« Certains jeunes migrants en situation irrégulière disent avoir été oubliés par le Pouvoir politique actuel pour lequel ils se sont battus », voici l’une des raisons principales qui poussent des jeunes ivoiriens à emprunter le chemin périlleux de la migration irrégulière. Ce fait est ressorti des résultats de l’étude partielle dont le thème : « migration irrégulière en Côte d’Ivoire : logiques sociales et stratégies des retournés (Anyama et Daloa) », menée par deux consultants du FOSCAO-CI (Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest section Côte d’Ivoire), Koné Rodrigue et Alex N’Goran.
Il l’ont présentée au cours de l’atelier de restitution des résultats sur la migration irrégulière dans la commune d’Anyama, organisé par le FOSCAO-CI, le jeudi 07 septembre, à la Mairie d’Anyama, en présence de M. Laurent Guittey, Chargé de Programme à l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) et M. Koné Lanzeni, sous-Directeur de la DGIE (Direction générale des ivoiriens de l’extérieur).
En effet, dans l’objectif de contribuer à la lutte contre la migration irrégulière, le FOSCAO a bénéficié de l’appui de l’OIM dans la conduite du projet intitulé, « projet d’information, de sensibilisation des jeunes potentiels migrants sur les dangers de la migration irrégulière et la réinsertion socioéconomique des migrants de retour ».
L’une des activités de ce projet a été cet atelier qui a donné la parole aux consultants du FOSCAO qui, à travers les résultats de leur enquête en cours, ont fait un état des lieux de la migration irrégulière à Anyama et Daloa pour constituer une base de données actualisées sur le phénomène.
Selon cette étude, les jeunes migrants ne quittent pas tous la Côte d’Ivoire par manque de moyens financiers puisque ce projet leur coute plusieurs centaines de milles F CFA ou des millions. Certains disent avoir été oubliés par le Pouvoir politique actuel pour lequel ils prétendent s’être battus. « Les gens-là nous ont oublié. Nous on ne sait pas oublié… » (jeunes migrants interrogés)
Autre raison majeure, l’environnement communautaire, ayant pour socle les normes sociales et culturelles, stimule la construction des projets migratoires, « beaucoup de gens racontent que tel immeuble ou soit cette boulangerie ont été construits par des migrants de cette famille ; la majorité des cours à Anyama sont nourries par tel ou tel migrant » (cas d’Anyama). (Cas de Daloa), « on dit que cette grande famille est nourrie par tel migrant, communément appelé ‘’Binguiste’’ », nous constatons ici un discours qui rend compte d’une tendance longtemps en vogue.
Parfois construit de façon communautaire, le projet migratoire se fait dans le plus grand secret et nécessite la mobilisation de l’épargne communautaire (l’investissement familial) pour le financement du voyage. Il y a aussi la responsabilité familiale précoce qui active également la conception du projet migratoire, « la famille Malinké demande beaucoup de l’enfant ».
Par ailleurs, ces migrants emploient plusieurs stratégies de minimisation des risques liés au voyage (traversées du désert et de la méditerranée), telles que la bravoure, à savoir que le risque est perçu comme un parcours initiatique qui valorise le migrant. Exemple : « l’argent d’un migrant qui est passé par la Libye et l’argent de celui qui est passé par l’Europe n’a pas la même valeur ». Un autre élément, le recours magico-religieux, une forme d’assurance qui motive les départs, « le marabout doit aider le migrant à balayer la route ».
Cependant, en cas d’échec dans la réalisation de ce projet, le migrant de retour est voué à une stigmatisation, tant il est qualifié de ‘’maudit’’ par ses parents ou amis. Cela provoque un traumatisme psychologique qui affecte le migrant, « moi je prenais des comprimés pour dormir au début quand je suis revenu ».
Face à ces raisons, les recommandations faites par les consultants du FOSCAO-CI, ont exigé de l’offre publique d’emploi la prise en compte du profil particulier de ce groupe à risque. Il faut surtout la valorisation des métiers du secteur informel, «’’ vieux père’’ (qui désigné l’ainé ou l’adulte) qui respecte un apprenti ou un chauffeur de Gbaka (mini car de transport en commun) ».
L’action de sensibilisation n’a pas été exclue. En plus de celle faite par le Ministère de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur, en collaboration avec l’OIM, la Société Civile et les ONG, il faut s’orienter vers les espaces de sociabilité où le message de migration prend forme, notamment les gares routières, les kiosques à café et les grins (espace de discussion autour du partage de thé).
Au terme de cet atelier, le Président du FOSCAO-CI, M. Drissa Soulama a confirmé que ce projet est porteur d’espoir dans la mesure où, il va permettre à une trentaine de migrants de retour de pouvoir s’insérer dans la vie active.
« Nous demandons à ces jeunes de faire confiance à ce projet. Certains disent qu’il y a eu beaucoup d’initiatives qui n’ont pas abouties. Mais nous voulons les rassurer. Au cours de notre enquête, nous avons pris en compte toutes leurs préoccupations pour en tenir compte dans leur formation qui va déboucher sur leur réinsertion socioéconomique » a-t-il lancé comme appel.
Il l’ont présentée au cours de l’atelier de restitution des résultats sur la migration irrégulière dans la commune d’Anyama, organisé par le FOSCAO-CI, le jeudi 07 septembre, à la Mairie d’Anyama, en présence de M. Laurent Guittey, Chargé de Programme à l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) et M. Koné Lanzeni, sous-Directeur de la DGIE (Direction générale des ivoiriens de l’extérieur).
En effet, dans l’objectif de contribuer à la lutte contre la migration irrégulière, le FOSCAO a bénéficié de l’appui de l’OIM dans la conduite du projet intitulé, « projet d’information, de sensibilisation des jeunes potentiels migrants sur les dangers de la migration irrégulière et la réinsertion socioéconomique des migrants de retour ».
L’une des activités de ce projet a été cet atelier qui a donné la parole aux consultants du FOSCAO qui, à travers les résultats de leur enquête en cours, ont fait un état des lieux de la migration irrégulière à Anyama et Daloa pour constituer une base de données actualisées sur le phénomène.
Selon cette étude, les jeunes migrants ne quittent pas tous la Côte d’Ivoire par manque de moyens financiers puisque ce projet leur coute plusieurs centaines de milles F CFA ou des millions. Certains disent avoir été oubliés par le Pouvoir politique actuel pour lequel ils prétendent s’être battus. « Les gens-là nous ont oublié. Nous on ne sait pas oublié… » (jeunes migrants interrogés)
Autre raison majeure, l’environnement communautaire, ayant pour socle les normes sociales et culturelles, stimule la construction des projets migratoires, « beaucoup de gens racontent que tel immeuble ou soit cette boulangerie ont été construits par des migrants de cette famille ; la majorité des cours à Anyama sont nourries par tel ou tel migrant » (cas d’Anyama). (Cas de Daloa), « on dit que cette grande famille est nourrie par tel migrant, communément appelé ‘’Binguiste’’ », nous constatons ici un discours qui rend compte d’une tendance longtemps en vogue.
Parfois construit de façon communautaire, le projet migratoire se fait dans le plus grand secret et nécessite la mobilisation de l’épargne communautaire (l’investissement familial) pour le financement du voyage. Il y a aussi la responsabilité familiale précoce qui active également la conception du projet migratoire, « la famille Malinké demande beaucoup de l’enfant ».
Par ailleurs, ces migrants emploient plusieurs stratégies de minimisation des risques liés au voyage (traversées du désert et de la méditerranée), telles que la bravoure, à savoir que le risque est perçu comme un parcours initiatique qui valorise le migrant. Exemple : « l’argent d’un migrant qui est passé par la Libye et l’argent de celui qui est passé par l’Europe n’a pas la même valeur ». Un autre élément, le recours magico-religieux, une forme d’assurance qui motive les départs, « le marabout doit aider le migrant à balayer la route ».
Cependant, en cas d’échec dans la réalisation de ce projet, le migrant de retour est voué à une stigmatisation, tant il est qualifié de ‘’maudit’’ par ses parents ou amis. Cela provoque un traumatisme psychologique qui affecte le migrant, « moi je prenais des comprimés pour dormir au début quand je suis revenu ».
Face à ces raisons, les recommandations faites par les consultants du FOSCAO-CI, ont exigé de l’offre publique d’emploi la prise en compte du profil particulier de ce groupe à risque. Il faut surtout la valorisation des métiers du secteur informel, «’’ vieux père’’ (qui désigné l’ainé ou l’adulte) qui respecte un apprenti ou un chauffeur de Gbaka (mini car de transport en commun) ».
L’action de sensibilisation n’a pas été exclue. En plus de celle faite par le Ministère de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur, en collaboration avec l’OIM, la Société Civile et les ONG, il faut s’orienter vers les espaces de sociabilité où le message de migration prend forme, notamment les gares routières, les kiosques à café et les grins (espace de discussion autour du partage de thé).
Au terme de cet atelier, le Président du FOSCAO-CI, M. Drissa Soulama a confirmé que ce projet est porteur d’espoir dans la mesure où, il va permettre à une trentaine de migrants de retour de pouvoir s’insérer dans la vie active.
« Nous demandons à ces jeunes de faire confiance à ce projet. Certains disent qu’il y a eu beaucoup d’initiatives qui n’ont pas abouties. Mais nous voulons les rassurer. Au cours de notre enquête, nous avons pris en compte toutes leurs préoccupations pour en tenir compte dans leur formation qui va déboucher sur leur réinsertion socioéconomique » a-t-il lancé comme appel.