Le procès de l’ex-première Dame Simone Ehivet Gbagbo pour « crime contre l’humanité » s’est poursuivi en l’absence de celle-ci et de ses avocats qui eux, l’avaient annoncé vendredi dernier lors d’une conférence de presse à la Maison de l’Avocat à Cocody.
En la matière, la cour n’est qu’à une étape de la décision finale, le juge Boiqi Kouadio ayant permis, ce lundi 27 mars 2017, aux avocats de la partie civile, représentants de l’Etat de Côte d’Ivoire, de faire leurs plaidoiries.
Ils étaient six. Me Dibi Moïse, Me Coulibaly Mathias, Me Bokola Alain, Me Diomandé Vafoungbé, Me Soro Fulbert et Me Coulibaly Soungalo. A tour de rôle, chacun a étayé ses arguments justificatifs de la culpabilité de Simone Ehivet Gbagbo pour sa responsabilité durant la crise post-électorale de 2010 à 2011.
Respectivement, et avec des propos accusateurs, les avocats se sont exprimés pour défendre les personnes physiques qui, de près ou de loin, ont été victimes des milices et forces pro-Gbagbo. Me Coulibaly Mathias a précisé que la culpabilité de Mme Gbagbo, selon les articles 20, 138 et 139 nouveaux du code pénal, impose la peine de prison à vie au lieu de la peine de mort pour les chefs d’accusations dont l’ex-Première Dame est poursuivie. A son tour, Me Bokola a étalé des « éléments matériels et intentionnels » retenus par l’Etat de Côte d’Ivoire contre Simone Gbagbo.
Me Diomandé Vafoungbé poursuit cette offensive accusatrice avec des statistiques qui, selon lui, démontrent que Simone Ehivet Gbagbo n’est pas innocente des faits à elle reprochés. Pour l’avocat de la partie civile, l’ex-député d’Abobo avait des responsabilités politiques autant que son mari Laurent Gbagbo en procès à la CPI. Pour preuves, il estime que « Mme Gbagbo, entre le 1er janvier 2011 et le 31 mars 2011 a reçu le Ministre de la défense, le ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de la sécurité cinq fois de plus que son mari. Cela est curieux parce que le Président élu au suffrage universel direct par les ivoiriens, c’est Laurent Gbagbo et non son épouse. Le fait de recevoir des membres du gouvernement et pour rendre compte des activités de leurs ministères témoigne d’une certaine puissante de cette dame. Il lui suffisait de lancer un mot d’ordre d’arrêt des violences pour que cela se fasse. Mais, elle ne l’a pas fait. Pour ce silence, le code pénal la rend coupable de « crime contre l’humanité ». Qu’elle soit retenue coupable des faits qui sont mis à sa charge », a plaidé Me Diomandé Vafoungbé qui présentait une accusation pour « les responsabilités mentales » de l’accusée.
Me Soro Fulbert a, lui, révélé un document conçu par Mme Gbagbo. « Le document ‘’Cellule d’éradication de la presse’’, retrace un système pour tuer les populations civiles et commettre des barrages meurtriers et autres crimes de guerre …», insiste-t-il.
Entre temps, hier, dimanche 26 mars, à la suite de la déclaration du Ministre de la Justice, Sansan Kambilé, qui rappelait à la défense de Simone Gbagbo que la justice se déroule dans le prétoire et non dans les journaux, a été pris à partie. Il invitait les avocats à faire appel de la décision du Président de la cour de poursuivre le cours du procès, plutôt que la critiquer dans la presse.
Dans le quotidien Le Temps de ce lundi 27 mars, on peut y lire, la sortie de presse des avocats de Mme Gbagbo, invitant par la même, « la démission du ministre de la Justice ou à tout le moins son limogeage et la reprise à zéro de ce procès historique de crime contre l’humanité et crime de guerre contre Mme Simone Gbagbo, et ce, avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice ».
Maîtres Habiba Touré, Ange Rodrigue Dadjé, Dohora Blédé, Toussaint Dako, Félix Bobré et Mathurin Dirabou ont estimé dans leur pamphlet que « l’Etat de Côte d’Ivoire a échoué dans l’organisation de ce procès historique, car la justice ivoirienne n’a pas été en mesure, à dessein, d’entendre les acteurs des faits de la crise postélectorale que sont principalement l’ex-Directeur Général de la police, Brindou M’bia, le commandant supérieur de la gendarmerie, Le Général Kassaraté Tiapé Edouard, le Chef d’Etat-major de l’Armée, le Général Philippe Mangou, Guillaume Soro pour l’organisation de la marche sur la RTI. »
Suspendue, l’audience reprend ce mardi 28 mars à 9h.
Moïse AHIRO
En la matière, la cour n’est qu’à une étape de la décision finale, le juge Boiqi Kouadio ayant permis, ce lundi 27 mars 2017, aux avocats de la partie civile, représentants de l’Etat de Côte d’Ivoire, de faire leurs plaidoiries.
Ils étaient six. Me Dibi Moïse, Me Coulibaly Mathias, Me Bokola Alain, Me Diomandé Vafoungbé, Me Soro Fulbert et Me Coulibaly Soungalo. A tour de rôle, chacun a étayé ses arguments justificatifs de la culpabilité de Simone Ehivet Gbagbo pour sa responsabilité durant la crise post-électorale de 2010 à 2011.
Respectivement, et avec des propos accusateurs, les avocats se sont exprimés pour défendre les personnes physiques qui, de près ou de loin, ont été victimes des milices et forces pro-Gbagbo. Me Coulibaly Mathias a précisé que la culpabilité de Mme Gbagbo, selon les articles 20, 138 et 139 nouveaux du code pénal, impose la peine de prison à vie au lieu de la peine de mort pour les chefs d’accusations dont l’ex-Première Dame est poursuivie. A son tour, Me Bokola a étalé des « éléments matériels et intentionnels » retenus par l’Etat de Côte d’Ivoire contre Simone Gbagbo.
Me Diomandé Vafoungbé poursuit cette offensive accusatrice avec des statistiques qui, selon lui, démontrent que Simone Ehivet Gbagbo n’est pas innocente des faits à elle reprochés. Pour l’avocat de la partie civile, l’ex-député d’Abobo avait des responsabilités politiques autant que son mari Laurent Gbagbo en procès à la CPI. Pour preuves, il estime que « Mme Gbagbo, entre le 1er janvier 2011 et le 31 mars 2011 a reçu le Ministre de la défense, le ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de la sécurité cinq fois de plus que son mari. Cela est curieux parce que le Président élu au suffrage universel direct par les ivoiriens, c’est Laurent Gbagbo et non son épouse. Le fait de recevoir des membres du gouvernement et pour rendre compte des activités de leurs ministères témoigne d’une certaine puissante de cette dame. Il lui suffisait de lancer un mot d’ordre d’arrêt des violences pour que cela se fasse. Mais, elle ne l’a pas fait. Pour ce silence, le code pénal la rend coupable de « crime contre l’humanité ». Qu’elle soit retenue coupable des faits qui sont mis à sa charge », a plaidé Me Diomandé Vafoungbé qui présentait une accusation pour « les responsabilités mentales » de l’accusée.
Me Soro Fulbert a, lui, révélé un document conçu par Mme Gbagbo. « Le document ‘’Cellule d’éradication de la presse’’, retrace un système pour tuer les populations civiles et commettre des barrages meurtriers et autres crimes de guerre …», insiste-t-il.
Entre temps, hier, dimanche 26 mars, à la suite de la déclaration du Ministre de la Justice, Sansan Kambilé, qui rappelait à la défense de Simone Gbagbo que la justice se déroule dans le prétoire et non dans les journaux, a été pris à partie. Il invitait les avocats à faire appel de la décision du Président de la cour de poursuivre le cours du procès, plutôt que la critiquer dans la presse.
Dans le quotidien Le Temps de ce lundi 27 mars, on peut y lire, la sortie de presse des avocats de Mme Gbagbo, invitant par la même, « la démission du ministre de la Justice ou à tout le moins son limogeage et la reprise à zéro de ce procès historique de crime contre l’humanité et crime de guerre contre Mme Simone Gbagbo, et ce, avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice ».
Maîtres Habiba Touré, Ange Rodrigue Dadjé, Dohora Blédé, Toussaint Dako, Félix Bobré et Mathurin Dirabou ont estimé dans leur pamphlet que « l’Etat de Côte d’Ivoire a échoué dans l’organisation de ce procès historique, car la justice ivoirienne n’a pas été en mesure, à dessein, d’entendre les acteurs des faits de la crise postélectorale que sont principalement l’ex-Directeur Général de la police, Brindou M’bia, le commandant supérieur de la gendarmerie, Le Général Kassaraté Tiapé Edouard, le Chef d’Etat-major de l’Armée, le Général Philippe Mangou, Guillaume Soro pour l’organisation de la marche sur la RTI. »
Suspendue, l’audience reprend ce mardi 28 mars à 9h.
Moïse AHIRO