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Société Publié le mardi 22 août 2017 | Notre Voie

Zaranou: Le cyanure menace les populations

Bebou et Ehuasso sont des localités situées dans la sous-préfecture de Zaranou, département d’Abengourou. Elles comptent respectivement 3000 et 4000 habitants. Avant 2002, les populations étaient de 1500 et 2000 âmes. Cette augmentation spectaculaire est due à l’arrivée massive des ressortissants des pays de la CEDEAO et d’autres régions de Côte d’Ivoire, à la recherche de l’or. Dans leurs activités, ces orpailleurs clandestins utilisent du cyanure, produit dangereux mais très efficace pour l’extraction de ce métal précieux. Koffi Adjovi, d’origine togolaise, orpailleur clandestin à Ehuasso, a souffert, récemment, d’une diarrhée. Il a failli perdre la vie. Pour guérir de cette diarrhée, il s’est rendu au Ghana où il a subi des soins intensifs. Le corps d’un autre orpailleur est infecté de boutons. «Je me suis rendu au centre de santé de Zaranou pour faire un examen de sang. Heureusement pour moi, ce n’est pas le vih. On m’a dit que mes boutons viennent de l’eau de la rivière Mazan que nous utilisons pour nous rincer l’or. Cette rivière est polluée par le cyanure», explique-t-il.

Les orpailleurs s’exposent à plusieurs maladies liées à l’utilisation du cyanure de sodium. Entre autres, la perturbation du système nerveux, l’endommagement des fonctions cérébrales et des chromosomes, les réactions allergiques, les éruptions cutanées, la fatigue, les maux de tête, la réduction de la fécondité, les fausses couches et les diarrhées. Un instituteur en service à l’école primaire d’Ehuasso est très inquiet pour les populations. «L’exploitation de l’or attire beaucoup de personnes. Il faut organiser des campagnes de sensibilisation et d’information auprès de celles-ci quant à l’utilisation de ce produit chimique afin qu’elles puissent prendre des dispositions pour éviter ses effets négatifs sur la santé», a-t-il souhaité.

Les trous béants, laissés par ces chercheurs d’or après leurs passages dans les forêts situées près des rivières Manzan, sont un autre danger pour les villageois. Selon des témoignages, un jeune burkinabé parti à la recherche de bois de chauffe, récemment, n’est plus retourné au village. Inquiets, ses voisins ont organisé une battue dans la brousse. Après quelques heures de recherches, ils ont été attirés par une odeur provenant d’un trou creusé par les orpailleurs. Le corps sans vie de ce jeune y a été retrouvé.

Jean GOUDALé
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