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Économie Publié le mercredi 25 avril 2018 | Ministères

4ème conférence mondiale sur le cacao: la déclaration du Ministre Souleymane Diarrassouba

© Ministères Par DR
4ème conférence mondiale sur le cacao
Madame Julie KLOCKNER Ministre de l’alimentation et de l’agriculture de la République fédérale d Allemagne,
Mesdames et Messieurs les ministres des pays membres de l ICCO,
Madame la Présidente de l’ICCO, Monsieur le Directeur Exécutif de l ICCO,
Mesdames et Messieurs les Délégués, mesdames et Messieurs les Dirigeants du secteur privé et de la société civile,
Mesdames et Messieurs des Médias, mesdames et Messieurs .

Je voudrais avant tout propos, au nom de la délégation ivoirienne, adresser mes félicitations à la Présidente et au Secrétariat Exécutif de l’Organisation Internationale du cacao (ICCO) pour l’initiative de cette rencontre.

Il m’est également agréable, au nom du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, de féliciter Mme Julie KLOCKNER pour sa nomination en qualité de ministre de l’alimentation et de l agriculture dans le nouveau gouvernement de la république fédérale d’
allemagne et d’adresser aux Autorités Allemagne mes plus vifs remerciements pour la qualité de l’accueil et pour toutes les facilités qui nous ont permis de prendre part à cette importante rencontre internationale.

Je me réjouis particulièrement de la tenue de cette 4ème Conférence mondiale du Cacao ici à Berlin, haut lieu de la consommation du Cacao. J’apprécie également que cette rencontre offre à la communauté cacaoyère, dans sa riche diversité, l’occasion d’évaluer les acquis depuis la première conférence mondiale réunie en Côte d’Ivoire en novembre 2012 au terme de laquelle l’agenda global du cacao a été adopté. Six années après, quel bilan est-on en droit de dresser pour mieux aborder le thème de la présente Conférence : « une nouvelle vision pour le secteur cacaoyer » ?


Cette préoccupation me semble d’autant plus d’intérêt que, de façon très marquée, les pays producteurs sont tributaires des fluctuations des cours internationaux du cacao. Leurs économies en sont fortement affectées et les cacaoculteurs en subissent de manière dramatique les conséquences.

A cet égard, la Côte d’Ivoire n’a eu de cesse d’appeler à des échanges constructifs avec l’industrie du Cacao en vue, notamment, de définir ensemble des mécanismes qui permettent d’amortir les chocs causés par la baisse des cours, comme c’est le cas aujourd’hui encore. En ce sens, les appels lancés à la Conférence Mondiale du Cacao de 2014 à Amsterdam, de même que les efforts déployés depuis, dans le cadre des sessions plénières de la Plateforme de partenariat Public-Privé, sont demeurés vains.

Dans le cadre de ce partenariat qui conditionnait l’amélioration du revenu du producteur par celle de la productivité des exploitations, comme les autres pays producteurs, la Côte d’Ivoire a pleinement joué sa partition en accompagnant l’industrie et les sociétés de négoce dans la mise en œuvre des projets d’accroissement de la productivité et en assumant le cofinancement de ces projets, et ce, non sans appeler à la nécessaire réflexion sur la problématique du prix.

Je ne saurai occulter que, suivant cette même logique, les observations pertinentes de la Côte d’Ivoire concernant certains critères de la norme internationale CEN/ISO34101 pour le cacao traçable et durable n’ont pas connu meilleur sort.

Au bilan, il est notable que cette stratégie, dans sa globalité, a plutôt porté préjudice aux producteurs qui s’interrogent, à bon droit, sur la portée de la durabilité de l’économie cacaoyère, quand, sur plus de 100 milliards de dollars US générés par l’industrie cacaoyère (chocolat), seulement 6%, soit 6 milliards de dollars US sont reversés aux producteurs.

Madame la Présidente de l’ICCO,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Cette situation de déséquilibre ne peut contribuer à asseoir une économie cacaoyère durable, équitable et profitable pour tous. Elle constitue même une menace sur la solidité de la communauté cacaoyère où la solidarité, l’équité et l’éthique sont évoquées comme une espérance toujours refoulée.

Le prétexte de la loi anti trust opposé aux producteurs apparaît dans un tel contexte comme un paravent au profit exclusif des consommateurs et un boulet aux pieds des producteurs.

Au risque de voir le consensus entre pays producteurs et pays consommateurs rompre, il convient de construire une nouvelle vision qui intègre à la productivité, les autres segments de la chaîne des valeurs. Il nous faudra tous, chacun à son niveau, réagir et agir pour corriger cette distorsion et les fortes disparités qu’elle engendre !

Pour sa part, mon pays entend assumer pleinement sa responsabilité. La vision du Gouvernement de la Côte d’Ivoire est d’asseoir une économie cacaoyère nationale résiliente aux fluctuations des cours sur le marché international, afin de garantir des revenus rémunérateurs aux cacaoculteurs, maillon faible de la chaîne des valeurs. Par conséquent, mon pays s’est engagé, avec le Ghana, à mettre en œuvre une politique commune visant à mieux défendre les intérêts des producteurs des deux pays.

Ainsi, le 26 mars 2018 à Abidjan, la Côte d’Ivoire et le Ghana, principaux pays producteurs avec 62.5% de la production mondiale , ont réaffirmé au plus haut niveau, leur volonté de trouver une solution durable commune pour l’amélioration des prix versés aux producteurs de cacao de leurs pays respectifs.

Dans cette perspective, nos deux pays se sont engagés à harmoniser leurs politiques de commercialisation du cacao, intensifier leur collaboration en matière de recherche scientifique pour l’amélioration des variétés et la lutte contre la maladie du Swollen shoot, transformer localement une part importante de leur production nationale et à promouvoir la consommation du cacao sur les marchés locaux, régionaux et émergents.

La Côte d’Ivoire a également décidé de faire de la transformation du cacao, l’une de ses principales priorités. C’est pourquoi, elle s’est fixée pour objectif de relever le niveau de la transformation actuellement d’environ 30% de sa production nationale à 50%, voire plus, à l’horizon 2020.

Mon pays souhaite également améliorer le niveau de la consommation nationale du cacao et promouvoir le cacao ivoirien sur les marchés non traditionnels et sous- régionaux.

À cet égard, l’État s’engage à encourager toute initiative visant à lui permettre d’atteindre ses objectifs tant au niveau de la transformation que de la consommation. Il en va de même pour les questions d’éthique dont notamment les mesures de lutte contre le travail des enfants dans les exploitations du cacao. A ce niveau, l’implication de madame Dominique OUATTARA, Première Dame de la République de Côte d’Ivoire et l’engagement du Gouvernement sont reconnus et salués de tous ! De plus, mon pays s est engagé depuis quelques années à rendre l’école obligatoire pour tous les enfants jusqu’à l âge de 16 ans; ce qui nécessite d’importants investissements dans la construction d’infrastructures ( écoles +cantines ) scolaires et de recrutement du personnel enseignant. J’invite donc les enfants de SCHOKOFAIR que je remercie pour leur plaidoyer émouvant en faveur des enfants des cacaoculteurs, à visiter les plantations de cacao de Côte d’Ivoire en vue de se rendre compte sur le terrain des efforts faits par le Gouvernement pour assurer un avenir certain aux enfants des cacaoculteurs.

L’accompagnement technique, les appuis financiers et les soutiens multiformes devraient soutenir cette ambition et les initiatives subséquentes.

Je voudrais en conséquence inviter les investisseurs intéressés à investir massivement dans la transformation du cacao en Côte d’Ivoire, car le pays a engagé d’importantes réformes pour assainir l’environnement des affaires avec un nouveau code des investissements favorable à l’installation des industries et des faveurs fiscales pour les entreprises de transformation du cacao en produits finis et en produits semi-finis.
Notre pays s’est également doté du Centre de Promotion des Investissement en Côte d’Ivoire (CEPICI), guichet unique qui facilite l’accomplissement des actes de création d’entreprises en 24 heures.



Au demeurant, l’ICCO, notre organisation commune devrait s’attacher à mettre en place des mécanismes et des règles qui contribuent à restructurer l’économie cacaoyère et à encourager des réformes courageuses et innovantes pour fonder son existence et son utilité. Elle devrait accompagner les initiatives de développement de l’économie cacaoyère notamment en soutenant les initiatives de transformation et d’industrialisation de la production cacaoyère dans les pays producteurs.

Qu’il vous plaise, à ce stade de mon propos, que j’adresse mes remerciements à la Banque Africaine de Développement (BAD) et à la Banque Mondiale ( BM) pour leurs actions et pour leurs initiatives en cours pour permettre aux pays africains producteurs d’atteindre leurs objectifs de développement de la filière cacao et d’améliorer les conditions de vie des cacaoculteurs.

Mesdames et Messieurs distingués délégués,

La présente Conférence, dans le prolongement des discussions à l’occasion de la Plateforme multipartite sur l’évolution du marché du cacao, tenue à Bruxelles, en Belgique, du 18 au 21 juillet 2017 et de la réunion du groupe de travail sur la révision de l’Accord international de 2010, tenue le 15 décembre 2017, aura également à plancher sur les réformes envisagées.

Nous nous souvenons que les pays membres de l’ICCO avaient été invités à se prononcer sur les deux options, à savoir, le maintien de l’Accord international de 2010 sur le cacao avec amendement de certaines de ses dispositions, conformément à l’article 63, afin accroître sa pertinence au regard des défis actuels, ou, la mise en route d’un processus de négociation d’un nouvel accord international sur le cacao.
Sur ce point, il convient d’indiquer que la Côte d’Ivoire a fait le choix du maintien de l’Accord international de 2010 sur le cacao avec amendement de certaines de ses dispositions, car il ne s’agit pas de remettre en cause l’ensemble des dispositions de l’Accord dont certaines gardent toute leur pertinence, mais de réviser celles qui ne correspondent plus aux attentes des Membres, et notamment des producteurs.

Madame la Présidente de l’ICCO,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Mesdames et Messieurs,

Je ne saurais terminer mon propos sans renouveler, au nom du Gouvernement ivoirien, ma gratitude à la Chancelière Angela MERKEL et au Gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne pour l’accueil cordial réservé à la délégation ivoirienne.
Je souhaite pleins succès aux travaux de cette 4e Conférence Mondiale sur le Cacao.
Je vous remercie pour votre aimable attention !
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