La plateforme citoyenne Aube Nouvelle a organisé le mercredi 20 octobre 2021, un séminaire de suivi du sommet Afrique-France de Montpellier autour du thème : Rôle de la société civile dans l'ancrage de la démocratie et le développement.
L’objectif fondamental était de discuter des perspectives qu’offre l’après-Montpellier pour la société civile, ainsi que des défis, faiblesses et potentiels de cette société, afin qu’elle joue pleinement son rôle dans l’ancrage de la démocratie et du développement au niveau des communautés de base.
Cette rencontre qui a duré deux heures a permis à la vingtaine de sachants, praticiens, observateurs, animateurs les plus représentatifs de la société civile ivoirienne, des Universitaires, des chercheurs, des journalistes, des personnalités du monde des affaires et de la culture et des leaders d’opinions de parler librement de toutes les problématiques liées aux gouvernances communautaires locales africaines.
Pour Vincent Toh Bi, Président Aube Nouvelle, « la question de la qualité des participants au Sommet de Montpellier présente moins d’importance. L’essentiel étant que des personnes Ivoiriennes aient pu exprimer des points de vue dans le débat sur la relation entre le continent africain et certaines puissances.
Pulchérie Gbalet, présidente d'Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) avance que « nos gouvernants formés mais pas à la hauteur de ce qu’ils ont appris. Il y a un problème d’éducation politique. Il faut éviter d’accuser la France des maux qui minent notre population et notre jeunesse et se concentrer sur soi même. Quels sont les changements qu'il faut pour aboutir au développement? Il faut respecter nos lois. La société civile devrait se montrer plus responsable et consciente de son rôle de contrôle de l’action publique. »
L’homme d’affaires Gilles Atayi, quant à lui, soutient qu’il faut que l’Africain se regarde différemment et soit fier de son histoire. « Montpellier ce n’est pas sérieux. Il ne faut pas crier sur ceux qui sont partis car nous n’avons pas créé en amont ce qu’il fallait faire pour ne pas qu’ils partent. »
Propos soutenus par l’activiste Désirée Deneo, Secrétaire générale de la Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes, qui, bien qu’ayant pris part au sommet, déplore qu’il ne changera rien changer pour la jeunesse, si aucune initiative n’est prise localement.
Le journaliste André Sylver Konan a invité les ivoiriens à s’engager dans le leadership de la société civile.
Juriste, spécialisé en droit international public et en droits de l'Homme, Arsène Nenebi a déploré le « manque de professionnalisme de la société civile » qui « n’est pas quelquefois distante des politiques» à cause des problèmes qui la mine.
« La rencontre de Montpellier est une belle claque car elle démontre clairement que l’ancienne puissance n’a plus confiance en nos dirigeant et montre qu’ils ne sont plus des interlocuteurs crédibles » a soutenu Boga Sako Gervais, président de la Fondation pour les Droits de l’Homme et la vie politique (FIDHOP).
« Nous aurions pu le commencer ici en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains. Le sommet est venu mettre nos responsabilités entre nos mains. Nous sommes une espèce d’otage de la part d’une certaine classe politique, mais une prise d’otage voulue. Et si nous n’avons pas des valeur, une certaine éthique et déontologique de la société civile, nous tournerons en rond » a prévenu Éric Sémien Président de l'Observatoire Ivoirien des Droits de l'Homme (OIDH)
En outre, à l’issue des échanges libres, des observations et recommandations ont été formulées, aux fins d’une appropriation par les acteurs de la société civile et d’un approfondissement ultérieur de ces problématiques, dans les domaines spécifiques de chacune des organisations.
Entre autre recommandations, la France n’est pas un programme de Gouvernement, la société civile se doit d’opérer sa mue pour mieux faire face aux défis nouveaux et aux exigences d’une plus grande implication dans le développement, la tendance d’une autarcie et d’un cloisonnement des ONGs dans leurs missions spécifiques ne favorise pas une synergie positive, les ressources humaines à la disposition de la société civile sont importantes, passer de l’activisme à l’action, réduire la dépendance de l’aide extérieure, pour des actions communautaires locales internes. Autonomiser la vie locale.
Les échanges ont également mis en exergue qu’il faut écrire, participer au débat, élaborer des rapports partagés, documenter les préoccupations, aspirations et problèmes exprimés par les populations et créer des cadres pour partager les expériences, investir dans les efforts de sensibilisation des populations principalement dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’entreprenariat, notamment dans les zones rurales et péri-urbaines, repenser la relation d’équilibre avec le monde et les autres Nations, accompagner les réformes politiques, notamment dans la consécration des libertés individuelles, l’organisation d’élections libres et crédibles, la formulation de proposition pour la promotion sociale et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Par ailleurs, la société civile se doit de travailler et d’accroître sa crédibilité à se positionner comme actrice et interlocutrice dans les processus de prise de décision, doit lutter contre la cherté de la vie, améliorer les conditions et niveaux de vie des populations et réduire le coût de la vie pour la stabilité et la sécurité, doit l’amélioration des conditions et du cadre de vie, la protection des ressources vitales, la préservation des forêts et des terres, l’attention pour les changements climatiques sont nécessaire pour une vie équilibrée.
PR