Korhogo – L’année 2020 qui s’achève aura été marquée dans la région du Poro par la mort du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, celle du coordonnateur départemental du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la pandémie de coronavirus et la nomination d’un nouveau préfet à la tête du département.
Décès d’Amadou Gon Coulibaly, Korhogo orpheline
Le décès, en cours d’année, d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre et proche parmi les proches du Président de la république, a été, de loin, l’évènement le plus marquant de toute la région du Poro et plus particulièrement de celui la ville de Korhogo dont il était originaire.
Si la Côte d’Ivoire a perdu un Premier ministre, la ville de Korhogo et la région du Poro ont perdu, elles, un cadre providentiel, un fil et un chef. Plus qu’ailleurs, l’annonce de sa mort, le 8 juillet, enveloppa les populations de Korhogo d’une chape glacée. La ville se sentie orpheline.
La mauvaise nouvelle était d’autant inattendue et choquante qu’elle intervint après que l’ex-Premier ministre fut rentré de son séjour médical en France « apparemment » en pleine forme et avait repris le travail.
L’homme a toujours été filialement attaché à la terre de ses ancêtres. Il nourrissait l’ambition de lui faire rattraper à la localité le retard de développement accusé. Pour réaliser ce rêve, il n’hésitait pas mettre à profit les avantages, facilités et contacts que lui offraient ses fonctions au sommet de l’Etat et sa position privilégiée auprès du président de la République.
Tous les grands chantiers de construction d’infrastructures ouverts ces 10 dernières années dans région, et surtout dans la ville de Korhogo, portent sa marque. Sous son inspiration, la ville s’est modernisée en l’espace d’une décennie et est devenue l’une des plus attrayantes du pays. Sa population, dans sa grande majorité, le lui rendait bien en hommages.
Au-delà de ses fonctions politiques et administratives, d’autres réalités d’ordre socioculturelles, ont contribué à asseoir la notoriété d’Amadou Gon Coulibaly sur la ville de Korhogo et ses alentours. En effet, il était « chef » de par la tradition locale au demeurant fort influente, puisqu’il descendait de la grande famille Gbon Coulibaly, fondatrice de la ville, qui continue d’y régner sans partage malgré des divergences politiques apparues en son sein.
Enfin, Amadou Gon Coulibaly était célèbre à Korhogo pour y avoir été maire durant 17 ans.
Après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, le décès de Koné Lacina
Koné Lacina, plus connu sous le surnom de Coordo, était le coordinateur régional associé du RHDP. Son décès, survenu le 22 août, alors que la population n’avait pas encore fait le deuil de celui du premier décès, a été également un évènement marquant pour le département et la ville de Korhogo.
Lacina Koné, par ailleurs vice-président de l’Assemblée nationale, était un fidèle compagnon d’Amadou Gon Coulibaly. En son nom et pour le compte de leur parti politique commun, le RHDP, il a sillonné de son vivant le département pour mobiliser militants et sympathisants. Son éloquence laissait admiratif.
Le décès de Coordo a été éclipsé par celui d’Amadou Gon Coulibaly, mais il n’a pas manqué de troubler davantage les instances locales du parti présidentiel qui perdait, coup sur coup, l’inspirateur et l’animateur principal de leurs activités politiques dans le département.
La pandémie de coronavirus à Korhogo : deux perceptions différentes
La pandémie de coronavirus a bouleversé les modes de vie des habitants de la ville Korhogo, à l’instar des autres villes atteintes. D’abord, à cause de l’isolement de la ville d’Abidjan et de la fermeture des frontières qui ont provoqué un arrêt momentané des voyages. Ensuite, à cause de l’instauration d’un couvre-feu et de mesures de protection dont l’application a conduit à la fermeture des établissements d’enseignement, des marchés, des restaurants, maquis et bars et surtout entre-autres.
Mais ces bouleversements socioéconomiques n’ont pas véritablement affecté les zones rurales où les gens ont continué à vivre plus ou moins normalement, ignorant les risques sanitaires. Même en ville, la perception des risques liés à la pandémie variait en fonction des catégories sociales. Si elle a créé la psychose dans les milieux alphabétisés, la grande majorité de la population, moins instruites ou pas du tout instruites, ne se souciait guère de respecter les mesures de prévention. Elle semblait avoir décidé de s’en remettre à Dieu pour sa protection, et jouait parfois au chat et à la souris avec la police.
Au final, aucun bilan officiel concernant le nombre de victimes de la maladie n’a été établi. Ce qui est certain, c’est que le Centre hospitalier régional (CHR) de la ville dispose en son sein d’un centre de prise en charge de malades du Cocid-19. De sources dignes de foi, des décès y liés ont été enregistrés.
Un nouveau préfet à la tête du département de Korhogo
La nomination du préfet André Ekponon Assouman à la tête du département de Korhogo a constitué un évènement au plan local à cause de son prédécesseur. En effet, le préfet sortant, Daouda Ouattara, l’un des deux plus anciens préfets à l’époque, avait passé une dizaine d’années à la tête du département. Il était arrivé à Korhogo au moment du redéploiement de l’administration publique qui a suivi la crise post-électorale de 2010.
kaem/fmo
Décès d’Amadou Gon Coulibaly, Korhogo orpheline
Le décès, en cours d’année, d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre et proche parmi les proches du Président de la république, a été, de loin, l’évènement le plus marquant de toute la région du Poro et plus particulièrement de celui la ville de Korhogo dont il était originaire.
Si la Côte d’Ivoire a perdu un Premier ministre, la ville de Korhogo et la région du Poro ont perdu, elles, un cadre providentiel, un fil et un chef. Plus qu’ailleurs, l’annonce de sa mort, le 8 juillet, enveloppa les populations de Korhogo d’une chape glacée. La ville se sentie orpheline.
La mauvaise nouvelle était d’autant inattendue et choquante qu’elle intervint après que l’ex-Premier ministre fut rentré de son séjour médical en France « apparemment » en pleine forme et avait repris le travail.
L’homme a toujours été filialement attaché à la terre de ses ancêtres. Il nourrissait l’ambition de lui faire rattraper à la localité le retard de développement accusé. Pour réaliser ce rêve, il n’hésitait pas mettre à profit les avantages, facilités et contacts que lui offraient ses fonctions au sommet de l’Etat et sa position privilégiée auprès du président de la République.
Tous les grands chantiers de construction d’infrastructures ouverts ces 10 dernières années dans région, et surtout dans la ville de Korhogo, portent sa marque. Sous son inspiration, la ville s’est modernisée en l’espace d’une décennie et est devenue l’une des plus attrayantes du pays. Sa population, dans sa grande majorité, le lui rendait bien en hommages.
Au-delà de ses fonctions politiques et administratives, d’autres réalités d’ordre socioculturelles, ont contribué à asseoir la notoriété d’Amadou Gon Coulibaly sur la ville de Korhogo et ses alentours. En effet, il était « chef » de par la tradition locale au demeurant fort influente, puisqu’il descendait de la grande famille Gbon Coulibaly, fondatrice de la ville, qui continue d’y régner sans partage malgré des divergences politiques apparues en son sein.
Enfin, Amadou Gon Coulibaly était célèbre à Korhogo pour y avoir été maire durant 17 ans.
Après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, le décès de Koné Lacina
Koné Lacina, plus connu sous le surnom de Coordo, était le coordinateur régional associé du RHDP. Son décès, survenu le 22 août, alors que la population n’avait pas encore fait le deuil de celui du premier décès, a été également un évènement marquant pour le département et la ville de Korhogo.
Lacina Koné, par ailleurs vice-président de l’Assemblée nationale, était un fidèle compagnon d’Amadou Gon Coulibaly. En son nom et pour le compte de leur parti politique commun, le RHDP, il a sillonné de son vivant le département pour mobiliser militants et sympathisants. Son éloquence laissait admiratif.
Le décès de Coordo a été éclipsé par celui d’Amadou Gon Coulibaly, mais il n’a pas manqué de troubler davantage les instances locales du parti présidentiel qui perdait, coup sur coup, l’inspirateur et l’animateur principal de leurs activités politiques dans le département.
La pandémie de coronavirus à Korhogo : deux perceptions différentes
La pandémie de coronavirus a bouleversé les modes de vie des habitants de la ville Korhogo, à l’instar des autres villes atteintes. D’abord, à cause de l’isolement de la ville d’Abidjan et de la fermeture des frontières qui ont provoqué un arrêt momentané des voyages. Ensuite, à cause de l’instauration d’un couvre-feu et de mesures de protection dont l’application a conduit à la fermeture des établissements d’enseignement, des marchés, des restaurants, maquis et bars et surtout entre-autres.
Mais ces bouleversements socioéconomiques n’ont pas véritablement affecté les zones rurales où les gens ont continué à vivre plus ou moins normalement, ignorant les risques sanitaires. Même en ville, la perception des risques liés à la pandémie variait en fonction des catégories sociales. Si elle a créé la psychose dans les milieux alphabétisés, la grande majorité de la population, moins instruites ou pas du tout instruites, ne se souciait guère de respecter les mesures de prévention. Elle semblait avoir décidé de s’en remettre à Dieu pour sa protection, et jouait parfois au chat et à la souris avec la police.
Au final, aucun bilan officiel concernant le nombre de victimes de la maladie n’a été établi. Ce qui est certain, c’est que le Centre hospitalier régional (CHR) de la ville dispose en son sein d’un centre de prise en charge de malades du Cocid-19. De sources dignes de foi, des décès y liés ont été enregistrés.
Un nouveau préfet à la tête du département de Korhogo
La nomination du préfet André Ekponon Assouman à la tête du département de Korhogo a constitué un évènement au plan local à cause de son prédécesseur. En effet, le préfet sortant, Daouda Ouattara, l’un des deux plus anciens préfets à l’époque, avait passé une dizaine d’années à la tête du département. Il était arrivé à Korhogo au moment du redéploiement de l’administration publique qui a suivi la crise post-électorale de 2010.
kaem/fmo