La lutte contre la vie chère est une priorité du gouvernement. Le Ministère du budget se veut rassurant et précise que le renchérissement des prix des produits alimentaires n’est pas le fait de la fiscalité qui est restée inchangée sur ces produits.
Il convient de préciser, de prime abord, que la pression fiscale, qui est le ratio des recettes fiscales sur le produit intérieur brut, mesure la proportion des prélèvements fiscaux sur la richesse nationale. En Côte d’Ivoire, cette pression fiscale est de 12,6%, c’est-à-dire que sur 100 francs de richesse créée, l’Etat prélève 12,6 francs CFA pour financer les biens collectifs. Ce taux est plus bas que celui du Sénégal (16,8%), du Burkina (15,9%) ou du Mali (14,5%).
De façon spécifique, il convient de relever ce qui suit :
l’Impôt minimum forfaitaire (IMF) n’a pas été modifié depuis 2012. Il ne peut donc être cité comme l’une des causes de l’augmentation des prix des denrées alimentaires.
la TVA au taux réduit de 9% sur le riz de luxe, essentiellement importé, renforce la compétitivité de la production locale de riz. En tout état de cause, les textes d’application de cette disposition n’ont pas encore été pris. La mesure ne peut donc être invoquée comme un facteur de renchérissement de biens alimentaires. Il en est de même pour la TVA sur la viande importée qui ne s’applique pas encore.
la taxe compensatoire sur les volailles est instituée depuis 1990. Cette taxe ne s’applique pas à la production nationale de volailles et partant, permet d’améliorer la compétitivité de la production nationale par rapport à la volaille importée. Le produit de la taxe est reversé au Fonds d’Aide à la Production Avicole Nationale.
Au total, l’augmentation des prix des produits alimentaires n’est pas le fait de la fiscalité qui est restée inchangée sur ces produits.