Sous-préfet, jeunes et gendarmes à féliciter
C’est une ville calme qui vit encore les stigmates, avec les pneus, tables et étals brûlés sur le bitume, des affrontements qui ont eu lieu le dimanche 19 nuit et lundi 20 mai derniers. Nous quittons Yamoussoukro vers 15h30.
Sur la route menant de Yamoussoukro à Kokumbo, très peu de véhicules circulent. A Kplessou, village carrefour pour soit aller à Kokumbo ou Toumodi, là était installé un corridor de gendarmes, des Eaux et forêts. A notre grande surprise, aucun élément des Forces de défense et de sécurité. Le corridor est donc vide. Nous continuons notre route lorsqu’à Konankro, village situé à 3 kilomètres de Kokumbo, nous apercevons les éléments de l’escadron en position avancée. Ils y ont établi leur base afin de parer au plus pressé. A l’entrée du village du talentueux animateur Fulgence Kassi, c’est le calme plat.
Nous décidons d’aller à la sous-préfecture tout en traversant la ville. Au carrefour du domicile de l’autorité sous préfectorale, des tables brûlées, des pneus incendiés sont en train d’être ramassés par des jeunes. L’on nous regarde avec beaucoup de méfiance. Nous taquinons quelques jeunes trouvés au bord de la route qui nous rassurent par ces mots « Mon vié, c’est calme. Il n’y a plus rien » ont-ils lancé avant de nous indiquer la sous-préfecture.
Là, trois messieurs, visiblement des employés, attendent l’heure de la descente pour regagner leurs domiciles. L’un d’eux nous accompagne au domicile du commandant. C’est une sous-préfet, dame Rabbé Noëlle Affala, visiblement encore sous le choc de ce qu’elle a vécu ces deux derniers jours, qui nous a reçu. Très épuisée, elle nous relate les faits et les efforts faits pour contenir les populations afin de ramener la paix « La situation était très difficile. Les éléments de l’escadron qui avaient déguerpi des orpailleurs clandestins étaient là le dimanche pour une autre opération de destruction des fumoirs. Car il faut le dire, l’insécurité est grandissante avec le phénomène de l’orpaillage clandestin qui a pris de l’ampleur. Ce drame est survenu, les populations se sont soulevées, nous avons essayé, avec l’appui des jeunes, de les contenir. Mais elles ont manifesté jusqu’à 3 heures du matin. Le lundi matin, au moment où nous tentions de ramener le calme, un affrontement baoulé-malinké a éclaté. Du fait que les commerçants et commerçantes ont vu leurs étals cassés ou brûlés. J’ai dû me mettre au milieu des deux camps pour éviter le pire et des morts. Aidée en cela par le président de la jeunesse communale, le président des jeunes malinké, l’imam et des notables et chefs traditionnels. Le pire a été évité, nous travaillons à consolider définitivement la paix, à travers des rencontres avec les différentes communautés. » a-t-elle indiqué avant de préciser que « les bons rapports de l’administration avec les populations ont favorisé l’accalmie qui prévaut en ce moment. » Avec elle, le président de la jeunesse communale, Séoulé N’guessan Jean Noël, qui a bataillé aux heures chaudes aux côtés du Sous-préfet pour ramener le calme.
Interrogé, il a fait connaitre les faits avant de fustiger le phénomène de la drogue « Aujourd’hui, nous avons des enfants de 10-15 ans qui s’adonnent à la drogue. Ils se font appeler maan-maan qui, pour moi, sont des microbes. Ils volent, agressent les honnêtes citoyens. Et bien souvent, ce sont des personnes non originaires de Kokumbo. Nous jeunes avons pris l’engagement de lutter contre ce phénomène. Et cela sera notre bataille après que la paix sera définitivement revenue. Pour l’heure donc, nous venons, ce jour, de sillonner toutes les communautés avec le parlement des jeunes. Nous continuerons ce travail jusqu’à l’inhumation du frère Koffi Koffi Nicaise décédé. Notre priorité, en ce moment, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de soulèvement le jour de la levée du corps. » a-t-il fait savoir avant d’annoncer « une rencontre qu’organisera, ce jour mercredi 22 mai, la notabilité de Akoukro à la place publique. Ce, afin de sensibiliser la jeunesse et toutes les forces vives à la culture de la paix. »
Rappelons que plusieurs dégâts avec la gendarmerie partie en fumée, les services techniques et socioculturels de la mairie vidés de leurs contenus (ordinateurs, matériels de sonorisation…), sont causés par la furia des jeunes.
Sous-préfet, jeunes et gendarmes à féliciter
Les échauffourées qu’a connues la ville de Kokumbo située sur l’axe Toumodi-Oumé n’ont pas connu un bilan en perte en vies humaines lourd. Bien qu’un mort est toujours de trop, la mort de Koffi Koffi Nicaise, âgé de 23 ans, est à déplorer. Au-delà de cette mort qui a suscité le soulèvement des populations, il faut saluer les actions menées par madame le sous-préfet, les jeunes et le calme dont ont fait preuve les éléments de l’escadron. Aux premières heures de ces émeutes, la sous-préfet, bien que hors de la ville, a regagné sa circonscription les heures qui ont suivi pour se mettre à la disposition des populations afin de ramener la paix « Je suis arrivée vers 19H30 dès que j’ai appris qu’il y avait des problèmes ici. Une fois arrivée, j’ai essayé de rencontrer tout le monde pour faire en sorte que la paix revienne. Et ce, malgré qu’avec la présence des gendarmes, nous essuyions des projectiles de la part des jeunes qui ne voulaient pas voir les corps habillés » a-t-elle d’emblée fait savoir avant de suligner « Le lundi matin, vers 10h au cours de l’affrontement qui a éclaté entre les jeunes Baoulé et les Malinké, j’ai dû me mettre au milieu des deux camps. Bois, cailloux, machettes en main, il me fallait repousser chaque camp.» Ces actions ont pu être possibles grâce au soutien fort de la jeunesse communale que conduit Séoulé Jean Noël. Celui-ci, aidé des membres de son bureau et des jeunesses des différentes communautés, a travaillé à ramener la paix. Actions qu’ils entendent poursuivre au péril de leurs vies « La paix est importante pour notre commune car sans paix on ne peut vaquer à nos différentes occupations. Il est aussi important que nous travaillions mais nous travaillions dans la sécurité. » Saluant l’action des forces de l’ordre, le patron de la jeunesse communale a souligné la bravoure des hommes en armes. Car pour lui, « Si les éléments de l’escadron n’avaient pas eu de sang-froid, la maitrise, nous aurions eu peut-être plus d’un mort. Leurs nerfs ont été mis à rude épreuve mais le capitaine et ses éléments n’ont pas cédé, ils ont accepté d’aller stationner à 3 kilomètres de la ville à Konankro. Nous leur disons merci de nous avoir écoutés et compris. Le pire a été évité. Nous disons Dieu merci et nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus » a-t-il signifié. Félicitations donc aux uns et aux autres pour la promptitude avec laquelle les actions ont été menées pour ramener le calme même si elle reste précaire.
JPL
C’est une ville calme qui vit encore les stigmates, avec les pneus, tables et étals brûlés sur le bitume, des affrontements qui ont eu lieu le dimanche 19 nuit et lundi 20 mai derniers. Nous quittons Yamoussoukro vers 15h30.
Sur la route menant de Yamoussoukro à Kokumbo, très peu de véhicules circulent. A Kplessou, village carrefour pour soit aller à Kokumbo ou Toumodi, là était installé un corridor de gendarmes, des Eaux et forêts. A notre grande surprise, aucun élément des Forces de défense et de sécurité. Le corridor est donc vide. Nous continuons notre route lorsqu’à Konankro, village situé à 3 kilomètres de Kokumbo, nous apercevons les éléments de l’escadron en position avancée. Ils y ont établi leur base afin de parer au plus pressé. A l’entrée du village du talentueux animateur Fulgence Kassi, c’est le calme plat.
Nous décidons d’aller à la sous-préfecture tout en traversant la ville. Au carrefour du domicile de l’autorité sous préfectorale, des tables brûlées, des pneus incendiés sont en train d’être ramassés par des jeunes. L’on nous regarde avec beaucoup de méfiance. Nous taquinons quelques jeunes trouvés au bord de la route qui nous rassurent par ces mots « Mon vié, c’est calme. Il n’y a plus rien » ont-ils lancé avant de nous indiquer la sous-préfecture.
Là, trois messieurs, visiblement des employés, attendent l’heure de la descente pour regagner leurs domiciles. L’un d’eux nous accompagne au domicile du commandant. C’est une sous-préfet, dame Rabbé Noëlle Affala, visiblement encore sous le choc de ce qu’elle a vécu ces deux derniers jours, qui nous a reçu. Très épuisée, elle nous relate les faits et les efforts faits pour contenir les populations afin de ramener la paix « La situation était très difficile. Les éléments de l’escadron qui avaient déguerpi des orpailleurs clandestins étaient là le dimanche pour une autre opération de destruction des fumoirs. Car il faut le dire, l’insécurité est grandissante avec le phénomène de l’orpaillage clandestin qui a pris de l’ampleur. Ce drame est survenu, les populations se sont soulevées, nous avons essayé, avec l’appui des jeunes, de les contenir. Mais elles ont manifesté jusqu’à 3 heures du matin. Le lundi matin, au moment où nous tentions de ramener le calme, un affrontement baoulé-malinké a éclaté. Du fait que les commerçants et commerçantes ont vu leurs étals cassés ou brûlés. J’ai dû me mettre au milieu des deux camps pour éviter le pire et des morts. Aidée en cela par le président de la jeunesse communale, le président des jeunes malinké, l’imam et des notables et chefs traditionnels. Le pire a été évité, nous travaillons à consolider définitivement la paix, à travers des rencontres avec les différentes communautés. » a-t-elle indiqué avant de préciser que « les bons rapports de l’administration avec les populations ont favorisé l’accalmie qui prévaut en ce moment. » Avec elle, le président de la jeunesse communale, Séoulé N’guessan Jean Noël, qui a bataillé aux heures chaudes aux côtés du Sous-préfet pour ramener le calme.
Interrogé, il a fait connaitre les faits avant de fustiger le phénomène de la drogue « Aujourd’hui, nous avons des enfants de 10-15 ans qui s’adonnent à la drogue. Ils se font appeler maan-maan qui, pour moi, sont des microbes. Ils volent, agressent les honnêtes citoyens. Et bien souvent, ce sont des personnes non originaires de Kokumbo. Nous jeunes avons pris l’engagement de lutter contre ce phénomène. Et cela sera notre bataille après que la paix sera définitivement revenue. Pour l’heure donc, nous venons, ce jour, de sillonner toutes les communautés avec le parlement des jeunes. Nous continuerons ce travail jusqu’à l’inhumation du frère Koffi Koffi Nicaise décédé. Notre priorité, en ce moment, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de soulèvement le jour de la levée du corps. » a-t-il fait savoir avant d’annoncer « une rencontre qu’organisera, ce jour mercredi 22 mai, la notabilité de Akoukro à la place publique. Ce, afin de sensibiliser la jeunesse et toutes les forces vives à la culture de la paix. »
Rappelons que plusieurs dégâts avec la gendarmerie partie en fumée, les services techniques et socioculturels de la mairie vidés de leurs contenus (ordinateurs, matériels de sonorisation…), sont causés par la furia des jeunes.
Sous-préfet, jeunes et gendarmes à féliciter
Les échauffourées qu’a connues la ville de Kokumbo située sur l’axe Toumodi-Oumé n’ont pas connu un bilan en perte en vies humaines lourd. Bien qu’un mort est toujours de trop, la mort de Koffi Koffi Nicaise, âgé de 23 ans, est à déplorer. Au-delà de cette mort qui a suscité le soulèvement des populations, il faut saluer les actions menées par madame le sous-préfet, les jeunes et le calme dont ont fait preuve les éléments de l’escadron. Aux premières heures de ces émeutes, la sous-préfet, bien que hors de la ville, a regagné sa circonscription les heures qui ont suivi pour se mettre à la disposition des populations afin de ramener la paix « Je suis arrivée vers 19H30 dès que j’ai appris qu’il y avait des problèmes ici. Une fois arrivée, j’ai essayé de rencontrer tout le monde pour faire en sorte que la paix revienne. Et ce, malgré qu’avec la présence des gendarmes, nous essuyions des projectiles de la part des jeunes qui ne voulaient pas voir les corps habillés » a-t-elle d’emblée fait savoir avant de suligner « Le lundi matin, vers 10h au cours de l’affrontement qui a éclaté entre les jeunes Baoulé et les Malinké, j’ai dû me mettre au milieu des deux camps. Bois, cailloux, machettes en main, il me fallait repousser chaque camp.» Ces actions ont pu être possibles grâce au soutien fort de la jeunesse communale que conduit Séoulé Jean Noël. Celui-ci, aidé des membres de son bureau et des jeunesses des différentes communautés, a travaillé à ramener la paix. Actions qu’ils entendent poursuivre au péril de leurs vies « La paix est importante pour notre commune car sans paix on ne peut vaquer à nos différentes occupations. Il est aussi important que nous travaillions mais nous travaillions dans la sécurité. » Saluant l’action des forces de l’ordre, le patron de la jeunesse communale a souligné la bravoure des hommes en armes. Car pour lui, « Si les éléments de l’escadron n’avaient pas eu de sang-froid, la maitrise, nous aurions eu peut-être plus d’un mort. Leurs nerfs ont été mis à rude épreuve mais le capitaine et ses éléments n’ont pas cédé, ils ont accepté d’aller stationner à 3 kilomètres de la ville à Konankro. Nous leur disons merci de nous avoir écoutés et compris. Le pire a été évité. Nous disons Dieu merci et nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus » a-t-il signifié. Félicitations donc aux uns et aux autres pour la promptitude avec laquelle les actions ont été menées pour ramener le calme même si elle reste précaire.
JPL