Le lundi dernier, contraint de me rendre à la zone 3, aux environs de 10 heures, un moment où d’habitude les embouteillages continuent dans tous les grandes artères de la ville, comme d’habitude, j’ai préféré emprunter un taxi compteur. Il y a longtemps que j’ai perdu le plaisir de conduire dans cette ville de plus de cinq millions d’habitants. Non seulement je n’aime pas les embouteillages mais trop peu de conducteurs respectent les règles élémentaires de la conduite. En plus de l’indiscipline, la mauvaise éducation, l’insolence, l’arrogance, la facilité et la corruption. C’est un vrai défi pour le gouvernement de réussir à reformer le permis de conduire et notamment dans les conditions de son attribution. On parle de plus en plus, à travers les rumeurs, qu’il est question d’imposer le BEPC pour tout candidat au permis de conduire. Je n’y crois pas. Ce n’est pas une question de niveau ou de diplôme. La quasi-totalité des accidents sont dus à la méconnaissance des règles élémentaires de la conduite. Une fois, en rentrant chez moi, un chauffeur de taxi jaune m’a sérieusement touché en faisant un dépassement à droite. Pour protéger ma voiture, de moins de cinq ans, je préfère prendre un taxi compteur et surtout pour aller plus vite. Le lundi, ma surprise est grande de voir une très grande fluidité dans la circulation d’Angré jusqu’à la zone 3. Je pouvais même sortir avec ma voiture. Les rues ressemblaient à la circulation du début des années 70 avant l’arrivée massive des vieilles voitures et abandonnées d’Europe. Une vraie catastrophe pour toute l’Afrique. De nombreux cadres et employés vont se mettre dans la peau de la classe supérieure. C’est alors que le chauffeur de taxi me dit qu’Abidjan est ainsi à partir du 10 du mois. Et donc pour un 16 du mois très peu de gens empruntent leur voiture à cause des frais d’entretien, notamment de l’essence dont le budget dépasse les frais de la popote. Pourquoi vivre au-dessus de ses moyens ? La réponse que chacun se donnera à lui-même participera à sa conscientisation pour une épargne notable et surtout une vie sans pression ni dépression et moins d’aigreur et de critique malveillante augmentant leurs difficultés et leur mal de vivre. Mais devant la fluidité de la circulation j’ai pensé immédiatement à une journée sans voiture. A l’instar de nombreuses villes européennes. Dans toutes les grandes villes de l’Occident, presque chaque année, les mairies prennent certaines mesures pour faciliter la circulation, permettre aux cyclistes de rouler aisément et aux piétons de marcher allègrement. Et surtout de limiter les inconvénients de l’oxyde de carbure sur la population à l’origine de nombreux maux. C’est établi désormais que l’essence, dégagé par les voitures, sera de plus en plus une cause de suicide de la population. Des fabricants ont arrêté avec les séries en gasoil pour limiter la pollution atmosphérique. Pour ne pas arriver à la situation des grandes villes européennes, les villes africaines, Abidjan, particulièrement, doivent penser à une journée sans voiture. Pas aujourd’hui, mais dans trois ou quatre ans. Mieux vaut prévenir que guérir. C’est avec impatience qu’on attend la mise en marche du métro. Avant son fonctionnement dans plusieurs quartiers. C’est maintenant qu’il faut faire cela. Chaque année les coûts augmentent. Une journée sans voiture à Abidjan sera une occasion exceptionnelle d’économiser sur le carburant et d’augmentation sur les réserves d’hydrocarbure. En matière de santé, il est recommandé de marcher au moins trente minutes par jour. Cette journée sans voiture verra l’éloignement de la pollution de notre environnement et un renforcement de la santé. Les avantages sont nombreux au cours d’une journée sans voiture. Le choix du jour est important. Pas un jour ordinaire évidemment. A moins de faire comme une année à Lagos. Un jour, les voitures aux immatriculations paires et un autre jour aux immatriculations impaires. On a vu ce que cela a donné. C’est à Lagos que j’ai vu ce qu’on appelle embouteillage. Je ne sais pas si ce go slow continue encore. Il y a très longtemps que je ne suis plus reparti après deux voyages. J’aimerais bien savoir comment vit Lagos en ce moment. Un jour férié sera propice à une journée sans voiture. Evidemment que les voitures utilitaires auront droit de circuler. Oui, les méfaits de la voiture sont grands sur une population « désarmée » qu’il faut d’ores et déjà commencer à préparer des mesures draconiennes dans quelques années. A moins de prendre en considération les propositions de mon chauffeur de taxi : « Arrêter l’importation de voitures de plus de dix ans. » C’est une question de salubrité publique. Ainsi va l’Afrique.
A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
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Par Isaïe Biton Koulibaly