Le Préfet de la région du Gôh, préfet du département de Gagnoa, Al-Hassana Sanogo, a convié les 165 chefs de village des 16 cantons et 39 tribus de la cité du Fromager, à une rencontre d’échanges, la première du genre, depuis sa prise de fonction. C’était le samedi 27 mai 2017 à la salle de conférence de la préfecture dudit département, en présence de l’ensemble du corps préfectoral, des élus et des cadres du département.
Dans une ambiance fraternelle et conviviale, la rencontre du préfet de région, Al-Hassan Sanogo, préfet du département de Gagnoa, avec les chefs traditionnels a tenu ses promesses. Elle a commencé par la présentation de chacun "pour mettre un nom sur chaque visage". Le corps préfectoral avec à sa tête le préfet de région, les élus et cadres, les chefs de villages ont décliné chacun en ce qui le concerne son identité et sa fonction. Puis Al-Hassana Sanogo a tenté de répondre à certaines questions préoccupantes. Par exemple : «Qu’est-ce qu’un village? Qu’est-ce qu’un chef de village ? Quelles sont les coutumes dans un village ? Qui peut être chef de village ? Quels sont les critères de choix d’un chef dans chaque village ? Quel est le rôle du chef de village, de canton, de tribu et de province ? etc.» Il a donc proposé une harmonisation des us et coutumes, les règles du choix d’un chef traditionnel dans le département sous sa gouvernance.
Cela a été l’occasion pour le député de Gagnoa sous-préfecture, Pr Maurice Kakou Guikahué, qui a mis au cœur de ses actions, dans son manifeste de campagne, l’organisation (obtenir les arrêtés de nominations des chefs de village, de tribu et de canton), la reconnaissance et le renforcement de l’autorité des chefs, de faire une contribution très appréciée par l’auditoire.
«Je parle sous le contrôle des chefs qui sont là, mais surtout, je voudrais interpeller les chefs Gbizié Lambert et Wawa Isaac. Pour rappeler qu’au lendemain de la crise postélectorale, nous nous sommes rencontrés. En ce moment-là, vous étiez en Collectif de chefs. Nous avons échangé et je vous avais dit que je ne comprenais pas pourquoi il y avait des chefs de canton et des chefs de tribu reconnus par l’Administration à Soubré et qu’il n’y en avait plus chez nous à Gagnoa. Nous avions pris ensemble l’engagement de nous organiser pour régulariser la situation. Aujourd’hui, je suis très heureux qu’il y ait des chefs de canton et de tribu chez nous», a rappelé et s’est félicité le professeur Maurice Kakou Guikahué, député de Gagnoa sous-préfecture, avant d’entrer dans le vif du sujet.
«Ce qui est intéressant, c’est qu’après 2011, il y a eu des évolutions. D’abord, il y a eu la loi 421 de 2014 relative aux statuts des rois et chefs traditionnels. Cette loi est claire : "Est roi ou chef traditionnel, toute autorité traditionnelle reconnue par les administrés et par l’Administration". Et la classification a été faite : Roi, chef de province, chef de canton et chef de village. A partir du moment où notre département fait partie de la Côte d’Ivoire et qu’il y a cette loi, cela veut dire qu’automatiquement nous devons appliquer cette loi chez nous, nous organiser selon la loi, car sans organisation, il n’y a pas de développement. C’est donc une satisfaction pour moi», a ajouté le député de Gnagbodougnoa, Sérihio, Dougroupalégnoa communes et sous-préfectures, et Gagnoa sous-préfecture.
Il n’a pas manqué de rappeler aux chefs traditionnels qu’«En plus, en 2016, la nouvelle Constitution, fondatrice de la 3ème République de Côte d’Ivoire, est allée plus loin pour vous donner mission pour la valorisation des us et coutumes, parce qu’un village qui n’a pas de coutume n’est plus un village mais un lieu habité. Vous êtes donc les garants de la tradition. La deuxième mission, c’est la promotion des idéaux de paix, de développement et surtout la cohésion sociale. La troisième mission est le règlement non juridictionnel des conflits dans les villages entre les communautés. Vous n’êtes plus de simples auxiliaires de l’Administration comme on vous considérait par le passé, mais vous êtes des acteurs de l’Administration», avant de lancer un message-conseil pour le renforcement de l’autorité des chefs dans les villages.
«Le message que je voudrais vous adresser, c’est que si, dans un village, il y a un problème et que vous ne pouvez pas parler à tous les protagonistes quels que soient leurs rangs sociaux, économiques ou politiques; si vous êtes incapable de juger les problèmes, c’est que vous n’êtes pas un chef traditionnel. Parce que le chef, c’est celui qui doit parler à ses administrés quel que soit leur statut social individuel. S’il y a un problème dans un village ou à Gagnoa, il faut que vous soyez justes dans son règlement sans tenir compte des moyens financiers ou statutaires des personnes en conflit. Tout cadre, quel que soit sa puissance financière ou politique, quand il arrive dans son village, il doit être sous l’autorité du chef du village. Donc il faut que vous soyez justes et vous serez respectés», a-t-il conclu.
Dr Gadji Dagbo Joseph, chef du village de Godélilié (dans le canton Guébié) et président de la Chambre départementale des rois et chefs traditionnels de Gagnoa, a indexé le politique et les cadres pour leur irruption dans le choix des chefs selon leurs intérêts du moment, "ce qui a conduit au désordre constaté actuellement au sein de la chefferie traditionnelle. Sinon, les chefs de village sont choisis par les chefs de famille des villages", selon lui.
Au regard des interventions de M. Sanogo et du Pr Kakou Guikahué, le député Louis-André Dacoury-Tabley, de la commune de Gagnoa, a proposé "des retrouvailles en ateliers pour réfléchir sur l’harmonisation des us et coutumes, des critères de choix des chefs dans le département de Gagnoa".
Une correspondance particulière de G.G. TERASSI, à Gagnoa
Dans une ambiance fraternelle et conviviale, la rencontre du préfet de région, Al-Hassan Sanogo, préfet du département de Gagnoa, avec les chefs traditionnels a tenu ses promesses. Elle a commencé par la présentation de chacun "pour mettre un nom sur chaque visage". Le corps préfectoral avec à sa tête le préfet de région, les élus et cadres, les chefs de villages ont décliné chacun en ce qui le concerne son identité et sa fonction. Puis Al-Hassana Sanogo a tenté de répondre à certaines questions préoccupantes. Par exemple : «Qu’est-ce qu’un village? Qu’est-ce qu’un chef de village ? Quelles sont les coutumes dans un village ? Qui peut être chef de village ? Quels sont les critères de choix d’un chef dans chaque village ? Quel est le rôle du chef de village, de canton, de tribu et de province ? etc.» Il a donc proposé une harmonisation des us et coutumes, les règles du choix d’un chef traditionnel dans le département sous sa gouvernance.
Cela a été l’occasion pour le député de Gagnoa sous-préfecture, Pr Maurice Kakou Guikahué, qui a mis au cœur de ses actions, dans son manifeste de campagne, l’organisation (obtenir les arrêtés de nominations des chefs de village, de tribu et de canton), la reconnaissance et le renforcement de l’autorité des chefs, de faire une contribution très appréciée par l’auditoire.
«Je parle sous le contrôle des chefs qui sont là, mais surtout, je voudrais interpeller les chefs Gbizié Lambert et Wawa Isaac. Pour rappeler qu’au lendemain de la crise postélectorale, nous nous sommes rencontrés. En ce moment-là, vous étiez en Collectif de chefs. Nous avons échangé et je vous avais dit que je ne comprenais pas pourquoi il y avait des chefs de canton et des chefs de tribu reconnus par l’Administration à Soubré et qu’il n’y en avait plus chez nous à Gagnoa. Nous avions pris ensemble l’engagement de nous organiser pour régulariser la situation. Aujourd’hui, je suis très heureux qu’il y ait des chefs de canton et de tribu chez nous», a rappelé et s’est félicité le professeur Maurice Kakou Guikahué, député de Gagnoa sous-préfecture, avant d’entrer dans le vif du sujet.
«Ce qui est intéressant, c’est qu’après 2011, il y a eu des évolutions. D’abord, il y a eu la loi 421 de 2014 relative aux statuts des rois et chefs traditionnels. Cette loi est claire : "Est roi ou chef traditionnel, toute autorité traditionnelle reconnue par les administrés et par l’Administration". Et la classification a été faite : Roi, chef de province, chef de canton et chef de village. A partir du moment où notre département fait partie de la Côte d’Ivoire et qu’il y a cette loi, cela veut dire qu’automatiquement nous devons appliquer cette loi chez nous, nous organiser selon la loi, car sans organisation, il n’y a pas de développement. C’est donc une satisfaction pour moi», a ajouté le député de Gnagbodougnoa, Sérihio, Dougroupalégnoa communes et sous-préfectures, et Gagnoa sous-préfecture.
Il n’a pas manqué de rappeler aux chefs traditionnels qu’«En plus, en 2016, la nouvelle Constitution, fondatrice de la 3ème République de Côte d’Ivoire, est allée plus loin pour vous donner mission pour la valorisation des us et coutumes, parce qu’un village qui n’a pas de coutume n’est plus un village mais un lieu habité. Vous êtes donc les garants de la tradition. La deuxième mission, c’est la promotion des idéaux de paix, de développement et surtout la cohésion sociale. La troisième mission est le règlement non juridictionnel des conflits dans les villages entre les communautés. Vous n’êtes plus de simples auxiliaires de l’Administration comme on vous considérait par le passé, mais vous êtes des acteurs de l’Administration», avant de lancer un message-conseil pour le renforcement de l’autorité des chefs dans les villages.
«Le message que je voudrais vous adresser, c’est que si, dans un village, il y a un problème et que vous ne pouvez pas parler à tous les protagonistes quels que soient leurs rangs sociaux, économiques ou politiques; si vous êtes incapable de juger les problèmes, c’est que vous n’êtes pas un chef traditionnel. Parce que le chef, c’est celui qui doit parler à ses administrés quel que soit leur statut social individuel. S’il y a un problème dans un village ou à Gagnoa, il faut que vous soyez justes dans son règlement sans tenir compte des moyens financiers ou statutaires des personnes en conflit. Tout cadre, quel que soit sa puissance financière ou politique, quand il arrive dans son village, il doit être sous l’autorité du chef du village. Donc il faut que vous soyez justes et vous serez respectés», a-t-il conclu.
Dr Gadji Dagbo Joseph, chef du village de Godélilié (dans le canton Guébié) et président de la Chambre départementale des rois et chefs traditionnels de Gagnoa, a indexé le politique et les cadres pour leur irruption dans le choix des chefs selon leurs intérêts du moment, "ce qui a conduit au désordre constaté actuellement au sein de la chefferie traditionnelle. Sinon, les chefs de village sont choisis par les chefs de famille des villages", selon lui.
Au regard des interventions de M. Sanogo et du Pr Kakou Guikahué, le député Louis-André Dacoury-Tabley, de la commune de Gagnoa, a proposé "des retrouvailles en ateliers pour réfléchir sur l’harmonisation des us et coutumes, des critères de choix des chefs dans le département de Gagnoa".
Une correspondance particulière de G.G. TERASSI, à Gagnoa