x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mercredi 9 décembre 2020 | AIP

Les fêtes de fin d’année dans un contexte de Covid-19 (Reportage)

Abidjan- Des programmes d’activités d’églises, de lieux de spectacles ou autres endroits de rassemblements reportés, annulés ou modifiés. Au niveau des commerces, une ambiance relativement timide règne. Les fêtes de fin d’année 2020 s'accommodent de la crise sanitaire de Covid-19 avec son lot de mesures barrières qui vont entacher la ferveur des fêtes des années antérieures.

Les fichiers de réservations des espaces pour enfants et de spectacles presque vides

« Ce que nous allons vivre en 2020 est tout à fait exceptionnel. Les années antérieures, les fins d’années au palais de la culture sont festives. A partir du 1er décembre, vous n'avez que des moments de fêtes. Malheureusement pour cette fin d’année, tout est quasiment inexistant ou timide », lance le responsable du service technique du palais de la culture, Brou Augustin.

Les mois de décembre au palais de la culture riment avec concerts, festivals gastronomiques ou foires commerciales qui s’enchaînent. Pour cette année 2020, plusieurs promoteurs et entreprises ne se sont pas signalés.

A l’accoutumé, les activités comme "Noël des tous petits", les arbres de Noël qui étaient organisés par des entreprises, "Abidjan by night" où toutes les boîtes de nuit sont rassemblées en un lieu, meublaient les fins d’année dans le temple des spectacles.

« On a en programmation les concerts de Iba One et de Soum Bill. L’activité de la RTI "Bonjour 2021" est programmée et ça nous rassure. On avait VDA qui malheureusement a été reporté pour des raisons de Covid-19, en février 2021. On avait Kerozen dans le mois de novembre et ça été reporté en 2021. Les feux d’artifice c’est un point d’interrogation, jusque-là aucun promoteur n’est venu vers nous », révèle M. Brou.

Selon le directeur technique du palais de la culture, les réservations se font depuis le début de l’année pour les festivités de fin d’année. « Ce n’est pas le mois de décembre que je connais depuis 12 ans passés au palais de la culture. Je me demande si cette année on pourra avoir plus de six activités. C’est vraiment timide, très timide en terme de programmations », insiste-t-il.

Il pointe du doigt la mesure de restriction du nombre de personnes (200) pouvant se rassembler en un lieu, édictée par le Conseil national de sécurité (CNS) qui demeure même si elle est contournée. « Il faut qu’on lève véritablement cette mesure pour rassurer certains promoteurs parce qu’il y a des sponsors qui sont respectueux des règles édictées par l’Etat », souligne-t-il.

L’espace de jeux Doraville, sollicité pour les arbres de Noël, est aussi touché par la morosité des fêtes avec un petit nombre de réservations.

« Notre chiffre d’affaire a baissé. On avait beaucoup d’entreprises majoritairement des banques mais aussi des ONG, des écoles, qui venaient avec un grand nombre d’enfants, mais cette fin d’année n’est pas pareille que les autres. On a que quelques réservations. Il y a de grandes entreprises qui n’ont pas fait signe de vie », signifie la responsable accueil et assistante commerciale, Abah Célide.

Les programmes d’activités relativement impactés dans des églises

Les fins d’années sont marquées par de traditionnels programmes chez les chrétiens surtout les 24 et 25 décembre pour célébrer la naissance du Christ ainsi que le 31 décembre pour des veillées. Dans le cadre du respect des mesures barrières, certaines congrégations sont toujours en réflexion ou ont décidé de l’annulation de leurs activités.

Au niveau de l’église Vase d’Honneur, il n’y aura pas d’arbre de Noël mais les enfants recevront des cadeaux. Quant à sa veillée du 31 décembre qui mobilise en moyenne 15.000 personnes chaque année, le collège des anciens et responsables de l’église est en concertation.

« Cette année, je ne pense pas qu’il y aura quelque chose. Les enfants ne viennent pas depuis mars. Peut-être que si nous avons quelques enfants le 25 décembre 2020, on va juste chanter un petit cantique », fait savoir la responsable de l’école du dimanche de l’église Méthodiste Unie du Plateau, Simone Loba.

A la paroisse Saint-Joseph de Yopougon gare, la célébration de la Noël enfant est fixée au 23 décembre 2020, selon la responsable de la pastorale paroissiale enfant, Mlle Ange Méledj. « On prendra en compte les mesures barrières tels que le lavage des mains, la distanciation et le port de cache-nez pour permettre aux enfants de se protéger contre la pandémie. Le programme reste le même, la messe, un partage de repas et la remise des cadeaux », a-t-elle précisé.

Timide affluence dans les commerces

« C’est un peu timide. Adjamé marché n’est pas rempli comme les années passées », dit une vendeuse de vêtements pour dame, qu’s’empressait de présenter des ensembles tailleurs à ses clients.

Selon le vendeur de tissu au marché d’Adjamé, Sani Maman, les prix ont été revus à la hausse. « A cause de coronavirus, tout le monde fait commission et on n’arrive pas à discuter les prix avec les vendeurs. Les bagages vont faire un ou deux jours avant d’arriver. Par exemple, le tissu qu’on vend à 1200 FCFA le mètre, on le vend maintenant à 1500FCFA », explique-t-il, signifiant que c’est en Chine qu’ils se ravitaillent.

Dans des supermarchés d’Adjamé et de Marcory, les jouets et autres articles de décoration pour les fêtes attendent les clients. Certains déambulent dans les rayons comme pour découvrir les articles ou apprécier les prix.

« En général, ce sont les soirs, à la descente du travail que des parents viennent acheter les jouets de leurs enfants », indique un commercial de Orca Déco Marcory.

Au niveau des ateliers de couture, l’heure n’est pas encore aux nuits de travail. La plupart des clientes plaident avec insistance pour la réduction des prix, évoquant la crise sanitaire et la période électorale.

« Les gens viennent déposer les pagnes mais l’année passée à cette même période on avait commencé à veiller. On finit un peu tard c’est tout. On dirait que les gens n’ont pas l’argent », relate le couturier, Ouattara Ibrahim, à Koumassi.

Des difficultés éprouvées par des commerçantes pour s’approvisionner

Selon les rapports du CNS, les frontières terrestres et maritimes restent fermées. Une situation vécue difficilement pour des commerçantes qui s’approvisionnent à Noé (Ghana) ou à Lomé (Togo). Ces habituées de la route qui ne peuvent pas s’offrir des billets d’avion, espèrent la levée de cette disposition avant les fêtes de fin d’année, pour leur permettre de se relancer en cette période qui est leur traite.

« Les frontières aériennes sont ouvertes depuis plusieurs mois, pourquoi on n’ouvre pas les frontières terrestres pour nous permettre de reprendre nos activités ? On ne peut pas bouger. Si on veut prendre en gros à Abidjan ici, on n’a pas trop de bénéfices », indique Yéo Adèle.

Pour s’adapter, dames N’Gouan et Bassamania Marguerite se sont tournées vers les achats en ligne.

« Chaque année, au cours de la période de fin novembre-début décembre, je vais à Noé pour m’approvisionner en chaussures, sacs à main et pagnes. Pour mes achats en ligne, c’est principalement via des sites européens pour des chaussures et habits pour enfants. Mais je m’en sors mieux avec les articles de Noé surtout les pagnes », confie la jeune Marguerite.

Malgré cette alternative qui engrange peu de bénéfices vu les frais greffés à l’article depuis la commande jusqu’à là livraison, elle se retrouve avec une seule commande à ce jour.

Les commerçantes qui se ravitaillent en Turquie, en Chine ou à Dubaï, ont aussi décidé de passer des commandes.

« Le plus souvent? c’est en Chine que je vais prendre ma marchandise? mais depuis la survenue de la crise sanitaire, je passe des commandes et on me les livre. C’est pratique? mais je n’ai pas de choix à faire. Je préfère y aller moi-même parce j’ai la possibilité de mieux apprécier, mieux faire mes choix et mieux négocier les prix », relève Dame N’Gouan, vendeuse d’articles pour enfant depuis plus de 10 ans, ajoutant que c’est la tendance actuelle.

En dépit du Covid-19, Abidjan annonce les fêtes de fin d’année de par la décoration des entreprises, des grandes surfaces, des domiciles par des sapins de Noël et des guirlandes.


ena/ask
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ