Mesdames, Messieurs, bienvenue à Yokohama.
Tout en adressant mes remerciements au Président Uhuru Kenyatta pour le coparrinage de la TICAD VI il y a trois ans, ainsi qu’au Président El-Sisi, qui assure la co-présidence de la présente édition, je déclare « ouverte » la TICAD 7, dont le thème principal est « Faire progresser le développement de l’Afrique en recourant aux peuples, à la technologie et à l’innovation ».
Au cours de ces trois ans, les investissements du secteur privé japonais en Afrique ont atteint les 20 milliards de dollars.
Des entreprises qui possèdent une histoire de plus d’un siècle jusqu’aux toutes nouvelles start-ups. La nature et l’objet des investissements sont très variés, mais tous visent à apporter de la valeur à l’Afrique.
Permettez-moi de faire les présentations : voici la « Nouvelle TICAD », née à Nairobi et qui est aujourd’hui en pleine phase de croissance.
Notre Nouvelle TICAD constitue un grand tremplin pour ce que j’appelle le « deux E deux I » (EEII).
Les deux « E » d’EEII signifient Entrepreneuriat (entrepreneurship) et Entreprise. Ce partenariat pousse vers le haut les deux « I » que sont l’Investissement et l’Innovation.
J’en fais la promesse : le gouvernement japonais fera tous ses efforts pour que cet élan d’investissements privés de 20 milliards de dollars de ces 3 ans grandit jour après jour.
Par exemple, en coopérant avec les institutions financières locales, nous mettrons en place des mécanismes couverts à 100% par des assurances sur le commerce extérieur.
Nous prendrons toutes les mesures possibles pour soutenir le déploiement des entreprises japonaises en Afrique.
La Nouvelle TICAD apportera son soutien sans limite aux « deux E deux I ».
Elle s’est ralliée au drapeau de la nouvelle époque.
Mme Chizu Nakamoto.
Dans son atelier en Ouganda, elle emploie des mères célibataires et d’anciens enfants-soldats.
Ces personnes, tout en travaillant, prennent confiance en elles. L’atelier est un lieu qui les aide à construire leur estime de soi.
Mais alors, serait-ce donc pour cela ? Les sacs que Mme Nakamoto fabrique en Ouganda pour les femmes japonaises attirent l’oeil avec leurs riches couleurs.
Un cercle vertueux dans lequel les investissements d’une femme japonaise forment la confiance des femmes ougandaises et se cristallisent dans de magnifiques produits. C’est la naissance d’une nouvelle histoire issue de la collaboration entre le Japon et l’Afrique.
Levons les yeux vers le ciel.
Bientôt, des microsatellites fabriqués en commun par le Rwanda et l’Université de Tokyo y feront leur apparition. Ces satellites permettent d’observer depuis l’espace l’état des cultures et des ressources en eau du Rwanda.
Et maintenant, plongeons dans l’océan.
Le 1er octobre dernier, l’Angola et le Brésil ont été reliés par un câble sous-marin de très grande capacité.
C’est la première fois qu’un câble relie directement l’Afrique à l’Amérique du sud. C’est un accomplissement qui resplendit dans l’histoire des télécommunications.
Lorsque je dis que c’est la société japonaise NEC qui a posé ce câble de 6165 km, je ne peux m’empêcher de ressentir de la joie.
Répétons-le. Notre gouvernement et la Nouvelle TICAD soutiendront de toutes leurs forces les
entreprises japonaises qui parient sur l’avenir de l’Afrique.
L’époque est venue où la science, la technologie et l’innovation permettront de résoudre les problèmes de l’Afrique.
Dans ces deux centres que sont l’E-JUST (Egypt-Japan University of Science and Technology) et la JKUAT (Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technology) au Kenya, nous formons 5000 jeunes qui auront en charge l’avenir de la science, de la technologie et de l’information.
Nous entendons également former sans discontinuer les générations qui les suivront. Les sciences et les mathématiques doivent devenir des disciplines accessibles. Tout en incluant cette action, la collaboration entre le Japon et l’Afrique change aujourd’hui de façon importante les lieux de l’enseignement primaire.
La « manière japonaise », qui considère le nettoyage des salles de classe et le service des repas comme faisant partie de l’éducation, commence à se répandre dans les écoles primaires d’Egypte.
Les projets visant à relier la gestion de l’école aux communautés régionales, afin de faire de l’école « un lieu qui appartienne à tous », ont démarré au Niger grâce à l’aide de la JICA, puis se sont élargis à plus de 40 000 écoles au Burkina Faso, au Sénégal, etc.
L’objectif actuel est de porter à 3 millions le nombre d’enfants bénéficiant de l’amélioration de l’enseignement primaire.
Cette formation des hommes est le point sur lequel le Japon a mis le plus l’accent en Afrique.
Le nombre des jeunes formés en tant que professionnels de l’industrie dans le cadre de l’Initiative ABE a atteint presque 2700 personnes en 5 ans.
Les candidats en Afrique sont de plus en plus nombreux et le taux de concurrence a été multiplié par 20.
Le nombre d’entreprises japonaises qui accueillent ces stagiaires s’élève aujourd’hui à 358, soit 5,4 fois plus qu’il y a 5 ans.
L’une de ces entreprises est Otowa Electric Co, Ltd, située dans le département de Hyôgo.
Un jeune de l’Initiative ABE est arrivé dans cette entreprise qui vise à devenir numéro un mondial dans les systèmes de protection contre la foudre.
Raymond Ndayisaba, jeune Rwandais. Il a expliqué à Otowa Electric que le nombre de personnes victimes de la foudre dans son pays s’élevait à 100 personnes par an, et l’a incité à s’installer au Rwanda. C’était il y a deux ans.
L’Initiative ABE constitue un pont solide entre les entreprises japonaises et l’Afrique.
La Nouvelle TICAD lancera l’« Initiative ABE 3.0 ». L’objectif est de former 3000 personnes en 6 ans, avec le souhait que les entreprises japonaises deviennent des leaders sur lesquels on puisse compter encore davantage.
Je vais maintenant aborder le thème de la médecine et de la santé.
Lors du G20 qui s’est tenu récemment à Osaka, le gouvernement japonais s’est engagé à apporter une nouvelle contribution aux fonds globaux.
Tout au long de l’histoire de la TICAD, le Japon a toujours mis l’accent sur la « garantie de la sécurité humaine ». La CSU (couverture sanitaire universelle) peut être considérée comme la « marque » du Japon.
Le gouvernement japonais s’engage à élargir la portée de la CSU à 3 millions de personnes supplémentaires en Afrique.
Le Japon et la GAVI *, qui a été en charge jusqu’à présent de la fourniture des vaccins indispensables à la CSU, sont des camarades qui partagent les mêmes idées. Mon gouvernement accueillera prochainement une réunion préparatoire à la discussion de l’augmentation du capital de GAVI.
* Global Alliance for Vaccines and Immunization, aujourd’hui « The Vaccine Alliance »
Dr Mitsuo Takei, êtes-vous dans la salle ?
Le Dr Takei dirige une clinique à Oïta, dans l’île de Kyûshû.
En parallèle à cette activité, il a ausculté plus de 50 000 personnes dans la région déshéritée de Nakuru, au Kenya.
Le nombre de personnes qui souffrent de maladies liées au mode de vie comme le diabète est en augmentation rapide aujourd’hui en Afrique. En plus de la lutte contre les maladies infectieuses, il est ainsi nécessaire de répondre à des besoins médicaux de plus en plus sophistiqués.
Au-delà du traitement spécifique de chaque maladie, il est aujourd’hui nécessaire de disposer d’une organisation qui permette d’appréhender la vie de l’homme de façon globale.
Infrastructures de santé telles que réseaux d’adduction d’eau et réseaux d’eaux usées, mais aussi conseils en matière de nutrition permettant de prévenir les troubles du développement, ou encore soins de haut niveau utilisant des équipements médicaux.
Ce dont l’Afrique a besoin, ce sont à la fois des soins médicaux et un écosystème de santé. C’est-à-dire d’un mécanisme à l’image du Mont Fuji, avec une base large et un sommet élevé.
A cette occasion, mon gouvernement s’apprête à lancer le « Plan de santé pour l’Afrique », dans la perspective du « Tokyo Nutrition Summit » qui aura lieu l’année prochaine.
L’objectif de ce sommet est de transmettre aux pays africains les technologies et les savoir-faire développés par le Japon, de la base jusqu’au sommet. Nous commencerons par signer des memorandums de coopération avec plusieurs pays africains.
Ces dernières années, les relations diplomatiques entre l’Ethiopie et l’Erythée ont été normalisées. La paix progresse en Afrique centrale.
Au Soudan du sud, plus de 20 000 mines et bombes non explosées ont été enlevées depuis 2011 grâce à l’aide japonaise.
Une fois la paix rétablie, les routes deviennent nécessaires. Un total de 149 membres des Forces d’autodéfense japonaises ont enseigné le maniement des bulldozers et autres engins de chantier à 246 soldats du génie de huit pays en charge des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Et, en ce moment même, les Forces d’autodéfense japonaises participent à la lutte contre la piraterie maritime depuis la base de Djibouti.
Vous qui êtes ici réunis,
Comme vous le voyez, qu’il s’agisse de l’aide médicale, du déminage ou de la construction d’infrastructures de qualité telles que ports ou routes, les projets de coopération du Japon avec l’Afrique sont tous basés sur le long terme. Il n’y a pratiquement aucun projet ponctuel.
Regardez maintenant la « Plateforme africaine des villes propres ».
Ce projet, auquel participent le Japon et 36 pays africains, aux côtés de plusieurs institutions des Nations Unies, vise à une réduction des déchets produits par les villes d’Afrique ainsi qu’à la promotion de la réutilisation et de la régénération. Ce projet nécessite un effort sur 10 ans.
Tout cela, vous le savez, serait impossible sans le travail des experts japonais, qui passent beaucoup de temps sur le terrain et qui travaillent dans la joie avec leurs homologues locaux.
Mais il y a quelque chose que le Japon aimerait faire avec l’Afrique.
C’est de protéger le bassin Indo-Pacifique, qui relie l’Afrique au Japon, en tant que bien public international dans lequel règne le droit.
Et de faire une contribution riche de sens au projet d’« économie bleue », en tant que citoyens qui aiment l’eau et la mer.
Au bout de ce voyage en commun, il devra y avoir la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, en tant que tâche commune de l’Afrique et du Japon.
Pour finir, je voudrais vous parler d’un projet de la Nouvelle TICAD qui vise à la prospérité de l’Afrique. C’est la première fois que j’en parle.
Il s’agit de la « Nouvelle approche pour la paix et la stabilité en Afrique », ou NAPSA.
La NAPSA entend soutenir les efforts de prévention des conflits, de médiation et de conciliation par le biais d’une coopération avec l’Union Africaine et les Communautés économiques régionales.
Elle apportera également son aide à l’élaboration de systèmes solides au niveau judiciaire, administratif et législatif, afin que la construction d’une nation ne fasse pas marche arrière à cause de conflits.
Le gouvernement japonais a accueilli jusqu’à présent un total de 676 policiers, procureurs et juges issus de 39 pays africains, permettant un élargissement des connaissances en matière de justice criminelle et de prévention des crimes.
Ce travail a été assuré par l’UNAFEI (United Nations Asia and Far East Institute for the Prevention of Crime and the Treatment of Offenders), institut basé à Tokyo.
De 2013 à 2018, plus de 140 policiers des différents pays africains ont suivi un stage à l’Agence nationale de la police.
Ce qui pousse le Japon à travailler à la NAPSA, sur la base de ces résultats dont l’on peut être fier, ce n’est autre que l’esprit de la TICAD.
La TICAD n’a cessé de regarder la lumière dans l’avenir de l’Afrique, et en cela elle ne s’est pas trompée. Elle a cru en la force de l’Afrique et elle a eu raison.
La philosophie de la TICAD, qui attache de l’importance à la propriété (ownership), au partenariat (partnership) et à l’individu, continuera de guider les mains de l’Afrique et du Japon, sans vaciller d’un pouce.
Je vous remercie de votre attention.
Tout en adressant mes remerciements au Président Uhuru Kenyatta pour le coparrinage de la TICAD VI il y a trois ans, ainsi qu’au Président El-Sisi, qui assure la co-présidence de la présente édition, je déclare « ouverte » la TICAD 7, dont le thème principal est « Faire progresser le développement de l’Afrique en recourant aux peuples, à la technologie et à l’innovation ».
Au cours de ces trois ans, les investissements du secteur privé japonais en Afrique ont atteint les 20 milliards de dollars.
Des entreprises qui possèdent une histoire de plus d’un siècle jusqu’aux toutes nouvelles start-ups. La nature et l’objet des investissements sont très variés, mais tous visent à apporter de la valeur à l’Afrique.
Permettez-moi de faire les présentations : voici la « Nouvelle TICAD », née à Nairobi et qui est aujourd’hui en pleine phase de croissance.
Notre Nouvelle TICAD constitue un grand tremplin pour ce que j’appelle le « deux E deux I » (EEII).
Les deux « E » d’EEII signifient Entrepreneuriat (entrepreneurship) et Entreprise. Ce partenariat pousse vers le haut les deux « I » que sont l’Investissement et l’Innovation.
J’en fais la promesse : le gouvernement japonais fera tous ses efforts pour que cet élan d’investissements privés de 20 milliards de dollars de ces 3 ans grandit jour après jour.
Par exemple, en coopérant avec les institutions financières locales, nous mettrons en place des mécanismes couverts à 100% par des assurances sur le commerce extérieur.
Nous prendrons toutes les mesures possibles pour soutenir le déploiement des entreprises japonaises en Afrique.
La Nouvelle TICAD apportera son soutien sans limite aux « deux E deux I ».
Elle s’est ralliée au drapeau de la nouvelle époque.
Mme Chizu Nakamoto.
Dans son atelier en Ouganda, elle emploie des mères célibataires et d’anciens enfants-soldats.
Ces personnes, tout en travaillant, prennent confiance en elles. L’atelier est un lieu qui les aide à construire leur estime de soi.
Mais alors, serait-ce donc pour cela ? Les sacs que Mme Nakamoto fabrique en Ouganda pour les femmes japonaises attirent l’oeil avec leurs riches couleurs.
Un cercle vertueux dans lequel les investissements d’une femme japonaise forment la confiance des femmes ougandaises et se cristallisent dans de magnifiques produits. C’est la naissance d’une nouvelle histoire issue de la collaboration entre le Japon et l’Afrique.
Levons les yeux vers le ciel.
Bientôt, des microsatellites fabriqués en commun par le Rwanda et l’Université de Tokyo y feront leur apparition. Ces satellites permettent d’observer depuis l’espace l’état des cultures et des ressources en eau du Rwanda.
Et maintenant, plongeons dans l’océan.
Le 1er octobre dernier, l’Angola et le Brésil ont été reliés par un câble sous-marin de très grande capacité.
C’est la première fois qu’un câble relie directement l’Afrique à l’Amérique du sud. C’est un accomplissement qui resplendit dans l’histoire des télécommunications.
Lorsque je dis que c’est la société japonaise NEC qui a posé ce câble de 6165 km, je ne peux m’empêcher de ressentir de la joie.
Répétons-le. Notre gouvernement et la Nouvelle TICAD soutiendront de toutes leurs forces les
entreprises japonaises qui parient sur l’avenir de l’Afrique.
L’époque est venue où la science, la technologie et l’innovation permettront de résoudre les problèmes de l’Afrique.
Dans ces deux centres que sont l’E-JUST (Egypt-Japan University of Science and Technology) et la JKUAT (Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technology) au Kenya, nous formons 5000 jeunes qui auront en charge l’avenir de la science, de la technologie et de l’information.
Nous entendons également former sans discontinuer les générations qui les suivront. Les sciences et les mathématiques doivent devenir des disciplines accessibles. Tout en incluant cette action, la collaboration entre le Japon et l’Afrique change aujourd’hui de façon importante les lieux de l’enseignement primaire.
La « manière japonaise », qui considère le nettoyage des salles de classe et le service des repas comme faisant partie de l’éducation, commence à se répandre dans les écoles primaires d’Egypte.
Les projets visant à relier la gestion de l’école aux communautés régionales, afin de faire de l’école « un lieu qui appartienne à tous », ont démarré au Niger grâce à l’aide de la JICA, puis se sont élargis à plus de 40 000 écoles au Burkina Faso, au Sénégal, etc.
L’objectif actuel est de porter à 3 millions le nombre d’enfants bénéficiant de l’amélioration de l’enseignement primaire.
Cette formation des hommes est le point sur lequel le Japon a mis le plus l’accent en Afrique.
Le nombre des jeunes formés en tant que professionnels de l’industrie dans le cadre de l’Initiative ABE a atteint presque 2700 personnes en 5 ans.
Les candidats en Afrique sont de plus en plus nombreux et le taux de concurrence a été multiplié par 20.
Le nombre d’entreprises japonaises qui accueillent ces stagiaires s’élève aujourd’hui à 358, soit 5,4 fois plus qu’il y a 5 ans.
L’une de ces entreprises est Otowa Electric Co, Ltd, située dans le département de Hyôgo.
Un jeune de l’Initiative ABE est arrivé dans cette entreprise qui vise à devenir numéro un mondial dans les systèmes de protection contre la foudre.
Raymond Ndayisaba, jeune Rwandais. Il a expliqué à Otowa Electric que le nombre de personnes victimes de la foudre dans son pays s’élevait à 100 personnes par an, et l’a incité à s’installer au Rwanda. C’était il y a deux ans.
L’Initiative ABE constitue un pont solide entre les entreprises japonaises et l’Afrique.
La Nouvelle TICAD lancera l’« Initiative ABE 3.0 ». L’objectif est de former 3000 personnes en 6 ans, avec le souhait que les entreprises japonaises deviennent des leaders sur lesquels on puisse compter encore davantage.
Je vais maintenant aborder le thème de la médecine et de la santé.
Lors du G20 qui s’est tenu récemment à Osaka, le gouvernement japonais s’est engagé à apporter une nouvelle contribution aux fonds globaux.
Tout au long de l’histoire de la TICAD, le Japon a toujours mis l’accent sur la « garantie de la sécurité humaine ». La CSU (couverture sanitaire universelle) peut être considérée comme la « marque » du Japon.
Le gouvernement japonais s’engage à élargir la portée de la CSU à 3 millions de personnes supplémentaires en Afrique.
Le Japon et la GAVI *, qui a été en charge jusqu’à présent de la fourniture des vaccins indispensables à la CSU, sont des camarades qui partagent les mêmes idées. Mon gouvernement accueillera prochainement une réunion préparatoire à la discussion de l’augmentation du capital de GAVI.
* Global Alliance for Vaccines and Immunization, aujourd’hui « The Vaccine Alliance »
Dr Mitsuo Takei, êtes-vous dans la salle ?
Le Dr Takei dirige une clinique à Oïta, dans l’île de Kyûshû.
En parallèle à cette activité, il a ausculté plus de 50 000 personnes dans la région déshéritée de Nakuru, au Kenya.
Le nombre de personnes qui souffrent de maladies liées au mode de vie comme le diabète est en augmentation rapide aujourd’hui en Afrique. En plus de la lutte contre les maladies infectieuses, il est ainsi nécessaire de répondre à des besoins médicaux de plus en plus sophistiqués.
Au-delà du traitement spécifique de chaque maladie, il est aujourd’hui nécessaire de disposer d’une organisation qui permette d’appréhender la vie de l’homme de façon globale.
Infrastructures de santé telles que réseaux d’adduction d’eau et réseaux d’eaux usées, mais aussi conseils en matière de nutrition permettant de prévenir les troubles du développement, ou encore soins de haut niveau utilisant des équipements médicaux.
Ce dont l’Afrique a besoin, ce sont à la fois des soins médicaux et un écosystème de santé. C’est-à-dire d’un mécanisme à l’image du Mont Fuji, avec une base large et un sommet élevé.
A cette occasion, mon gouvernement s’apprête à lancer le « Plan de santé pour l’Afrique », dans la perspective du « Tokyo Nutrition Summit » qui aura lieu l’année prochaine.
L’objectif de ce sommet est de transmettre aux pays africains les technologies et les savoir-faire développés par le Japon, de la base jusqu’au sommet. Nous commencerons par signer des memorandums de coopération avec plusieurs pays africains.
Ces dernières années, les relations diplomatiques entre l’Ethiopie et l’Erythée ont été normalisées. La paix progresse en Afrique centrale.
Au Soudan du sud, plus de 20 000 mines et bombes non explosées ont été enlevées depuis 2011 grâce à l’aide japonaise.
Une fois la paix rétablie, les routes deviennent nécessaires. Un total de 149 membres des Forces d’autodéfense japonaises ont enseigné le maniement des bulldozers et autres engins de chantier à 246 soldats du génie de huit pays en charge des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Et, en ce moment même, les Forces d’autodéfense japonaises participent à la lutte contre la piraterie maritime depuis la base de Djibouti.
Vous qui êtes ici réunis,
Comme vous le voyez, qu’il s’agisse de l’aide médicale, du déminage ou de la construction d’infrastructures de qualité telles que ports ou routes, les projets de coopération du Japon avec l’Afrique sont tous basés sur le long terme. Il n’y a pratiquement aucun projet ponctuel.
Regardez maintenant la « Plateforme africaine des villes propres ».
Ce projet, auquel participent le Japon et 36 pays africains, aux côtés de plusieurs institutions des Nations Unies, vise à une réduction des déchets produits par les villes d’Afrique ainsi qu’à la promotion de la réutilisation et de la régénération. Ce projet nécessite un effort sur 10 ans.
Tout cela, vous le savez, serait impossible sans le travail des experts japonais, qui passent beaucoup de temps sur le terrain et qui travaillent dans la joie avec leurs homologues locaux.
Mais il y a quelque chose que le Japon aimerait faire avec l’Afrique.
C’est de protéger le bassin Indo-Pacifique, qui relie l’Afrique au Japon, en tant que bien public international dans lequel règne le droit.
Et de faire une contribution riche de sens au projet d’« économie bleue », en tant que citoyens qui aiment l’eau et la mer.
Au bout de ce voyage en commun, il devra y avoir la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, en tant que tâche commune de l’Afrique et du Japon.
Pour finir, je voudrais vous parler d’un projet de la Nouvelle TICAD qui vise à la prospérité de l’Afrique. C’est la première fois que j’en parle.
Il s’agit de la « Nouvelle approche pour la paix et la stabilité en Afrique », ou NAPSA.
La NAPSA entend soutenir les efforts de prévention des conflits, de médiation et de conciliation par le biais d’une coopération avec l’Union Africaine et les Communautés économiques régionales.
Elle apportera également son aide à l’élaboration de systèmes solides au niveau judiciaire, administratif et législatif, afin que la construction d’une nation ne fasse pas marche arrière à cause de conflits.
Le gouvernement japonais a accueilli jusqu’à présent un total de 676 policiers, procureurs et juges issus de 39 pays africains, permettant un élargissement des connaissances en matière de justice criminelle et de prévention des crimes.
Ce travail a été assuré par l’UNAFEI (United Nations Asia and Far East Institute for the Prevention of Crime and the Treatment of Offenders), institut basé à Tokyo.
De 2013 à 2018, plus de 140 policiers des différents pays africains ont suivi un stage à l’Agence nationale de la police.
Ce qui pousse le Japon à travailler à la NAPSA, sur la base de ces résultats dont l’on peut être fier, ce n’est autre que l’esprit de la TICAD.
La TICAD n’a cessé de regarder la lumière dans l’avenir de l’Afrique, et en cela elle ne s’est pas trompée. Elle a cru en la force de l’Afrique et elle a eu raison.
La philosophie de la TICAD, qui attache de l’importance à la propriété (ownership), au partenariat (partnership) et à l’individu, continuera de guider les mains de l’Afrique et du Japon, sans vaciller d’un pouce.
Je vous remercie de votre attention.