M. Lacina Tall est le président du comité universitaire Unesco-Côte d’Ivoire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies. Il est par ailleurs le président du Conseil d’Administration du Réseau des Ong actives contre le Tabac en Côte d’Ivoire,Réseau des ONG Actives pour le Contrôle du Tabac en Côte d’Ivoire,( Rotca-CI). Il se prononce sur la campagne de sensibilisation en cours par son Ong et lève un coin de voile sur ce qui bloque l’application de la directive de décembre 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac
Que faites- vous concrètement sur le terrain en Côte d’Ivoire sur le front de la lutte contre le Tabagisme ?
En tant qu’organisation de la société civile, nous jouons notre rôle d’acteurs citoyens. Nous sensibilisons les populations sur les méfaits d’un certain nombre de fléaux dont le tabagisme. Mais aussi, de façon générale sur la toxicomanie, principalement la lutte contre la drogue et leurs conséquences sur la santé des populations.
Pouvez-nous présenter la situation du tabagisme en Côte d’Ivoire ?
Selon les données actuelles, la prévalence du tabagisme en Côte d’Ivoire est de l’ordre de 14%. Précisons que ce fléau est à la base de 9111 cas de décès. Il est à préciser que 26% des maladies non transmissibles (Cancer, l’obésité, l’hypertension artérielle etc.) sont causés par le tabac.
Quel est l’impact du tabagisme sur la jeunesse en Côte d’Ivoire ?
Notre population est majoritairement jeune avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 35 ans et qui représente plus de 60% de la population ivoirienne. C’est cette tranche de la population que ciblent nos campagnes de sensibilisation. Quand on sait que les jeunes sont très sensibles à la publicité, ils sont les premières victimes du tabagisme dans notre pays.
Qu'en est- il de la taxation des produits du tabac en Côte d'Ivoire et au niveau régional?
En ce qui concerne la taxation, nous avons au niveau de l’Uemoa, la Directive de décembre 2017 dont la transposition dans les lois nationales devra s’achever en fin 2019. La Directive du 22 décembre 2017 de l'Uemoa, portant harmonisation des législations des Etats membres fondateurs des Droits d’accises sur les produits de tabac prévoit un taux minimum de 50% et un taux maximum de 150%. En ce qui concerne cette directive, nos Etats ont jusqu’ à fin décembre 2019, pour boucler sa transposition dans nos lois nationales. A ce niveau nous attendons. Nous pensons que d’ici la fin de l’année, le Gouvernement ivoirien va effectivement mettre en œuvre cette directive-là. Rappelons que cette norme communautaire a été adoptée depuis décembre 2017. Nous avions deux ans pour la mettre en œuvre. Si nous avons raté 2017, 2018, nous avons espoir qu’elle va transparaitre dans l’annexe fiscale 2020 qui se prépare actuellement. Nous attendons la prochaine session budgétaire pour être rassurés.
Dites –nous pourquoi les choses coincent au niveau de la Côte d’Ivoire qui dit-on , n'est pas un bon élève ?
En la matière, la première question que nous nous posons, c’est de savoir si nos autorités ivoiriennes sont conscientes des engagements qu’elles prennent. Si elles sont conscientes, la deuxième question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi, elles n’appliquent pas les décisions qu’elles prennent. Notamment, les directives et autres traités. Citons par exemple la Convention de l’Oms sur la lutte anti -tabac. En même temps on se dit que l’Etat étant une continuité, même si les personnes changent, nous avons aujourd’hui des cadres bien formés dans notre administration qui sont très au fait de ces directives et traités. Vous nous posez la question de savoir ce qui bloque fondamentalement la transposition de la fameuse directive sur les produits de tabac. Nous accusons l’industrie du tabac d'ingérence dans les prises de décisions. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’après la crise suite aux augmentations de taxe proposées dans l’annexe fiscale 2018, le gouvernement consulte désormais le secteur privé dans le cadre d’un comité de concertation composé de représentants du patronat et de l’Etat. Pour tout dire et être plus direct, c’est à ce niveau que les choses sont souvent bloquées.
Que préconisez- vous pour appuyer la lutte anti- tabac en Côte d'Ivoire et diminuer les charges de santé causées par le tabagisme?
Il faudrait que la Côte d’Ivoire revoie son modèle de taxation. Avec la Convention de l’Oms sur la lutte anti – tabac, c’est la conjugaison du mode de taxation Ad-valorem et la taxation spécifique qui est recommandée. Aussi, la directive de l’Uemoa, citée précédemment, recommande un taux minimum de 50%. En Côte d’Ivoire, nous sommes à 44%. Pour nous, il faut une taxation forte sur les produits de tabac pour lutter contre le tabagisme. Non seulement ça, mais il faut aussi revoir le mode de vente de cigarettes au détail. C’est comme que ça passe dans les pays développés. Les produits de tabac y sont soumis à une taxation forte. Bref, il y a un certain nombre de mesures cumulatives qu’il faut mettre en œuvre, notamment la taxation car cela va permettre à l’Etat d'obtenir des ressources conséquentes pour lutter contre le tabagisme dont les charges sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire.
Atapointe avec Sercom
Que faites- vous concrètement sur le terrain en Côte d’Ivoire sur le front de la lutte contre le Tabagisme ?
En tant qu’organisation de la société civile, nous jouons notre rôle d’acteurs citoyens. Nous sensibilisons les populations sur les méfaits d’un certain nombre de fléaux dont le tabagisme. Mais aussi, de façon générale sur la toxicomanie, principalement la lutte contre la drogue et leurs conséquences sur la santé des populations.
Pouvez-nous présenter la situation du tabagisme en Côte d’Ivoire ?
Selon les données actuelles, la prévalence du tabagisme en Côte d’Ivoire est de l’ordre de 14%. Précisons que ce fléau est à la base de 9111 cas de décès. Il est à préciser que 26% des maladies non transmissibles (Cancer, l’obésité, l’hypertension artérielle etc.) sont causés par le tabac.
Quel est l’impact du tabagisme sur la jeunesse en Côte d’Ivoire ?
Notre population est majoritairement jeune avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 35 ans et qui représente plus de 60% de la population ivoirienne. C’est cette tranche de la population que ciblent nos campagnes de sensibilisation. Quand on sait que les jeunes sont très sensibles à la publicité, ils sont les premières victimes du tabagisme dans notre pays.
Qu'en est- il de la taxation des produits du tabac en Côte d'Ivoire et au niveau régional?
En ce qui concerne la taxation, nous avons au niveau de l’Uemoa, la Directive de décembre 2017 dont la transposition dans les lois nationales devra s’achever en fin 2019. La Directive du 22 décembre 2017 de l'Uemoa, portant harmonisation des législations des Etats membres fondateurs des Droits d’accises sur les produits de tabac prévoit un taux minimum de 50% et un taux maximum de 150%. En ce qui concerne cette directive, nos Etats ont jusqu’ à fin décembre 2019, pour boucler sa transposition dans nos lois nationales. A ce niveau nous attendons. Nous pensons que d’ici la fin de l’année, le Gouvernement ivoirien va effectivement mettre en œuvre cette directive-là. Rappelons que cette norme communautaire a été adoptée depuis décembre 2017. Nous avions deux ans pour la mettre en œuvre. Si nous avons raté 2017, 2018, nous avons espoir qu’elle va transparaitre dans l’annexe fiscale 2020 qui se prépare actuellement. Nous attendons la prochaine session budgétaire pour être rassurés.
Dites –nous pourquoi les choses coincent au niveau de la Côte d’Ivoire qui dit-on , n'est pas un bon élève ?
En la matière, la première question que nous nous posons, c’est de savoir si nos autorités ivoiriennes sont conscientes des engagements qu’elles prennent. Si elles sont conscientes, la deuxième question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi, elles n’appliquent pas les décisions qu’elles prennent. Notamment, les directives et autres traités. Citons par exemple la Convention de l’Oms sur la lutte anti -tabac. En même temps on se dit que l’Etat étant une continuité, même si les personnes changent, nous avons aujourd’hui des cadres bien formés dans notre administration qui sont très au fait de ces directives et traités. Vous nous posez la question de savoir ce qui bloque fondamentalement la transposition de la fameuse directive sur les produits de tabac. Nous accusons l’industrie du tabac d'ingérence dans les prises de décisions. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’après la crise suite aux augmentations de taxe proposées dans l’annexe fiscale 2018, le gouvernement consulte désormais le secteur privé dans le cadre d’un comité de concertation composé de représentants du patronat et de l’Etat. Pour tout dire et être plus direct, c’est à ce niveau que les choses sont souvent bloquées.
Que préconisez- vous pour appuyer la lutte anti- tabac en Côte d'Ivoire et diminuer les charges de santé causées par le tabagisme?
Il faudrait que la Côte d’Ivoire revoie son modèle de taxation. Avec la Convention de l’Oms sur la lutte anti – tabac, c’est la conjugaison du mode de taxation Ad-valorem et la taxation spécifique qui est recommandée. Aussi, la directive de l’Uemoa, citée précédemment, recommande un taux minimum de 50%. En Côte d’Ivoire, nous sommes à 44%. Pour nous, il faut une taxation forte sur les produits de tabac pour lutter contre le tabagisme. Non seulement ça, mais il faut aussi revoir le mode de vente de cigarettes au détail. C’est comme que ça passe dans les pays développés. Les produits de tabac y sont soumis à une taxation forte. Bref, il y a un certain nombre de mesures cumulatives qu’il faut mettre en œuvre, notamment la taxation car cela va permettre à l’Etat d'obtenir des ressources conséquentes pour lutter contre le tabagisme dont les charges sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire.
Atapointe avec Sercom