Venue d'Abengourou, la danse kété, dite danse des chefs, a retenu l'attention des festivaliers lors de Abada-festival d'Etuéboué le week-end dernier. Généralement excitée à travers une gestuelle éminemment expressive, dont seuls les initiés comprennent la signification, la danse kété est une danse de réjouissance ou de deuil parfois. Cependant, elle demeure originellement une danse protocolaire et solennelle. Les sons du tambour-parleur, qui la rythment dans les cérémonies publiques ne sont pas anodins. A ce festival, qui a drainé du beau monde venu de divers horizons, la danse kété a révélé sa spécificité.
En effet, le tambour-parleur de cette danse traditionnelle, soutenu rythmiquement par d'autres tambours plus petits, donnait un message chaque fois qu'une autorité faisait son entrée sur le lieu de la cérémonie. C'était pratiquement le même rituel lorsqu'une autre devait se retirer du même lieu. La dominance sonore de ce tambour-parleur imposait au public une tonalité réaliste d'autorité et de pouvoir. Akpagni Rodolphe Mickaël, fondateur de cette danse l'a voulue ainsi. « C'est une danse traditionnelle encore appelée la danse de la victoire et de la puissance. Elle est annonciatrice des autorités en public.
Le tambour est né avant le roi. Justement pour qu'il serve de moyen éminent de sa célébration. Avant la sortie du roi, le tambour l'annonce. Au moment de quitter la scène, le tambour avertit le public pour dire attention, le roi va se retirer » a-t-il indiqué avant d'ajouter : « Aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir des rois et chefs, qui ont été quelquefois fonctionnaires ou des cadres. Ils favorisent si bien nos valeurs culturelles que le tambour a toujours sa place et jouera éternellement son rôle prétorien. »
FRANCK DESTINEE