Abidjan- Les procédures judiciaires sur les crimes de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire ont abouti à la condamnation de 149 personnes, à l'issue de 30 procès, a annoncé la justice ivoirienne, donnant pour la première fois un bilan.
"La Cour d'appel d'Abidjan a organisé, de 2012 à 2018, 30 procès concernant 182 accusés, dont 149 ont été condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à l'emprisonnement à vie". "33 personnes ont été acquittées", précise un communiqué du procureur général Léonard Lebry daté de mercredi et transmis jeudi à l'AFP.
C'est la première fois que la justice ivoirienne dresse un bilan de l'action judiciaire sur les crimes de la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts et de nombreuses atrocités parmi les civils en cinq mois de combats après les résultats contestés de la présidentielle de 2010.
Mardi, dix organisations ivoiriennes et internationales de défense des droits de l'homme avaient publié une lettre ouverte au président ivoirien Alassane Ouattara, fustigeant "une justice à l'arrêt" sur ces crimes.
"Sept ans après les graves crimes commis en Côte d'Ivoire, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue", ont plaidé les ONG.
Selon le procureur général, "la Commission nationale d'enquête spécialement créée pour l'instruction de ces infractions, a inculpé des centaines de personnes parmi les protagonistes de la crise, procédé à des milliers d'auditions et interrogatoires (...), procédé à des exhumations de corps humains".
"Les quelques procédures, encore pendantes devant les juges d'instruction(...) sont sur le point d'être achevées, pour être passées en jugement, le cas échéant, à la prochaine session de la Cour d'assises d'Abidjan (...) avant la fin de l'année judiciaire et qui permettra d'apurer définitivement le passif des dossiers dits de la crise postélectorale", assure
M. Lebry.
Son bilan omet toutefois de préciser qui sont les condamnés et si les peines prononcées ont effectivement été appliquées.
Dans leur lettre ouverte mardi, les ONG s'inquiétaient d'une différence de traitement par la justice entre les deux camps de la crise, celui de l'ex-président Laurent Gbagbo et celui de l'actuel président Alassane Ouattara.
L'Association des femmes et familles des détenus d'opinion de Côte d'Ivoire (Affdo-CI) a également critiqué jeudi la longévité des procédures et dénoncé la "partialité du système judiciaire".
"Après sept ans, la Justice a démontré sa partialité dans ce dossier hautement politique. Il est opportun de prendre une décision politique permettant la libération de 302 détenus d'opinion afin que nous puissions franchir l'étape de la réconciliation", a déclaré à l'AFP Désirée Douati, présidente de l'Affdo-CI.
Hors de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et l'un de ses principaux lieutenants Charles Blé Goudé sont actuellement jugés par la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes contre l'humanité.
ck/de/jh
"La Cour d'appel d'Abidjan a organisé, de 2012 à 2018, 30 procès concernant 182 accusés, dont 149 ont été condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à l'emprisonnement à vie". "33 personnes ont été acquittées", précise un communiqué du procureur général Léonard Lebry daté de mercredi et transmis jeudi à l'AFP.
C'est la première fois que la justice ivoirienne dresse un bilan de l'action judiciaire sur les crimes de la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts et de nombreuses atrocités parmi les civils en cinq mois de combats après les résultats contestés de la présidentielle de 2010.
Mardi, dix organisations ivoiriennes et internationales de défense des droits de l'homme avaient publié une lettre ouverte au président ivoirien Alassane Ouattara, fustigeant "une justice à l'arrêt" sur ces crimes.
"Sept ans après les graves crimes commis en Côte d'Ivoire, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue", ont plaidé les ONG.
Selon le procureur général, "la Commission nationale d'enquête spécialement créée pour l'instruction de ces infractions, a inculpé des centaines de personnes parmi les protagonistes de la crise, procédé à des milliers d'auditions et interrogatoires (...), procédé à des exhumations de corps humains".
"Les quelques procédures, encore pendantes devant les juges d'instruction(...) sont sur le point d'être achevées, pour être passées en jugement, le cas échéant, à la prochaine session de la Cour d'assises d'Abidjan (...) avant la fin de l'année judiciaire et qui permettra d'apurer définitivement le passif des dossiers dits de la crise postélectorale", assure
M. Lebry.
Son bilan omet toutefois de préciser qui sont les condamnés et si les peines prononcées ont effectivement été appliquées.
Dans leur lettre ouverte mardi, les ONG s'inquiétaient d'une différence de traitement par la justice entre les deux camps de la crise, celui de l'ex-président Laurent Gbagbo et celui de l'actuel président Alassane Ouattara.
L'Association des femmes et familles des détenus d'opinion de Côte d'Ivoire (Affdo-CI) a également critiqué jeudi la longévité des procédures et dénoncé la "partialité du système judiciaire".
"Après sept ans, la Justice a démontré sa partialité dans ce dossier hautement politique. Il est opportun de prendre une décision politique permettant la libération de 302 détenus d'opinion afin que nous puissions franchir l'étape de la réconciliation", a déclaré à l'AFP Désirée Douati, présidente de l'Affdo-CI.
Hors de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et l'un de ses principaux lieutenants Charles Blé Goudé sont actuellement jugés par la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes contre l'humanité.
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