L’extrême Ouest du pays qui regorgeait, autrefois, une importante superficie de forêts primaires, commence à ressembler, petit à petit, à une savane arborée. La déforestation y sévit à grande échelle avec de lourdes conséquences aussi bien sur les productions agricoles, le climat et bien d’autres secteurs d’activités.
Les causes de cette déforestation
Ce sont des milliers d’hectares de forêt, qui sont détruits chaque année au profit de la création de plantations de cultures industrielles (café, cacao, hévéa..). Les espaces légalement protégés n’échappent pas non plus à la furia des producteurs agricoles qui sont toujours à la recherche de nouveaux espaces cultivables. Ainsi les parcs, les réserves ainsi que les forêts classées ont été violés et fortement entamées pour faire place à de grandes plantations dont les surfaces sont à perte de vue à l’image de celles qu’on trouve dans les forêts classées du Gouindébé (à cheval sur les Régions du Guémon et Cavally), du Mont Péko (Région du Guémon), du Mont Glas (Région du Tonkpi) sans compter avec la réserve intégrale du Mont Nimba (Région du Tonkpi) et celle du Mont Sangbé (Région du Tonkpi).
Aux côtés des producteurs agricoles qui défrichent le couvert forestier, les exploitants forestiers. Ce sont des milliers d’essences qui sont abattus par ces derniers qui font fi du code forestier qui leur recommande de reboiser. Ces exploitants dont plusieurs parmi eux n’ont pas de certificat d’exploitation, pénètrent les forêts, coupent tout sur leur passage sans planter le moindre arbuste en vue de la reconstitution des espaces dévastés. A Man, chaque jour, ce sont des dizaines de camions remorques chargés à bloc de billes de bois qui défilent sur les artères pour approvisionner la multitude de scieries de la Région du Tonkpi, dont la plus grande concentration se trouve dans la cité des 18 Montagnes, pour en ressortir avec des produits semi-finis qui sont convoyés au Sud du pays et dans les Etats, au Nord du territoire national.
Même si leurs activités n’engendrent pas rapidement l’extinction de nos forêts contrairement aux exploitants forestiers et producteurs agricoles, il n’en demeure pas moins que les commerçants du charbon de bois et bois de chauffe sont également les fossoyeurs de l’économie forestière. Les charbonniers, producteurs agricoles et exploitants forestiers, travaillent désormais de concert. Vous verrez non loin d’une scierie et d’une grande surface aménagée pour une plantation, une fabrique de charbon de bois. Les arbustes et les restes des arbres matures coupés, sont vendus à ces hommes et femmes qui produisent le charbon du bois. Rendez-vous à l’entrée de la ville de Man juste après le village de Guianlé, au quartier ‘’Capène’’ de Man sur l’axe menant à Facobly, à l’entrée de la ville de Danané, et à l’intersection des voies Biankouma- Sipilou Biankouma-Touba, pour toucher du doigt cette triste réalité.
Tout comme les exploitants forestiers, producteurs agricoles et les charbonniers, les chasseurs sont aussi à la base du déclin du couvert forestier. C’est le mode opératoire qui change. Si les trois premiers groupes cités utilisent des tronçonneuses, haches et machettes comme outils de prédilection, les chasseurs, eux, ont pour moyen le feu. Ces derniers n’hésitent pas à mettre le feu à la brousse pour capturer ne serait-ce qu’un rongeur. Pour un agouti ou un rat, on incinère une végétation qui a mis plus de dix ans pour verdir.
Les conséquences de cette destruction du couvert forestier
Ces exactions parfois irréversibles de l’Homme sur Dame Nature, ont d’énormes conséquences désastreuses sur notre existence. La dégradation de notre couvert forestier et partant l’environnement impacte négativement bon nombre des secteurs d’activités au nombre desquels l’agriculture, la médecine, la culture… avec pour grande menace, le manque criant de ressources comme l’eau et l’air pur.
Les cultures vivrières et de rente, ne sont plus abondantes à cause des terres qui sont de plus en plus arides et une baisse de la pluviométrie. ‘’Difficile de nourrir aujourd’hui ma petite famille. La moitié de ce que je sème ou plante ne germe plus. Pourtant, vingt ans en arrière, j’arrivais à satisfaire toute la famille et même, vendre le surplus de récoltes’’ nous a confié Diomandé Droh, cultivateur dans le village de Zélé à Man. Comme lui, ils sont nombreux, ces producteurs agricoles qui broient du noir à cause de la baisse des rendements. Les tradi-praticiens, de leur côté, ont du mal à trouver certaines plantes qui leur permettaient de concocter des remèdes contre des pathologies. ‘’Il y avait une plante dont j’ignore le nom en français qui poussait au-dessus des montagnes qui servait à guérir les plaies incurables. Aujourd’hui, impossible d’en trouver et plusieurs personnes sont inactives dans nos villages à cause de ce mal qu’on pouvait guérir si cette plante n’avait pas disparu par notre faute’’ nous a confié Gba Gilbert, guérisseur à Biankouma. On ne peut parler de la flore sans faire allusion à la faune. Avec la disparition de nos forêts, ce sont plusieurs espèces animales qui sont en voie d’extinction. ‘’ A l’époque, quand nous étions jeunes, les escargots ne se vendaient pas. On en trouvait à profusion. Il fallait se rendre dans les broussailles à côté du village pour ramener une corbeille pleine de ces mollusques. Mais aujourd’hui, allez sur le marché et vous verrez que les escargots coûtent les yeux de la tête car, on n’en trouve presque plus. C’est un exemple parmi tant d’autres espèces en déperdition’’ a rappelé Oulaï Tia, chef du village de Trinlé-Diaplé dans le Département de Man. L’abattage à grande échelle des arbres est à la base de la rareté de pluie dans l’extrême Ouest du pays entrainant l’assèchement des fleuves et rivières d’où, le manque d’eau dans les robinets. ‘’C’est sur ces cours d’eau que sont installées les stations de pompage afin d’approvisionner les ménages. Si l’eau n’est pas en grande quantité dans les sources d’approvisionnement, il va sans dire que l’eau potable ne coulera pas convenablement dans nos robinets et la qualité du liquide sera dépréciée…’’ nous a fait savoir Hugues Kouassi, le Directeur Régional de l’Hydraulique de la Région du Cavally. Ces quelques conséquences montrent à quel point la destruction de nos forêts, met en péril l’existence de l’humanité à commencer par les zones fortement agressées.
L’impuissance des structures étatiques et ONG en charge de la protection des forêts
Plusieurs structures ont été mises en place par le Gouvernement à travers le Ministère de l’environnement et du développement durable et celui des Eaux et forêts pour préserver les aires protégées et réguler l’abattage des essences. Au nombre de ces structures, l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), la Société de Développement des Forets (SODEFOR) en plus des forces militaires, qui ont pour mission de mettre hors d’état de nuire les destructeurs de la flore et de la faune. Malgré la présence de tous ces corps dans nos différentes Régions, le couvert forestier se porte toujours sinon de plus en plus mal. Plusieurs raisons expliquent cette contre-performance des structures citées et les difficultés de la mise en œuvre de leur matrice d’action. Une grande quantité de la production cacaoyère nationale provient des plantations situées dans les aires protégées qui se sont multipliées durant la période de la crise militaro politique qui a secoué le pays durant une décennie. Difficile donc de détruire ces plantations qui permettent non seulement à des milliers de personnes de vivre mais aussi à l’Etat d’engranger d’importantes ressources liées à l’exportation de nos matières premières. Exfiltrer les occupants des sites protégés pourrait aussi mettre en mal le processus de la cohésion sociale voulu par tous, quand on sait que le déguerpissement des forêts classées pourrait entrainer des grincements de dents et soulèvement comme ce fut le cas dans le ‘’Gouindébé’’. La corruption et le trafic d’influence sont aussi à la base du dysfonctionnement de la lutte contre la déforestation. Comment comprendre que chaque jour, des camions quittent le fin fond des forêts et traversent en plein jour les différentes villes avec des chargements de bois, au nez et à la barbe des Agents des Forces sécuritaires postés sur les nombreux corridors qui ne disent absolument rien, pourtant une décision gouvernementale avait été prise pour suspendre le convoyage du bois et produits dérivés. ‘’Nous sommes là pour faire respecter la loi mais avons aussi l’obligation de respecter strictement les consignes de la hiérarchie. Lorsqu’un chargement de bois arrive à notre niveau avec un ‘’laissez-passer’’ signé depuis là-haut, que pouvons-nous faire ?’’ Nous a confié un agent des Eaux et Forêts. La politique de restauration de nos forêts par le Gouvernement ne se limite qu’aux actions d’éclat. A l’approche ou durant les journées dédiées à l’environnement, un tapage médiatique est organisé pour inciter les populations, à planter des arbres. Après ces scénarii, ou on aperçoit les Autorités préfectorales, sécuritaires, chefs traditionnels et autres couches de la population se retrouver en un lieu pour planter des arbustes, plus de suivi et chaque année, on plante mais le résultat est nul. Surveiller une aire protégée nécessite des moyens adéquats. Malheureusement, les Agents commis à cette tâche sont dépourvus de matériels devant leur servir à mener à bien les missions qui leur sont assignées. ‘’ Il faut des équipements modernes de pointe comme des GPRS, des Caméras thermiques, des véhicules tout-terrain et bien d’autres matériels pour permettre à nos hommes d’être plus efficaces. Nos éléments sont confrontés à un manque criant de matériels qui les empêche d’être plus opérationnels face aux clandestins puissamment armés qui opèrent dans les aires protégées. Nous avons fait une évaluation de nos besoins et nous attendons la suite’’. Ces propos ont été tenus par le Colonel Moïse Zanou, Commandant Zone Ouest de l’OIPR, au cours du séminaire bilan de l’année de l’année 2020 de cette structure, qui s’est tenu à Man. Chaque année, ce sont les mêmes doléances qui sont remises sur la table de ‘’qui de droit’’ mais pas d’évolution au regard du nombre de rencontres tenues sur la question et que nous avons eu le privilège de couvrir.
Le couvert forestier ivoirien à l’Ouest se porte mal. L’Ouest du pays, qui donnait espoir aux populations de montrer aux futures générations ce qu’est une forêt, se transforme petit à petit en savane arborée par la faute des ennemis de l’environnement sous le regard impuissant du Gouvernement, qui ne fait pas de cette menace une priorité. Nous osons croire que les choses vont changer vu que le troisième Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) portant sur la somme de plus de 750 milliards de FCFA, qui vient d’être signé entre notre pays et la France, met un accent sur la résilience climatique.
TIANTIGUI SADIA
Les causes de cette déforestation
Ce sont des milliers d’hectares de forêt, qui sont détruits chaque année au profit de la création de plantations de cultures industrielles (café, cacao, hévéa..). Les espaces légalement protégés n’échappent pas non plus à la furia des producteurs agricoles qui sont toujours à la recherche de nouveaux espaces cultivables. Ainsi les parcs, les réserves ainsi que les forêts classées ont été violés et fortement entamées pour faire place à de grandes plantations dont les surfaces sont à perte de vue à l’image de celles qu’on trouve dans les forêts classées du Gouindébé (à cheval sur les Régions du Guémon et Cavally), du Mont Péko (Région du Guémon), du Mont Glas (Région du Tonkpi) sans compter avec la réserve intégrale du Mont Nimba (Région du Tonkpi) et celle du Mont Sangbé (Région du Tonkpi).
Aux côtés des producteurs agricoles qui défrichent le couvert forestier, les exploitants forestiers. Ce sont des milliers d’essences qui sont abattus par ces derniers qui font fi du code forestier qui leur recommande de reboiser. Ces exploitants dont plusieurs parmi eux n’ont pas de certificat d’exploitation, pénètrent les forêts, coupent tout sur leur passage sans planter le moindre arbuste en vue de la reconstitution des espaces dévastés. A Man, chaque jour, ce sont des dizaines de camions remorques chargés à bloc de billes de bois qui défilent sur les artères pour approvisionner la multitude de scieries de la Région du Tonkpi, dont la plus grande concentration se trouve dans la cité des 18 Montagnes, pour en ressortir avec des produits semi-finis qui sont convoyés au Sud du pays et dans les Etats, au Nord du territoire national.
Même si leurs activités n’engendrent pas rapidement l’extinction de nos forêts contrairement aux exploitants forestiers et producteurs agricoles, il n’en demeure pas moins que les commerçants du charbon de bois et bois de chauffe sont également les fossoyeurs de l’économie forestière. Les charbonniers, producteurs agricoles et exploitants forestiers, travaillent désormais de concert. Vous verrez non loin d’une scierie et d’une grande surface aménagée pour une plantation, une fabrique de charbon de bois. Les arbustes et les restes des arbres matures coupés, sont vendus à ces hommes et femmes qui produisent le charbon du bois. Rendez-vous à l’entrée de la ville de Man juste après le village de Guianlé, au quartier ‘’Capène’’ de Man sur l’axe menant à Facobly, à l’entrée de la ville de Danané, et à l’intersection des voies Biankouma- Sipilou Biankouma-Touba, pour toucher du doigt cette triste réalité.
Tout comme les exploitants forestiers, producteurs agricoles et les charbonniers, les chasseurs sont aussi à la base du déclin du couvert forestier. C’est le mode opératoire qui change. Si les trois premiers groupes cités utilisent des tronçonneuses, haches et machettes comme outils de prédilection, les chasseurs, eux, ont pour moyen le feu. Ces derniers n’hésitent pas à mettre le feu à la brousse pour capturer ne serait-ce qu’un rongeur. Pour un agouti ou un rat, on incinère une végétation qui a mis plus de dix ans pour verdir.
Les conséquences de cette destruction du couvert forestier
Ces exactions parfois irréversibles de l’Homme sur Dame Nature, ont d’énormes conséquences désastreuses sur notre existence. La dégradation de notre couvert forestier et partant l’environnement impacte négativement bon nombre des secteurs d’activités au nombre desquels l’agriculture, la médecine, la culture… avec pour grande menace, le manque criant de ressources comme l’eau et l’air pur.
Les cultures vivrières et de rente, ne sont plus abondantes à cause des terres qui sont de plus en plus arides et une baisse de la pluviométrie. ‘’Difficile de nourrir aujourd’hui ma petite famille. La moitié de ce que je sème ou plante ne germe plus. Pourtant, vingt ans en arrière, j’arrivais à satisfaire toute la famille et même, vendre le surplus de récoltes’’ nous a confié Diomandé Droh, cultivateur dans le village de Zélé à Man. Comme lui, ils sont nombreux, ces producteurs agricoles qui broient du noir à cause de la baisse des rendements. Les tradi-praticiens, de leur côté, ont du mal à trouver certaines plantes qui leur permettaient de concocter des remèdes contre des pathologies. ‘’Il y avait une plante dont j’ignore le nom en français qui poussait au-dessus des montagnes qui servait à guérir les plaies incurables. Aujourd’hui, impossible d’en trouver et plusieurs personnes sont inactives dans nos villages à cause de ce mal qu’on pouvait guérir si cette plante n’avait pas disparu par notre faute’’ nous a confié Gba Gilbert, guérisseur à Biankouma. On ne peut parler de la flore sans faire allusion à la faune. Avec la disparition de nos forêts, ce sont plusieurs espèces animales qui sont en voie d’extinction. ‘’ A l’époque, quand nous étions jeunes, les escargots ne se vendaient pas. On en trouvait à profusion. Il fallait se rendre dans les broussailles à côté du village pour ramener une corbeille pleine de ces mollusques. Mais aujourd’hui, allez sur le marché et vous verrez que les escargots coûtent les yeux de la tête car, on n’en trouve presque plus. C’est un exemple parmi tant d’autres espèces en déperdition’’ a rappelé Oulaï Tia, chef du village de Trinlé-Diaplé dans le Département de Man. L’abattage à grande échelle des arbres est à la base de la rareté de pluie dans l’extrême Ouest du pays entrainant l’assèchement des fleuves et rivières d’où, le manque d’eau dans les robinets. ‘’C’est sur ces cours d’eau que sont installées les stations de pompage afin d’approvisionner les ménages. Si l’eau n’est pas en grande quantité dans les sources d’approvisionnement, il va sans dire que l’eau potable ne coulera pas convenablement dans nos robinets et la qualité du liquide sera dépréciée…’’ nous a fait savoir Hugues Kouassi, le Directeur Régional de l’Hydraulique de la Région du Cavally. Ces quelques conséquences montrent à quel point la destruction de nos forêts, met en péril l’existence de l’humanité à commencer par les zones fortement agressées.
L’impuissance des structures étatiques et ONG en charge de la protection des forêts
Plusieurs structures ont été mises en place par le Gouvernement à travers le Ministère de l’environnement et du développement durable et celui des Eaux et forêts pour préserver les aires protégées et réguler l’abattage des essences. Au nombre de ces structures, l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), la Société de Développement des Forets (SODEFOR) en plus des forces militaires, qui ont pour mission de mettre hors d’état de nuire les destructeurs de la flore et de la faune. Malgré la présence de tous ces corps dans nos différentes Régions, le couvert forestier se porte toujours sinon de plus en plus mal. Plusieurs raisons expliquent cette contre-performance des structures citées et les difficultés de la mise en œuvre de leur matrice d’action. Une grande quantité de la production cacaoyère nationale provient des plantations situées dans les aires protégées qui se sont multipliées durant la période de la crise militaro politique qui a secoué le pays durant une décennie. Difficile donc de détruire ces plantations qui permettent non seulement à des milliers de personnes de vivre mais aussi à l’Etat d’engranger d’importantes ressources liées à l’exportation de nos matières premières. Exfiltrer les occupants des sites protégés pourrait aussi mettre en mal le processus de la cohésion sociale voulu par tous, quand on sait que le déguerpissement des forêts classées pourrait entrainer des grincements de dents et soulèvement comme ce fut le cas dans le ‘’Gouindébé’’. La corruption et le trafic d’influence sont aussi à la base du dysfonctionnement de la lutte contre la déforestation. Comment comprendre que chaque jour, des camions quittent le fin fond des forêts et traversent en plein jour les différentes villes avec des chargements de bois, au nez et à la barbe des Agents des Forces sécuritaires postés sur les nombreux corridors qui ne disent absolument rien, pourtant une décision gouvernementale avait été prise pour suspendre le convoyage du bois et produits dérivés. ‘’Nous sommes là pour faire respecter la loi mais avons aussi l’obligation de respecter strictement les consignes de la hiérarchie. Lorsqu’un chargement de bois arrive à notre niveau avec un ‘’laissez-passer’’ signé depuis là-haut, que pouvons-nous faire ?’’ Nous a confié un agent des Eaux et Forêts. La politique de restauration de nos forêts par le Gouvernement ne se limite qu’aux actions d’éclat. A l’approche ou durant les journées dédiées à l’environnement, un tapage médiatique est organisé pour inciter les populations, à planter des arbres. Après ces scénarii, ou on aperçoit les Autorités préfectorales, sécuritaires, chefs traditionnels et autres couches de la population se retrouver en un lieu pour planter des arbustes, plus de suivi et chaque année, on plante mais le résultat est nul. Surveiller une aire protégée nécessite des moyens adéquats. Malheureusement, les Agents commis à cette tâche sont dépourvus de matériels devant leur servir à mener à bien les missions qui leur sont assignées. ‘’ Il faut des équipements modernes de pointe comme des GPRS, des Caméras thermiques, des véhicules tout-terrain et bien d’autres matériels pour permettre à nos hommes d’être plus efficaces. Nos éléments sont confrontés à un manque criant de matériels qui les empêche d’être plus opérationnels face aux clandestins puissamment armés qui opèrent dans les aires protégées. Nous avons fait une évaluation de nos besoins et nous attendons la suite’’. Ces propos ont été tenus par le Colonel Moïse Zanou, Commandant Zone Ouest de l’OIPR, au cours du séminaire bilan de l’année de l’année 2020 de cette structure, qui s’est tenu à Man. Chaque année, ce sont les mêmes doléances qui sont remises sur la table de ‘’qui de droit’’ mais pas d’évolution au regard du nombre de rencontres tenues sur la question et que nous avons eu le privilège de couvrir.
Le couvert forestier ivoirien à l’Ouest se porte mal. L’Ouest du pays, qui donnait espoir aux populations de montrer aux futures générations ce qu’est une forêt, se transforme petit à petit en savane arborée par la faute des ennemis de l’environnement sous le regard impuissant du Gouvernement, qui ne fait pas de cette menace une priorité. Nous osons croire que les choses vont changer vu que le troisième Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) portant sur la somme de plus de 750 milliards de FCFA, qui vient d’être signé entre notre pays et la France, met un accent sur la résilience climatique.
TIANTIGUI SADIA