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Économie Publié le vendredi 13 juillet 2018 | Ministères

18ème édition du Forum AGOA à Abidjan /Souleymane Diarrassouba (Ministre en charge du Commerce) : ‘’Ce forum nous donnera l’occasion de plaider auprès de l’Etat et des partenaires (…) en vue de la mise en œuvre diligente de la Stratégie Nationale AGOA’’

© Ministères Par DR
Entretien du Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba sur la décision en faveur de la Côte d’Ivoire pour l’organisation de la 18e édition du forum AGOA en 2019
Au cours d’un entretien, juste après la décision en faveur de la Côte d’Ivoire pour l’organisation de la 18e édition du forum AGOA en 2019, le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME est revenu sur les avantages de cet évènement pour la Côte d’Ivoire. Il ne manque pas de saluer le leadership du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui a milité en faveur de cette décision des instances américaines.

Monsieur le Ministre, la Côte d’Ivoire vient de décrocher fraîchement l’organisation de la 18e édition du Forum AGOA. Pouvez-vous nous situer sur ce qui a pesé dans la balance en faveur de la Côte d’Ivoire ?

Je pense qu’avant d’entrer dans les détails, je voudrais saisir l’occasion pour remercier le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara et également Monsieur le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour toute la politique volontariste qui a été menée depuis toutes ces années. Vous vous souviendrez que la Côte d’Ivoire, sous le leadership du Président Ouattara a été rééligible au programme de l’AGOA depuis 2013. Ce qui a montré que notre pays était dans le concert des nations et reconnu comme un pays démocratique, un pays dont les potentialités économiques étaient évidentes. Toujours sous son leadership, le pays a continué de travailler et d’augmenter ses relations de coopération économique avec les Etats-Unis. Comme vous le savez, les Etats-Unis représentent un marché important de plus de 350 millions de consommateurs et il était bon, grâce à cet outil que nous avons qui est l’AGOA et qui donne l’exonération en termes de droit de douane à plus de 6400 produits, de sorte à permettre aux opérateurs économiques ivoiriens de pouvoir exporter sans difficulté vers les Etats-Unis d’Amérique. Après différentes analyses, nous nous sommes rendus compte en 2016 et 2017 que nous ne profitions pas assez de cet instrument qui était mis à notre disposition. Après ce diagnostic, vous vous souviendrez qu’en octobre dernier, sous l’égide de Monsieur le Premier ministre, nous avons adopté la Stratégie Nationale AGOA pour la Côte d’Ivoire, afin d’avoir un instrument de pilotage et donner une visibilité à notre stratégie de promotion des exportations vers les Etats-Unis. Il s’agit de toutes les mesures à prendre pour pouvoir appuyer les différentes PME ou toutes les sociétés exerçant en Côte d’Ivoire, à l’effet d’exporter vers les Etats-Unis. Tout ceci dans une dynamique positive, d’autant plus que le volume des échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis est passé de 2002 à 2017, de 1,1 milliard de dollar à 1,8 milliard de dollar, soit une augmentation de plus de 64% avec, bien sûr, une balance commerciale en faveur de la Côte d’Ivoire. Et vous vous souviendrez que les 2 et 3 juillet dernier, nous avons eu l’avantage de recevoir la visite du Sous-Secrétaire d’Etat au Commerce en Côte d’Ivoire. Comprenez que nous avons défendu un dossier auprès du Congrès américain qui, après une évaluation, a considéré la Côte d’Ivoire comme la porte d’entrée de l’Afrique francophone, notamment de la sous-région. Tous ces éléments conjugués avec le facteur paix et un taux de croissance de de 9% au cours de ces 5 dernières années et des perspectives économiques de plus de 8% ont concouru au fait que les Etats-Unis ont porté leur choix sur la Côte d’Ivoire. D’autant qu’au terme de l’AGOA en 2025, la Côte d’Ivoire prévoit de porter le volume des échanges commerciaux avec les Etats-Unis de 1,8 de dollar actuellement, à plus de 3 milliards de dollars. Nous pensons que la désignation de notre pays pour la première fois est une victoire historique pour le Président Ouattara. C’est pour la toute première fois qu’un forum d’une telle envergure qui va enregistrer la présence effective de plusieurs sénateurs américains et de multinationales africaines, va se tenir en terre ivoirienne. Je pense que ce sera une bonne opportunité pour nous de catalyser la mise en œuvre de notre Stratégie Nationale AGOA, en vue de soutenir tout ce qui est exportation en direction des Etats-Unis.

Combien de participants ce forum accueille-t-il exactement ?

En moyenne ce forum accueille 300 à 400 participants. Il s’agit des officiels venant de tous les pays éligibles, d’opérateurs économiques régionaux et nationaux et également des opérateurs économiques internationaux dont les américains. Vous comprenez que cette décision vient à point nommé par rapport à la stratégie que les Etats-Unis veulent adopter pour la Côte d’Ivoire. Il faut savoir que ce pays envisage un cadre de libre-échange avec la Côte d’Ivoire. Mieux, lors de la visite du Sous-secrétaire d’Etat, les besoins et les attentes des Ivoiriens ont été clairement signifiés. Nous sommes un pays agricole producteur de matières premières que nous souhaitons désormais transformer et ce, en liaison avec la vision du chef de l’Etat, de faire de l’industrialisation le principal axe, en vue de parvenir à l’émergence. Et nos principaux produits sont le cacao et l’anacarde. L’objectif pour nous, et c’est ce que nous avons signalé au Sous-secrétaire d’Etat ainsi qu’aux instances gouvernementales qui étaient là, est que les américains puissent s’intéresser à cette dynamique d’industrialisation et de transformation de nos produits.

Les marchés américains et européens sont très exigeants. Que faites-vous pour que les produits d’exportation soient en phase avec ces exigences du marché international ?

Tous ces éléments ont été pris en compte après des ateliers relatifs à la Stratégie Nationale AGOA 2019. Nous avons ciblé différents produits dont l’amende de cajou, le karité, le miel, la mangue séchée et tout ce qui concerne l’habillement. Par rapport à tous ces produits, nous avons tenu compte dans nos stratégies, de l’assistance que nous devons apporter pour pouvoir accompagner nos PME, de sorte que les exportateurs respectent l’ensemble des normes. C’est un processus qui est déjà en cours. Comprenez qu’en dehors du cacao, d’autres produits sont exportés vers les Etats-Unis.

Que gagne véritablement la Côte d’Ivoire à organiser ce forum l’année prochaine ?

Ce qu’il faut savoir au niveau des chiffres, c’est que la valeur des exportations de la Côte d’Ivoire vers les Etats-Unis est passée de 448 milliards en 2012 à 696 milliards en 2017, soit une augmentation de plus de 55%, tandis que les importations des Etats-Unis vers la Côte d’Ivoire sont passées de 129 milliards en 2012 à 224 milliards en 2017, soit un bond de 73%. Cela veut dire que nous sommes dans une dynamique positive et nous travaillons par rapport aux orientations de Monsieur le Premier ministre pour avoir une balance commerciale positive par rapport aux relations que nous avons avec les différents pays. Notre objectif est d’exporter plus de produits semi-finis. L’organisation du forum de l’AGOA donnera plus de visibilité à la Côte d’Ivoire et ce sera la démonstration que notre pays compte dans le concert des nations. Comprenez que tout ceci se fait dans un contexte qui est favorable. Tenir une telle manifestation après que la Côte d’Ivoire vient d’être désignée comme porte d’entrée de la sous-région, contribuera à attirer le regard du monde vers notre pays. Ce sera aussi l’occasion de bénéficier de certains programmes de formation et de financement. Ce forum nous donnera l’occasion de plaider auprès de l’Etat et des partenaires techniques et financiers, de sorte à avoir les moyens nécessaires en vue de la mise en œuvre diligente de la Stratégie Nationale AGOA dont on s’est dotée et qui a été adoptée en octobre 2017. Je pense que c’est une opportunité pour la Côte d’Ivoire qui sera présentée comme la vitrine de l’Afrique de l’Ouest et aussi une aubaine pour les opérateurs économiques de nouer des contacts avec les entreprises américaines. Je voudrais terminer en remerciant le chef de l’Etat, le Premier ministre et l’ensemble des membres du Gouvernement qui nous ont soutenus dans le cadre de cette initiative. Je remercie tous mes collaborateurs qui sont partis dans le cadre de cette mission. Je n’oublie pas l’Ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Etats-Unis qui était présent à ce forum et toute l’équipe conduite par le Directeur de cabinet, le Directeur général de l’Apex-Ci et tous les autres collaborateurs qui ont participé à cette mission.
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