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Économie Publié le samedi 6 novembre 2021 | AIP

L’hydrogène peut contribuer à décarboniser l’économie grâce à des investissements massifs (ONU)

© AIP Par DR
L'université de Rio de Janeiro a créé un bus hybride alimenté à l'hydrogène et à l'électricité qui ne pollue pas l'environnement

Le passage à une économie décarbonée fondée sur l'hydrogène, capable d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 conformément aux objectifs de l'Accord de Paris, nécessite un développement rapide et massif de la production d'hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone, et cela nécessitera des investissements massifs et un soutien politique approprié, selon un nouveau rapport des Nations Unies publié jeudi 4 novembre 2021.


L'hydrogène (H2) est un produit chimique de base utilisé principalement aujourd'hui dans le raffinage du pétrole et dans la production d'ammoniac (pour les engrais) et de méthanol. Lorsqu'il est utilisé comme combustible, il ne génère pas d'émissions directes de polluants ou de gaz à effet de serre, rapporte ONU Info dans un article publié vendredi 5 novembre.


En raison de son potentiel en tant que matière première, vecteur énergétique et moyen de stockage, l'hydrogène offre la perspective de décarboniser le secteur de l'énergie et de vastes secteurs de l'économie, tels que les transports, l'industrie, la production d'électricité et le chauffage municipal.


Il ouvre également des perspectives intéressantes dans les secteurs difficiles à décarboniser, comme les industries à forte intensité énergétique ou les transports longue distance, où l'électrification n'est que partiellement possible.


Le passage à une économie de l'hydrogène porterait la demande mondiale annuelle d'hydrogène en 2050 à quelque 650 Mt, contre 70 Mt actuellement, soit environ 14 % de la demande énergétique mondiale totale anticipée à cette date.


Selon la stratégie de l'Union européenne (UE) en faveur de l'hydrogène, les investissements cumulés dans l'hydrogène renouvelable en Europe d'ici 2050 devraient se situer dans une fourchette de 180 à 470 milliards d'euros et, pour l'hydrogène à faible teneur en carbone (d'origine fossile avec CCUS), dans une fourchette de 3 à 18 milliards d'euros.


Toutefois, aujourd'hui, environ 95 % de l'hydrogène est produit à partir de gaz naturel ou d'autres hydrocarbures, ce qui entraîne des émissions de 70 à 100 millions de tonnes de CO2 par an dans les seuls pays de l'UE (l'Agence internationale de l’énergie estime les émissions mondiales à 900 millions de tonnes de CO2).


Pour contribuer à la neutralité carbone, la production actuelle d'hydrogène doit passer des combustibles fossiles aux combustibles fossiles avec captage, utilisation et stockage du carbone (CCUS), à l'électricité renouvelable, à l'énergie nucléaire ou à l’électrolyse en utilisant une électricité à faible teneur en carbone. Mais actuellement, l'hydrogène propre est 2 à 3 fois plus cher à produire. Les investissements publics et privés dans la recherche et le développement de l'hydrogène propre ont augmenté au cours des quatre dernières années pour résoudre ce problème. Toutefois, des défis importants doivent encore être relevés.


« De nombreux pays de la région ont lancé des expériences, adopté des stratégies en matière d'hydrogène et mobilisé des milliards de dollars de financement. Beaucoup d'autres manifestent leur intérêt. La région est bien placée pour devenir un acteur majeur de la future économie de l'hydrogène. Mais cela nécessitera des investissements publics et privés à grande échelle et un engagement politique soutenu », a déclaré Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU).


« La CEE-ONU continuera à faciliter le dialogue politique sur l'hydrogène et l'élaboration de normes et de règlements pour le transport, le stockage et l'utilisation sûrs de l'hydrogène, qui sont nécessaires pour le passage à une économie de l'hydrogène », a-t-elle ajouté.


L'hydrogène est couvert en tant que substance dangereuse par les dispositions de la Convention de la CEE-ONU sur les effets transfrontières des accidents industriels, qui aide les pays à renforcer la prévention, la préparation et la réaction en cas d'accident. Un groupe d'experts conjoint relevant de la Convention et de la Convention sur l'eau a élaboré des lignes directrices et des bonnes pratiques en matière de sécurité des pipelines.


cmas

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