Abidjan, 27 mars 2017 (AFP) - Les avocats des parties civiles ont estimé, au cours de leurs plaidoiries finales du procès de Simone Gbagbo pour crime contre l’humanité, que l’ex-première dame était coupable, l’accusant d’avoir été "plus calife que le calife" lors de la crise ivoirienne.
Le procureur doit prononcer son réquisitoire mardi. Le verdict pourrait être prononcé dans la foulée.
"Mme Gbagbo a reçu 44 fois le ministre des Finances. Son mari 13 fois. Elle a reçu 37 fois le ministre de la Défense, son mari Laurent Gbagbo huit fois", a lancé Diomande Vafoungbe, avocat de l’Etat ivoirien, qui a épluché et comparé à l’audience les agendas de la première dame et de l’ancien président Gbagbo sur la même période.
"C’est dire toute la place qu’avait Mme Gbagbo auprès de son mari (...). Elle était la cocalife, l’autre calife, plus calife que le calife", a insisté Diomande Vafoungbe, l’accusant de se "comporter comme un chef de l’armée (...). Elle était au coeur du système, les unités venaient lui rendre compte".
"Il y a un prix à payer et ce prix c’est qu’elle soit déclarée coupable", a-t-il conclu, exhibant des factures d’achats d’armes et un courrier de miliciens sur le terrain. "Nous ne l’avons vue sur le terrain en train de tenir une kalach (fusil d’assaut kalachnikov, NDLR) mais du point de vue mental, intellectuel (...) lorsque quelqu’un est l’auteur intellectuel, c’est justement sur la base des responsabilités. (Le Congolais) Jean-Pierre Bemba a pris 18 ans devant la CPI (Cour pénale internationale). C’est la même règle.
Jean-Pierre Bemba n’était pas sur le terrain avec ses troupes. C’est la même chose pour Mme Gbagbo".
Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est allé de report en report en raison de discussions de procédure.
Les avocat de l’ex-première dame se sont retirés au profit d’avocats commis d’office, qui se sont eux-mêmes retirés la semaine dernière.
Les avocats de Mme Gbagbo estiment dans un communiqué que "les actes, déclarations et décisions de la Cour d’assises et du ministère public contreviennent gravement aux engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable".
"Le gouvernement de Côte d’Ivoire a échoué à organiser sereinement et équitablement un procès aussi historique que celui de Mme Simone Gbagbo pour crime contre l’humanité et crime de guerre. La défense (...) réclame la démission du ministre de la Justice ou à tout le moins son limogeage et la reprise à zéro de ce procès historique (...), et ce avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice".
Mme Gbagbo, qui risque la prison à vie et dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre 2016, ne devrait pas être présente mardi.
Elle est jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara - rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 - et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015.
pgf/jh
Le procureur doit prononcer son réquisitoire mardi. Le verdict pourrait être prononcé dans la foulée.
"Mme Gbagbo a reçu 44 fois le ministre des Finances. Son mari 13 fois. Elle a reçu 37 fois le ministre de la Défense, son mari Laurent Gbagbo huit fois", a lancé Diomande Vafoungbe, avocat de l’Etat ivoirien, qui a épluché et comparé à l’audience les agendas de la première dame et de l’ancien président Gbagbo sur la même période.
"C’est dire toute la place qu’avait Mme Gbagbo auprès de son mari (...). Elle était la cocalife, l’autre calife, plus calife que le calife", a insisté Diomande Vafoungbe, l’accusant de se "comporter comme un chef de l’armée (...). Elle était au coeur du système, les unités venaient lui rendre compte".
"Il y a un prix à payer et ce prix c’est qu’elle soit déclarée coupable", a-t-il conclu, exhibant des factures d’achats d’armes et un courrier de miliciens sur le terrain. "Nous ne l’avons vue sur le terrain en train de tenir une kalach (fusil d’assaut kalachnikov, NDLR) mais du point de vue mental, intellectuel (...) lorsque quelqu’un est l’auteur intellectuel, c’est justement sur la base des responsabilités. (Le Congolais) Jean-Pierre Bemba a pris 18 ans devant la CPI (Cour pénale internationale). C’est la même règle.
Jean-Pierre Bemba n’était pas sur le terrain avec ses troupes. C’est la même chose pour Mme Gbagbo".
Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est allé de report en report en raison de discussions de procédure.
Les avocat de l’ex-première dame se sont retirés au profit d’avocats commis d’office, qui se sont eux-mêmes retirés la semaine dernière.
Les avocats de Mme Gbagbo estiment dans un communiqué que "les actes, déclarations et décisions de la Cour d’assises et du ministère public contreviennent gravement aux engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable".
"Le gouvernement de Côte d’Ivoire a échoué à organiser sereinement et équitablement un procès aussi historique que celui de Mme Simone Gbagbo pour crime contre l’humanité et crime de guerre. La défense (...) réclame la démission du ministre de la Justice ou à tout le moins son limogeage et la reprise à zéro de ce procès historique (...), et ce avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice".
Mme Gbagbo, qui risque la prison à vie et dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre 2016, ne devrait pas être présente mardi.
Elle est jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara - rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 - et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015.
pgf/jh