assassiné», l'opérateur économique français Yves Lambelin, ainsi que le directeur de l'hôtel Novotel d'Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, le Béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de l'entreprise Sania, filiale du groupe Sifca.
HS/ls