Zanzibar (Tanzanie) - Une trentaine de journalistes issus de divers pays africains participent depuis mardi 11 novembre 2021 sur l'ile de zanzibar, en Tanzanie, à un atelier de renforcement de capacités et d'imprégnation sur les défis de la pêche durable et du développement de l'aquaculture en Afrique face au changement climatique.
Cet atelier, initié par l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD) et financé par l'Union européenne, vise à rassembler les médias africains "pour accroître la compréhension et la sensibilisation à la pêche et à l’aquaculture en Afrique à travers le programme de réforme accélérée du secteur de la pêche de l'Union africaine (FishGov-2).
"Il appartient aux journalistes d'attirer l'attention des populations sur l'impact du changement climatique sur la durabilité de la pêche, mais aussi de servir de plateforme d'expression pour les scientifiques spécialistes la question vis-vis des masses", a notamment exhorté le secrétaire principal du ministère du Commerce et du Développement industriel de Zanzibar, Dr Islam Seif, présidant l'ouverture des travaux.
Pour la chargée des Pêches au Bureau inter africain des ressources animales (BIRA), Hellen Moepi, le projet FISHGov-2 s'inscrit dans la vision de l'Agenda 2063 de l'Union africaine qui vise à atteindre des objectifs de durable pour les nations africaines d'ici 2063. Elle a exhorté les journaliste à être des observateurs assidus de la gouvernance de pêche dans leur différents pays, mais surtout des acteurs de promotion de ce secteur et l'aquaculture.
Des experts, à travers des session, ont attiré l'attention des participants sur les impacts du changement climatique sur les activités de pêche en Afrique, notamment la disparition progressive de certaines espèces jugées riches en nutriments, l'accroissement de la pauvreté chez les acteurs du secteur, surtout les pêcheurs artisanaux qui constituent une masse importante de ce secteur qui génère 296 milliards de dollars US et 49 millions d'emplois en Afrique.
Les secteurs de la pêche et de l’aquaculture jouent un rôle social et nutritionnel important dans le bien-être de millions d’Africains. Selon une étude conjointe de l’AUDA-NEPAD et de la FAO, la valeur brute de ces secteurs est estimée à plus de 26 milliards de dollars américains en 2015.
Cependant, le secteur de la pêche "est en danger parce que les poissons provenant de sources naturelles telles que les océans, les lacs, les rivières et les plaines inondables approchent rapidement de leurs limites", estiment les experts
"En outre, la demande croissante de poisson sur les marchés internationaux pousse la capture du poisson au-delà des niveaux durables, mettant encore plus à rude épreuve la capacité déjà faible des institutions africaines à gérer leurs ressources halieutiques, ce qui conduit à une immense pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) en Afrique", insistent-ils.
Cet atelier est aussi marqué par une visite de terrain des journalistes dans un village de cultivateurs d'algues marines, une activité pratiquée essentiellement par des femmes et considérée comme la deuxième richesse de l'archipel de Zanzibar après le tourisme.
(AIP)
tm