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Économie Publié le vendredi 19 novembre 2021 | Le Nouveau Réveil

Interview/ Ange Guéï, DG de la chaîne de télévision NCI : « Nos programmes sont une explication à notre forte audience »

© Le Nouveau Réveil Par DR
Ange Guéï, DG de la chaîne de télévision NCI

18 mois après son lancement, la chaîne de télévision NCI occupe la 4e position des chaines les plus suivies. Ange Guéï, Directeur général de NCI explique les raisons de ce succès.


Vous êtes la chaine ivoirienne ayant le plus d'abonnés sur Facebook. Vous célébriez récemment 1,5 million d'abonnés. Et selon la mesure d’audience de Médiamétrie qui fait l’actualité en ce moment, vous êtes en 4ème position des chaines les plus suivies en Côte d'Ivoire, juste derrière A+ Ivoire et Novelas TV ( groupe Canal+) et la RTI1, loin devant la RTI2 (8eme place) Life TV (14eme place) et LA3 (22eme place). Comment expliquez-vous cette forte audience seulement 18 mois après votre lancement ?


Permettez-moi avant tout de remercier les téléspectateurs et les internautes ivoiriens à qui nous exprimons notre reconnaissance pour l'accueil qu'ils nous ont réservé au lancement de la chaine et pour leur soutien et leurs encouragements quotidiens.


Au sujet du digital, il faut préciser qu'il s'agit d'abonnés « organiques » et le rapport de notre service Digital ce matin indique que nous sommes presque à 1,6 millions d'abonnés. C'est énorme d'autant plus que NCI est la seule chaîne ivoirienne qui ne paie pas pour sponsoriser ou suggérer ses contenus aux internautes sur Facebook mais qui a, malgré tout, le plus grand nombre d'abonnés et d'engagements hebdomadaires. Nous enregistrons en moyenne 1 800 abonnements spontanés par jour et nos programmes diffusés en Live battent quasi quotidiennement des records d’audience des programmes télé ivoiriens sur Facebook.



Nous estimons que cela prouve que nos programmes sont beaucoup plus suivis par les Ivoiriens que ne l'indique l'étude de Omedia-Médiametrie et qu'ils suscitent une forte adhésion du public en particulier des plus jeunes et des plus modernes. L'intérêt indiscutable des téléspectateurs qui regardent NCI via le digital renforce la position observée en télévision classique. Il y a un réel engouement pour la chaine et pour ses programmes.




Qu'est ce qui explique cet engouement selon vous ?




Nous sommes une chaîne généraliste, notre mission est de proposer des programmes de divers types (news, fictions, docus, divertissement...) qui parlent et qui plaisent aux téléspectateurs ivoiriens.



Notre démarche a consisté, en première année, à concentrer nos efforts sur les cases actualité et information avec :



- NCI NEWS, notre JT de 19h50, qui se veut ouvert et tourné vers les faits de société,


- NCI REPORTAGES, qui traite tous les jours un sujet du quotidien des Ivoirien


- NCI 360, notre émission hebdomadaire de débats politiques qui s'est rapidement imposée comme la référence en la matière. C’est aujourd’hui le grand rendez-vous des téléspectateurs Ivoiriens et la diaspora tous les dimanches à 20h05 mn.




En effet, une chaîne ne peut prétendre être généraliste que si elle a un JT populaire et des émissions d'actualité de référence. C'est ce que nous avons entrepris dans un premier temps et c'est pour cela que certains nous ont perçu, au départ, comme une chaîne d'information.




Nous avons ensuite progressivement enrichi notre grille des programmes à partir de Mars 2021, selon ce que les téléspectateurs souhaitent voir en fonction du moment de la journée.




Ainsi, à la mi-journée, nous avons lancé pour les jeunes l'émission quotidienne "SHOWBUZZ", du lundi au vendredi à 11H50. Elle est devenue en 3 mois une émission de référence dans le divertissement telle que l'est NCI 360 dans les débats politiques.


Il était également important pour nous de pénétrer le marché publicitaire relatifs aux femmes. Aussi avons-nous créé du lundi au vendredi, le talk-show féminin , LES FEMMES D'ICI à 13h05, suivi de deux séries Afro Novelas destinées au public féminin. Ce qui fait un bloc féminin frais de 3h en diffusion quotidienne de 13h05 et 16h10. Les scores d’audience de LES FEMMES D’ICI sur le digital sont impressionnants et témoignent du vif intérêt que suscitent la saison 2.


De même, nous nous sommes assurés que de 17h jusqu'au JT de 19h50 nous soyons dans le divertissement typiquement ivoirien avec BABI EST DOUX, un cocktail de capsules humoristiques, suivi du talk-show LA TELE D'ICI aussi divertissant qu'informatif, puis de MADAME TONKPI comédie d'Yvidero en humour familial, et du micro trottoir PLACE PUBLIQUE qui renforce notre proximité avec le public ivoirien.




Le week-end nous avons aussi lancé plusieurs émissions de divertissement.




Les vendredis, en access prime, LTI PORTES DU WEEK-END puis en début de soirée le YVIDERO SHOW.



Les samedis soirs nous proposons, en alternance tous les trimestres, les émissions de grand divertissement ICI ON S'ENJAILLE, NOSTALGIE FUN OUTDOOR, OUVREZ GRANDS LES YEUX, et nous en produirons de plus en plus.



Nos programmes sont donc une explication à notre forte audience même s’il y a évidemment d'autres facteurs. En effet, A+ IVOIRE et NOVELAS TV sont des chaines thématiques, sans JT ou actualités. Elles se sont installées l’une sur le créneau des fictions africaines et l’autre sur les novelas. Nous nous positionnons plutôt sur le même créneau qu'une chaine généraliste telle que la RTI1, pour laquelle nous avons beaucoup de respect au vu de son expérience, et dont nous nous démarquons en faisant vivre aux téléspectateurs une expérience différente.


Parlant justement de fiction, quel est votre apport dans le développement de l'industrie de la fiction ivoirienne ?



En tant que chaine généraliste ivoirienne, nous avons compris dès le départ qu'il fallait offrir aux téléspectateurs de la fiction ivoirienne mais surtout contribuer autant que possible au développement de l'industrie audiovisuelle en travaillant avec les producteurs ivoiriens. Car nous croyons fortement à la créativité et au potentiel des talents locaux. Dès le lancement de la chaine, nous avons beaucoup investi dans la fiction ivoirienne en produisant ou coproduisant des séries telles que CHEZ LES KOFFI, Mme TONKPI et Cie, DERRIERE L'EAU, MEA CULPA, etc.


En ce moment, nous co-produisons une série inédite avec Erico Sery, de 40 épisodes de 26 minutes dont le tournage est presque terminé.


Il y a aussi la saison 2 de CHEZ LES KOFFI qui va réserver de nombreuses surprises, MADAME TONKPI saison 3 qui sera toujours aussi délirante et la saison 2 de la série DERRIERE L'EAU dont la première saison a cartonné sur nos antennes. Enfin, nous avons sur la table des projets de jeunes producteurs talentueux et sérieux que nous étudions.


Nous profitons pour lancer un appel à tous les producteurs porteurs de projets, nous sommes ouverts à des collaborations dans la limite de nos possibilités budgétaires. Nous félicitons d'ailleurs toutes les dernières initiatives du Gouvernement allant dans le sens d'accompagner les producteurs locaux. Ce serait une bouffée d'oxygène pour l’ensemble des producteurs car, il faut le reconnaitre, nos ressources sont très limitées.




La mesure de l'audience est l'un des sujets évoqués lors de la table ronde organisée par la HACA en juin dernier. Et selon votre réponse plus haut, vous semblez également contester la seule mesure actuelle de l’opérateur privé Omedia -Mediametrie (dont Canal+ est actionnaire). Pourquoi ? Que faudrait-il faire selon vous pour avoir une mesure fiable et consensuelle ?




Nous n'en faisons pas mystère ! et chaque fois que la question nous est posée nous disons la même chose. Tous les médias Ivoiriens contestent la fiabilité de la mesure Omedia-Médiamétrie pour plusieurs raisons.



Tout d'abord elle est réalisée sans inclure les médias qui n'ont aucun contrôle sur le processus. Les médias Ivoiriens n'ont même pas été consultés sur sa méthodologie, son échantillon, les conditions pour assurer sa fiabilité...




Ensuite il faut noter que la méthode unique utilisée par cette mesure est celle d'interviews dans la rue. Cette méthode ne s'adapte pas aux téléspectateurs de la société ivoirienne qui sont souvent en voiture entre le foyer et leurs activités. Enfin, les conditions de sondage et le nombre de personnes sondées ne sont pas du tout satisfaisantes.



C'est pour toutes ces raisons qu'avec la HACA, les chaines de la TNT ivoirienne souhaitent créer, ensemble et de manière consensuelle, un organe responsable de la mesure de l'audience dont les résultats soient fiables. Cet organe choisira un prestataire technique professionnel ayant une grande expérience et qui soit complètement indépendant des médias pour produire une mesure d'audience pratiquée sur un échantillon important et avec des méthodes adaptées. Pour ne pas avoir plusieurs résultats, cette mesure d'audience doit aussi être unique. Une telle étude est indispensable pour permettre le développement du marché publicitaire et rassurer les médias ivoiriens. Le Ministre de la Communication et des Médias, au cours de sa récente visite à NCI, nous donné l’assurance que les préoccupations des chaines ont été entièrement prises en compte sur ce sujet. Pour nous, il faut la mettre en place en toute urgence.



Certains observateurs reprochent aux nouvelles chaînes de recruter des humoristes ou des artistes pour animer les émissions au détriment des étudiants de l'ISTC. Que répondez-vous à cela ?




Il faut d'abord préciser que le fait d’engager des humoristes ou des artistes ne concerne pas que les nouvelles chaines de la TNT.


En ce qui nous concerne, NCI propose au quotidien de nombreux programmes conçus et/ou présentés par des journalistes émérites comme Ali Diarrassouba, Cheick Yvhane, Joel Amos Badi, Evelyne Deba, Médandje Traoré, Pierre Dipomelin, Salif Yalekoué ou des jeunes journalistes tout aussi talentueux comme Pierre Akpro, Melina Makissi, Nadia Edja, Lincey Sibai, pour ne citer qu'eux. Il est donc totalement erroné de cataloguer NCI comme une chaine qui n’engage que des humoristes ou des artistes.




L'ISTC forme des journalistes et des techniciens de l'audiovisuel. Et de ce point de vue, à NCI, nous sommes bien fournis. Nous remercions d'ailleurs cette prestigieuse école dont est issue la majeure partie de nos effectifs et avec laquelle nous prévoyons de signer bientôt un partenariat pour la formation des stagiaires.




Cela dit, pour le choix des animateurs des émissions de divertissement, évidemment nous ne regardons pas que les diplômes mais le talent et le savoir-faire. Et ces jeunes, qu'il s'agisse de Mulukuku DJ, Kadhy Touré ou d'Yvidero qui sont aussi des Ivoiriens comme les autres, ont les atouts que nous recherchons. Ils savent mettre l'ambiance, la bonne humeur et la détente nécessaires pour ce type d'émission. Dans certains cas, ce sont eux-mêmes qui viennent nous voir avec leurs idées et projets d'émissions. Pourquoi ne pas leur donner une chance ? Tous les talents sont les bienvenus chez NCI.




Interview réalisée par Jean Prisca

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